J'ai perdu la saveur des jours.
Je ne vois ni la belle noirceur
Où demeure la lune.
Ni les belles-sœurs
Qui valsent le jour de fête, dans leur velours.
Tristes sont les midis. Livides,
Et fades, sont mes crépuscules.
Que mon visage, ma face ride
Ne jette son sourire, en majuscule.
Je suis contre, la montre, l'horloge, la patience.
Je veux voir la luminosité,
De ma vie naguère.
Sans l'animosité, enduit par la guerre
Qui nous écœure, nous enlève nos sens.
Jadis, mon ouïe adorait la Mélodie dès l'aube,
Les piaillements de la nature féconde.
Jadis, mon ouïe adorait les cantiques, les ondes
Des cloches tirées, par les bonshommes vêtus d'aubes.
@juvenais
Recueil : L'As de cœur
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Les poèmes errants I
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