Chapitre 38

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Cette nuit, je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit tellement je pleurais. Je croyais que Derek avait un semblant de confiance en moi. Après tout ce qu'on avait traversé ensemble, j'aurais aimé qu'il ait plus confiance en moi.
Lorsque je me suis réveillée, ce matin, je n'avais qu'une envie, rester au lit et ne plus en sortir jusqu'à ce que toute la ville de New-York oublie cette malencontreuse histoire. Mais à un moment donné, il fallait bien que je sorte pour affronter ce monde cruel et dur.
Lorsque je sors dehors, un large soleil illumine la ville. Cependant sa chaleur ne me réchauffe pas du tout... Au contraire, elle me refroidit. Je me dirige vers la firme, à petit pas mais aussi inquiète qu'on me reconnaisse. Malgré mes regards aux quatre coins des rues, personne ne m'a reconnue. Les new-yorkais sont connus pour de pas regarder les gens qui les entoure dans les rues. Je marche le plus rapidement possible avant d'arriver devant la firme. La porte d'entrée est complètement invisible à cause des nombreux journalistes présent sur les lieux. Une légère panique s'empare de moi et mon ventre se tord douloureusement. Mes jambes commencent à trembler et je n'ai qu'une envie, rentrer chez moi. Alors que je commençais à faire quelques pas en arrière, mon poignet est attrapé. Je me tourne vers la personne pour lui demander de me lâcher avant de me rendre compte qu'il s'agisse de Noah. Je soupire, soulagée que ce ne soit pas un journaliste qui m'aurait reconnue.
- Noah !
- Salut la miss.
Il regarde lui aussi le hall d'entrée avant de me dire :
- Tu veux rentrer ?
J'hoche la tête tandis qu'il me dit :
- Je vais te faire passer par la sortie de sécurité...
- Tu ne risques rien à me faire passer par là ?
- Je connais quelqu'un à la sécurité. Il ne dira rien...
Je respire profondément avant de le suivre. Nous évitons soigneusement les journalistes et passons par une ruelle attenante. Noah regarde derrière lui avant de frapper trois coups secs. La porte s'ouvre sur un homme qui nous laisse passer sans rien dire. Nous passons rapidement dans le fond du hall qui est inhabituellement rempli. Les personnes présentes semblent attendre quelqu'un, sans doute moi. Un étrange sentiment me tord les tripes. J'ai l'impression qu'ils m'attendent afin de pouvoir regarder la traîtresse. Nous le traversons le plus discrètement possible et nous nous rendons vers les ascenseurs. Ces derniers, étant donné le monde présent dans le hall, sont complètement vides. Noah appuie sur les boutons de nos étages respectifs. Il trifouille dans son sac avant de me tendre un bout de papier. Je l'attrape tandis qu'il sort à son étage. Il me regarde une dernière fois avec un regard conciliant. Tandis que les portes se referment, je déplie le bout de papier.
Tu es innocente et je le sais. Personne n'est plus gentil que toi. Je crois en toi. J'ai un bon ami avocat, je lui demanderais s'il te veut comme cliente.
Je souris, contente de savoir que je ne suis pas seule et que j'ai un ami de mon côté. Je range le papier et regarde les étages défiler.

Dès que j'arrive au 60ème étage, je suis interpellée par la seconde secrétaire. Ces yeux lancent des éclairs lorsqu'elle me voit. Je me ratatine sur place tandis qu'elle se dirige vers moi. Je sais que je vais en prendre pour mon grade. Elle me regarde de bas en haut avant de me dire d'un ton dur :
- Comment osez-vous revenir ici après tout le mal que vous avez fait ! Non mais pour qui vous vous prenez ?! Moi qui vous croyais que vous étiez une perle ! Je me suis bien trompée sur vous ! Vous n'êtes qu'une arrogante, qu'une manipulatrice ! Faire ça à Derek Crawford ! Vous rapprocher intimement de lui pour pouvoir lui soutirer des dossiers importants qui peuvent nuire à sa réputation et à celle de sa firme... Vous n'êtes qu'une sorcière ! Les gens comme vous mériteraient d'aller en prison !
Lorsqu'elle prononce ces phrases, c'est comme si on me donnait des coups de poignards. Je m'éloigne le dos courbé et me dirige vers mon bureau. Enfin je ne devrais plus dire mon bureau. Je sais que mes heures chez Crawford's Industrie sont comptées. En étant optimiste, il me reste trois heures grand maximum. Comme à mon habitude, je prépare mon bureau avant de recevoir un mail de Derek m'ordonnant de venir sur le champ dans son bureau. Mon cœur se serre douloureusement en lisant son mail. Je sens que ça va être ma fête...

Why You ? Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant