Fallait le dire

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_ À ce soir, je t'aime.
_ Je t'aime, répéta Arthur avant de raccrocher. Il venait de confirmer sa soirée avec Eddie avant de s'envoler pour Floride le lendemain matin; étant plutôt concentré, sa compagnie ne pourrait que lui faire du bien se disait-il. Depuis quelques  jours, les affaires lui mettaient du bâton dans les roues et lui donnaient l'air évasif, toujours en train de réfléchir.
Cette réunion à laquelle il allait prendre part était plus qu'importante pour lui et sa société. De ce fait, il faisait en sorte que tout soit en sa faveur puisque c'était impératif pour que son projet prenne du large; rien ne devait mal tourner, il évitait ainsi toute contrariété.

La présence de son frère lui était d'un grand support. Non seulement il lui apporta un soutien familial, mais aussi, ses conseils lui étaient d'or; faut dire qu'ils n'avaient rien perdu de leur complicité de jeunesse et sa vie de célibataire ne se retrouva pas trop affectée en ces jours, grâce à Carl qui s'assura qu'il aie de la compagnie lorsque sa petite amie qu'il ne lui avait toujours pas présentée se montra un peu plus absente que présente. Et bizarrement, Arthur ne s'en plaignait pas.

Leur relation prit naissance sur un coup de tête et toute sa durée devrait s'y faire, avoua-t-il une fois, lors d'une discussion avec Carl qui eut du mal à le suivre parce qu'à un certain moment on croirait qu'il se moquait de sa vie de couple, puis à un autre il te parlait en l'homme amoureux qu'il était. Sauf que Carl le connaissait suffisamment sur ce point pour savoir qu'une femme hantait effectivement son esprit, qu'il ne s'agissait pas de celle avec qui il était en couple, mais que non plus, il n'allait lui faire un procès là-dessus parce que jamais ils ne s'étaient fait à l'idée qu'une relation devait avant tout se baser sur le sentiment. En bon Domergue, le nom de la famille se devait de garder son prestige, seul cela importait pour eux.

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Ce matin Dahanna se leva tôt et de bonne humeur. Et le soleil avait décidé d'en faire pareil pour la mettre au parfum. Elle avait passé une agréable soirée dans les bras d'un amant qu'elle aimait bien pour son savoir-faire, si bien qu'elle le donna une note de huit sur dix. Elle savait donner une note à chaque amant, cela la faisait plaisir et aussi la fit se débarrasser de pas mal d'entre eux le mois précédent. Désormais, aucun de ses amants n'obtenait de note en dessous de six; pas qu'ils s'étaient tous améliorés, mais parce qu'à cinq, tu ne faisais plus partie de sa liste.

Sans la quitter, cette même sensation lui donna une folle envie de sortir. Elle choisit alors de se rendre au studio pour se faire une manucure, aussi en profiter pour rencontrer ses copines qu'elle était sûre d'y trouver. Avec elles, on était sûr de connaître tout ce qui se passait en ville.

Entre-temps, Sandro qui roulait aussi vite qu'il le pouvait, manqua malgré tout, le rendez-vous qu'il avait avec sa femme. Il devait l'accompagner chez le médecin, mais il tardait tant à arriver que celle-ci ne put l'attendre davantage et dut y aller toute seule.
Sandro qui se rendait chez lui après le coup de fil, apprit qu'elle était déjà en route pour l'hôpital et dut faire demi-tour pour s'y rendre; sauf que les embouteillages ne lui permirent pas d'arriver à temps.

Il la trouva coucher dans leur lit, avec un air fatigué et surtout en colère. De ses fins droits, elle feuillettait une magazine qu'elle feignait de lire à son entrée. Ses cheveux permanentés lui arrivant jusqu-au cou où pendait une magnifique chaîne en argent assorti à ses boucles d'oreilles, étaient joliment coiffés et mettait en valeur son beau visage que même les plis entre ses sourcils ne réussirent à défigurer. Ses paupières légèrement maquillées d'un bleu pareil à la couleur de la robe qu'elle portait, se décidèrent à se lever pour que ses yeux se plongèrent dans les siens lorsqu'enfin il choisit de rompre le silence le premier.