*I am damned*

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Les gens agissent souvent sans penser aux conséquences de leurs actes.

Parfois ils ne réalisent leurs erreurs que lorsqu'ils y sont confrontés. D'autres fois ils pensent avoir pris la bonne décision car jamais ils n'apprennent l'étendue des dégâts qu'ils ont engendrés.

Cela fait parti de l'humanité.

Humanité à laquelle j'ai été contraint de renoncer il y a deux ans.

J'avais dix-neuf ans à l'époque. Et je suis mort.

Je me souviens encore être sorti de cette boutique avec mon petit-ami Eren. Un groupe de jeunes visiblement homophobes nous ont surpris nous tenant la main et tout s'est enchaîné très vite.

Voulant protéger Eren, j'ai pris un sale coup au visage qui m'a envoyé embrasser le trottoir. En quelques minutes tout était fini pour moi.

J'ai vu les types filer, paniqués, tandis qu'Eren s'agenouillait près de moi en criant mon nom.

Et j'avais rendu l'âme, pensant m'éteindre à jamais, le visage d'Eren étant la dernière chose que j'aurais vu et que j'aurais emporté avec moi vers l'au-delà.

Mais rien ne s'est passé comme prévu. J'ai atterri dans une limousine devant un homme de couleur, d'une quarantaine d'années, habillé d'un costume sombre et élégant dont j'étais moi-même revêtu. Il m'observait avec tellement d'insistance que cela me mit mal à l'aise. C'était comme-s'il était en train de sonder mon âme, du moins ce qu'il en restait.

Ce qu'il dégageait était étrange. Aucune expression sur le visage, des yeux vitreux, le dos bien droit, on aurait pu croire que la vie l'avait quitté si seulement ses paupières ne bougeaient pas...

Ce n'est que quelques minutes plus tard, lorsque l'inconnu se mit à parler que je compris.

J'étais bien mort. Lui aussi. C'était un faucheur travaillant pour La Mort et ma présence ici, bien que hasardeuse, était importante.

Car quelqu'un avait tué la Mort avec un grand "M". Et étant la dernière âme à avoir été fauchée à ce moment-là, je devenais donc son remplaçant.

Ne comprenant pas tout de suite ce que cela voulait dire, j'éclatais de rire face à l'inconnu.

Malheureusement pour moi, tout ceci était vrai.

Cela fait deux ans que je suis la Mort, que je fauche des âmes à longueur de journée. Si au départ ce rôle était dur à supporter, l'habitude a fait que je ne ressens plus rien à présent.

Hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, j'ai appris que ma mission garantit l'équilibre du monde et n'hésite donc plus à l'accomplir dans le respect des règles.

Mais il y a une chose, une seule chose que je redoute et qui me fais peur. C'est d'un jour voir son visage et savoir que tout est fini pour lui. À chaque âme que je dois aller récolter j'espère voir n'importe qui sauf lui.

Pas Eren, je me répète lorsque j'approche des victimes.

Voilà ma peur.

Et cette malédiction, ce fléau qui pèse maintenant sur mes épaules, je ne le dois qu'a une seule personne.

Celle qui a tué la Mort.

Dean Winchester.

I Am DeathOù les histoires vivent. Découvrez maintenant