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_ Qui aurait dit que ce sujet serait un jour un aussi grand problème pour toi?
_ Tu parles que c'est un grand problème, c'est exaspérant!
_ Tu lui reproches quoi déjà à ta p'tite amie?
_ Rentre à la maison à dix-neuf heures ce soir et tu sauras, elle y sera.

Une semaine après son voyage, Arthur vit un ensemble d'avantages vouloir lui échapper parce qu'il n'était pas marié. Pas qu'il ne pouvait trouver de très bonnes et belles candidates, mais il se demandait si ne devait être pris en compte un peu de sentiments dans son choix.

Ce simple statut matrimonial devenu pour lui une obligation, le préoccupa tout le long de la journée jusqu'à faire naître chez lui une mauvaise humeur qui se déchaîna sur ses pauvres employés complètement innocents de son sort. Entre autres, l'un d'eux avait été mis à pied sans connaître le véritable motif de ce fait, un autre avait reçu une lettre de blâme pour n'avoir pas remis à temps un dossier qu'il avait attendu plus de cinq minutes et sa secrétaire s'était fait crier dessus plus d'une fois au cours de la journée.

Plus que jamais, la présence de celle-ci lui posa problème. Il n'avait aucun doute sur ses sentiments pour elle, sa magnifique secrétaire qu'il n'osait toujours pas dire directement combien elle obsédait son esprit, mais ne s'était présenté à elle jusqu'ici, qu'en ce parfait Don Juan qui avait réussi à lui décrocher cette fameuse nuit avec elle dans son lit, le soir de son anniversaire. Nuit à laquelle il ne cessa de penser, de revivre dans ses rêves et de réclamer vivement. Elle l'attirait, plus d'un le savait; il l'aimait et pourtant cela avait presque l'air d'une offense envers lui-même.

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                                *    *

Décidément, elle était folle de ces enfants qui lui rappelèrent le goût d'être une maman qui commençait à la quitter depuis que sa fille et ses trois fils étaient devenus trop grands pour qu'elle s'en occupe comme avant. Leurs histoires délirantes la raviaient, la faisaient rire de bon coeur et l'avaient ramené quelques années en arrière dans le monde des films pour enfants; non pas ceux de popeye ou de Donald Duck, mais plutôt ceux des sorciers de Waverly place, de zootopia, de hôtel transylvanie... Ces films qui savaient capter leur attention comme personne n'y arrivait et elle-même leur tenait compagnie toute la journée, tandis que Tania bossait.

_ Et elle a passé tout son temps à pleurer, continua Steeve qui racontait son histoire depuis une vingtaine de minutes, coupée sans arrêt par les commentaires de Prisca qui aimait bien le contredire pour le voir tenter en vain de s'expliquer. Et quand il n'y parvenait pas, il savait inventer n'importe quoi pour nuire à sa soeur qui visait très bien, expérience acquise au cours de leurs disputes qui finirent presque toutes pareilles: un jouet lancé par Prisca, atterrissant sur la tête de son frère qui se mettait à pleurer en promettant de se venger; ou encore le jouet lancé par Prisca manquait sa cible, la faisant pleurer elle et non son frère.

Néanmoins, ils étaient les meilleurs complices sur terre. Facile de savoir que quelque chose ne plaira pas à l'un quand l'autre le rejette déjà, hormis leurs moments de mésentente où tout servait à mettre au point une vengeance désirée. Par contre, aucune vengeance ne pouvait faire aussi mal que lorsque les deux se mettaient ensemble pour faire des blagues dont leurs camarades de classe avaient été les principales victimes. Leur mère était bien placée pour le savoir par rapport aux multiples plaintes qu'elle avait reçues, mais les voir s'entendre et choisir aussi jeunes de s'aimer à leur manière, la suffisait grandement.
Et quand leur charme s'invitait au rendez-vous, impossible il était de ne pas les aimer. Tania et sa tante en étaient les exemples vivants, elles avaient en si peu de temps, aimé ces enfants comme s'il s'agissait des leurs et la réciprocité était énorme.

Fallait le direOù les histoires vivent. Découvrez maintenant