I Am Death

25. Stairway To Heaven

Pourquoi se retrouve-t-il au Paradis ? Cet endroit qu'il déteste autant que l'Enfer. Ce lieu peuplé d'hypocrites et bercé d'illusions que même Dieu a déserté.

Il ne sait pas, enfin si. Au départ ses pas l'ont mené ici sans qu'il ne sache pourquoi, mais à présent, alors que Castiel se tient à seulement quelques mètres, en grande discussion avec un ange, il sait. Il est venu pour lui.

-- Dean ?! s'exclame son ami visiblement surpris de le trouver ici.

-- En chair et en os ! répond Dean en ouvrant les bras comme pour le lui prouver.

Castiel sourit et s'excuse auprès de l'ange avec qui il discutait pour venir vers Dean et lui donner une franche accolade.

-- Je suis content de te voir Dean. Tu nous manques à Sam et moi.

Dean encaisse le coup, se sentant soudainement coupable de ne pas avoir pris la peine de rendre une visite à son frère.

-- Comment il va ? demande-t-il alors avec tristesse.

Castiel hausse les épaules, ce qui ne le rassure pas.

-- Il chasse un peu et physiquement ça va. Je m'inquiète surtout pour ce qu'il a dans la tête. Ne plus t'avoir à ses côtés et qu'il ne trouve rien pour arranger ça...

Il ne finit pas sa phrase mais Dean a compris.

-- Tu penses que je devrais aller le voir ? Lui expliquer qu'il n'y a rien à faire pour moi ?

Castiel plonge son regard dans le sien, le sondant tel le tournevis du Docteur. C'est comme ci en cet instant il pouvait lire en lui et découvrir ses plus sombres secrets et Dean déteste ça. Il n'a jamais aimé que l'ange le regarde de cette manière. Ça voulait toujours dire « je te connais et je sais ce que tu penses, tu ne peux rien me cacher ».

-- Est-ce vraiment ce que tu souhaites Dean ? lui demande alors son ami comme pour confirmer ce qu'il pensait.

Comment ça ? Allait répondre le Winchester. Mais il garde le silence. Il sait ce que Castiel veut dire, comme d'habitude il a visé juste. Comme d'habitude il l'a percé à jour.

Car non, au fond ce n'est pas ce qu'il veut. Savoir que son frère garde espoir et cherche un moyen de le sauver lui donne de l'espoir à lui-même. Ça lui permet de tenir tous les jours et de faire passer la pilule. Alors s'il disait à Sam d'abandonner, il abandonnerait lui aussi et il n'est pas prêt à accepter la situation dans laquelle il est à présent. Comment le pourrait-il ? Il est né pour être un chasseur pas un faucheur.

Pourtant maintenant ça concerne le bien-être de son frère et le laisser comme ça n'est pas une bonne chose, il le sait. Et jamais il ne passera ses états d'âme avant celles de Sammy.

-- Je lui dirais, décide-t-il déterminé.

Castiel hoche la tête.

-- Je veux que tu saches que je ne t'abandonnerais jamais Dean. J'épluche toutes les solutions possibles sans forcément en parler à Sam. Un jour on y arrivera et tu reviendras parmi nous, comme avant, finit l'ange en posant une main rassurante sur son épaule.

-- Merci Cas, répond le Winchester avec un léger sourire.

Si Cas garde espoir alors..., pense Dean légèrement rassuré.

-- Qu'est-ce que tu fais au Paradis ? demande soudain son ami l'air curieux.

-- Oh..., en fait j'étais venu voir comment se passait cette histoire de fabrication d'anges.

Castiel sourit et regarde autour de lui, l'air heureux.

-- Nous sommes de plus en plus nombreux comme tu peux le voir. Ça fait du bien. Après Metatron et Naomi nous n'étions plus que quelques-uns ici. Maintenant tout va pouvoir reprendre son cours. 

Et quel cours ! pense Dean avec une pointe de sarcasme. Mais il ne fait aucun commentaire, préférant ne pas gâcher l'élan de joie de son meilleur ami. À la place il parcourt les couloirs, attirant l'attention des anges qu'il croise. Ils le regardent comme s'il était la Mort...

Ha mais oui c'est vrai !

Il sourit, pensant soudainement à quel point il doit leur faire peur. Après tout il est quand même l'un des seuls à pouvoir faucher Dieu lui-même d'après la rumeur, alors des anges...

Du coin de l'œil il peut apercevoir que Castiel l'observe. Peut-être se demande-t-il pourquoi il sourit ? Ou bien est-ce autre chose ? Comment savoir avec Cas ? On parle quand même du type qui suivait les abeilles à une période sa vie...

Alors qu'il passe devant des pièces plus blanches et lugubres les unes que les autres, quelque chose attire son attention à travers une vitre à quelques mètres de lui.

Il secoue la tête plusieurs fois, se demandant s'il hallucine ou si ce qu'il pense voir est vraiment réel. Mais comment ?

Les sourcils froncés, il continue d'observer la scène de loin, mettant un moment avant de réaliser ce qu'il a sous les yeux.

-- Dean ? Qu'y a-t-il ? lui demande Castiel visiblement intrigué et inquiet par son comportement étrange.

Dean montre un groupe de trois anges, la main légèrement tremblante. C'est la bouche sèche qu'il interroge son ami.

-- Qui sont-ils ?

Castiel regarde dans sa direction.

-- Le plus grand c'est...

-- Pas lui, le coupe aussitôt Dean avec impatience. Les deux en face de lui.

-- Il s'agit d'Erenhael et Levijah. Des anges hauts gradés qui s'occupent des affaires importantes. Pourquoi ? Tu les connais ?

Dean n'en croit pas ses yeux. Son sang ne fait qu'un tour alors que la colère menace de le submerger.

Pourquoi ? POURQUOI ? A-t-il raté un épisode de sa propre vie ? Est-ce qu'on l'a berné ? Est-ce qu'en quelques mois il s'est passé trop de choses expliquant cette situation ?

Trop de questions se pressent dans son esprit mais une seule franchit ses lèvres alors qu'il serre les poings.

-- Est-ce qu'il leur arrive de se faire passer pour des humains ?

Castiel hausse les épaules.

-- J'imagine. D'après ce qu'on dit ce sont de très bons acteurs...

Erenhael. Levijah. Eren. Levi. Des anges.

Il serre les dents sentant une soudaine chaleur se propager dans tout son corps. Bizarrement un vent sorti de nulle part accompagne sa colère et il se dirige d'un pas rapide vers les deux imposteurs qui ont fait de sa vie un Enfer. Car il en est sûr maintenant, ils se sont tous payés sa tête. Dieu, ses trouducs et tout le reste.

D'ailleurs le regard que les deux anges lui lancent lorsqu'ils le voient avancer vers eux le lui confirme.

Tout ça n'était qu'un coup monté.