La chanson du marin

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Sans faire un bruit, la neige tombe,

Sans faire un bruit, la mer ballotte mon fier vaisseau,

Sans faire un bruit, mon esprit vogue

Et j'attends que la nuit arrive pour prendre le large.


Mes amis,

Ma famille,

Mes idylles.

Tous consumés

Dans le feu d'un grand brasier.

Rien que des souvenirs d'antan

Qui ne m'aident plus maintenant.


Sans faire un bruit, la neige tombe,

Sans faire un bruit, la mer ballotte mon fier vaisseau,

Sans faire un bruit, mon esprit vogue

Et j'attends que la nuit arrive pour prendre le large.


Adieu, ma petite vie tranquille,

Adieu, mes chers rêves,

Adieu, mes sentiments futiles,

Adieu, du bout des lèvres,

Je renonce à celle que j'ai tant aimée,

Et aussi à ma destinée.


Sans faire un bruit, la neige tombe,

Sans faire un bruit, la mer ballotte mon fier vaisseau,

Sans faire un bruit, mon esprit vogue

Et j'attends que la nuit arrive pour prendre le large.


Minuit passé,

Il est l'heure de décoller.


Minuit passé,

Il me faut naviguer.


Loin,

Loin,

Loin de tout.


Loin,

Loin,

Loin, jusqu'au petit jour.


Sans faire un bruit, la neige tombe,

Sans faire un bruit, la mer ballotte mon fier vaisseau,

Sans faire un bruit, mon esprit vogue

Et j'attends que la nuit arrive pour prendre le large.


En ce matin,

J'ai épuisé mes mots.


Plus rien,

Non, plus rien ne me retient.


Quand on prend la mer,

Ô cruelle déesse !

On ne revient jamais à terre,

Quelle tristesse !


Car, si vous croyez

Que vous naviguez sur l'eau

Sans à vous soucier

Du temps ; que c'est beau,

D'être insouciant !

Mais la mer vous enferme,

Loin des rivages et des fermes

Et tout ce qu'elle vous prend,

Jamais, elle ne vous le rend.




© Ashley Plateada

Recueil : Au cœur de moi

Les poèmes errants IOù les histoires vivent. Découvrez maintenant