Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas
"J'ai crié dans l'obscurité, et personne ne m'a répondu.
J'ai tendu les mains, mais elles n'ont trouvé que le vide.
Alors j'ai compris que le monde était un désert, et que la solitude était ma seule compagne.
Mais si la vie n'est que souffrance, alors je veux la façonner à mon image, et que mon ombre plane sur ceux qui m'ont oublié."*
* *
PRÉSENT
Ava, 21 ans
Couvent de Sainte HélèneAlbert Einstein a écrit : « Si vous voulez vivre une vie heureuse, attachez-la à un but, et non pas à des personnes ou des choses ».
J'avais oublié ce précieux conseil. Je l'ai longtemps laissé à la porte, mais je décide une bonne fois pour toutes de me l'enfoncer dans le crâne. Les larmes n'ont pas été inventées pour moi et si être malheureuse les faisait s'écouler, j'aurais épongé des litres et des litres bien avant tout cela. Alors, je les essuie avec courage et dignité, puis je me relève du sol.
Après un adieu mâchouillé, la porte de ma chambre refermée sur la vieille ascète, je me dirige vers mon sac aux pieds du lit. Je dépose délicatement les baies dans une des poches sur le côté et refais le compte de ce qu'il y a à l'intérieur.
Je respire plus fort. Ne pas regarder au fond... Parce qu'au fond, tout au fond, mon passé résiste.
Créature.
Je le sors du sac, les doigts tremblotants autour de sa fourrure. Il me fixe d'un œil implorant.
J'ai toujours eu l'impression que c'était lui qui s'attachait à moi et point l'inverse. Même passé la vingtaine, avant de dormir, je le cherchais des yeux, car je l'imaginais isolé et perdu. Puis, après un combat intérieur, je me levais pour le retrouver, culpabilisant de ne pas l'avoir contre moi pour le protéger.
Ce n'est qu'une peluche après tout.
Je la pose sur la commode dans le but de définitivement m'en délester.
— Bonne chance.
Je serre les anses dans mes poings puis je me détourne. Mais, je sens son petit œil noir me transpercer comme une flèche me traverserait le cœur. Bon sang !
Je reviens sur mes pas.
— J'ai compris, tu ne veux pas pourrir dans ce trou à rats !
Je le fourre dans mon sac. J'ignore les fourmis désagréables qui gravissent mes bras et mes jambes, et je glisse vivement la fermeture Éclair.
J'expire longuement.
Créature, aussi, mérite un Happy End. Une vue sur le paradis. Nous nous dirons au revoir, mais pas aujourd'hui. Je place le sac sur mon dos et souffle un bon coup.
De coups légers sont frappés à ma porte et elle s'ouvre sans mon autorisation. Une vieille nonne passe sa tête à travers l'embrasure, avant de s'infiltrer dans ma cellule. Je la reconnais pour lui avoir demandé des recettes sur ses confitures.
— J'ai appris que vous partiez ce matin et je voulais vous dire au revoir. Nous ne nous sommes pas présentées l'autre jour. Je m'appelle Circé.
La vieille religieuse me contemple d'un air aimable et plein de chaleur. Doucement, elle passe les doigts à l'intérieur d'une de ses manches. Perplexe et quelque peu méfiante, j'analyse ce geste.
— N'ayez crainte, je ne vous veux aucun mal. Que pourrait faire une dame aussi agée que moi ? rit-elle tout bas.
Lentement, elle en sort un papier plié en quatre qu'elle me tend.
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Mysterious Eyes - En cours de réécriture (Dispo en Broché et Ebook sur Amazon)
Romance⚠️ POUR PUBLIC AVERTI ⚠️ Certaines scènes de cet ouvrage peuvent être choquantes (Sexe, meurtre, torture, viol) Aussi, les références religieuses présentes dans ce texte ne relèvent ni du prosélytisme ni d'une critique ou d'un éloge envers une relig...