LE PRIX DE MA LIBERTÉ [TERMINÉE]

Deuxième partie (Initiation)

Eve

Je fixe ma tasse de thé à moitié remplie, je m'y noie presque. La journée d'hier fut mouvementé, j'ai assisté à un conseil entre le Don, son conseillé, ainsi que quelques chefs de famille, évidemment, sans le père d'Andrea. Avec Fédé nous avons dû témoigner, Luigi nous a rejoint exprès pour tout expliqué. Personne ne fut choqué. L'atmosphère fut grave et sombre. C'était étrange d'assister à cette scène et d'y participer. On sentait que dans cette pièce, bon nombre des grandes décisions prises en intimes c'était produite ici. L'esprit mafieux habite les lieux, c'est une certitude. L'air sérieux de ces hommes m'a donné froid dans le dos. Ils défendaient les intérêts de leur mafia, et vouaient presque un culte aux Cortesi, surtout pour Andrea. Ils l'appellent le libérateurs, tous espèrent une vie et des conditions meilleurs pour leur cosca. C'est véritablement lugubre. La salle était sombre... Et dans des conditions mystérieuses et codifiés qu'ils ont pu commencer et élaboré un plan d'attaque. J'ai eu véritablement peur. Peur de ce qu'il pouvait arriver, j'aurai beau dire, s'il arrive quelque chose à Martina, je m'en voudrais.

Mais tous sont unanimes, il faut la punir. Mais comment punir la fille d'un chef de famille ? Elle a commis une erreur impardonnable, s'en prendre à l'enfant qui a ému la mafia sicilienne. L'hésitation est de mise. Les tentatives infanticides sont punis par la mort... Une balle dans la tête. C'est de la traitrise. 

Mais se mettre à dos un père... Alors une autre stratégie a été adopté. Elle sera considéré comme traite, elle aura interdiction de s'approcher des Cortesi, et de moi-même. Elle portera le déshonneur, si elle n'acceptera certaine condition tel que le mariage avec un homme imposé. Tout cela est censé être mis en place après le mariage d'Anna. Sergio m'a présenté à tous, la plupart étaient sous le charme. Ils souhaitaient me marier à leurs fils, ou autres jeunes de leurs familles. Après le conseils, certains sont venus saluer ma bravoure, mais aussi me remercier pour mes services rendus aux Cortesi.

Finalement, plus je me remémore ces instants sombre d'hier, plus je doute que le fait d'être venu ici fut une bonne chose. Je commence à ressentir de la culpabilité, elle a fait des choses horribles, mais j'ai l'impression de priver Andrea de quelque chose. Les voir ensemble ne m'a pas laissé de marbre, au contraire, je me suis renforcer dans l'idée que lui et moi c'était impossible.

Je regarde à travers la fenêtre. Le paysage est si différent de chez moi. Mais plus je l'observe, moi j'arrive à me souvenir exactement de ma ville, certains détails ne me revienne plus. Même ma chambre me parait flou. Désormais, j'habite ici. C'est chez moi. J'ai envie de me battre pour ma nouvelle vie, mais j'en ai peur. Nous verrons.

Fédé rentre dans le salon. Bizarrement je ne m'attendais pas à le voir en ami. Il a eu la gentillesse de me prévenir du danger, de m'emmener ici. Il faut que je lui dise merci, il dit :

-Salut, t'as bien dormi ?

-Oui, très bien même, et toi ?

-Ça va.

-Je voulais te dire... Merci. C'est grâce à toi si nous sommes ici.

-Et moi je dois m'excuser. J'ai foncé tête baisser sans réfléchir. J'ai fais confiance au diable. Je... Je peux pas expliquer mon comportement, je t'ai vu la première fois et... Tu m'as plu... J'avais envie de te voir, de te connaître, et quand Martina m'a parlé j'ai cru que c'était bon quoi... j'ai été élevé par mon père, j'ai jamais eu de mère ou de copine et j'ai cru qu'avec toi ça changerai...