Deuxième partie (Annonce)

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Eve

Les mots n'arrivent plus à sortir de ma bouche. Est-il possible... ? Une telle horreur ? Un tel supplice ? Il a peine vingt ans et tout s'écroule autour de lui je... Et moi qui pensais partir, je suis immonde, nulle, bête ! Je tourne en rond dans l'appartement, essayant de me ressaisir en vain. Comment cela a-t-il pu se produire ! Et Andrea ? Où est-il ? Mon dieu, pourvu que rien ne lui soit arrivé... Il doit être au bord du gouffre, je devrai être avec lui, le soutenir ! Mais au lieu de cela je suis ici à me lamenter sur son sort, c'est pathétique.

J'entends la serrure de la porte bouger, je me cache derrière le canapé, le tisonnier en main. Andrea apparait, il semble mort intérieurement. Sa haine régit toute son âme, l'homme de la veille n'est plus. Je retrouve le regard froid et vide qu'il avait quand je l'ai rencontré, quand la tristesse faisait partie intégrante de lui. Je me relève et m'approche. Il ferme la porte, baisse la tête et s'immobilise.

"Andrea... Je suis... Je suis tellement désolée.".

Il ne bouge pas. Je me crispe et laisse mes larmes tracer leurs chemins jusque dans mon cou. Il n'est plus le même, je l'ai perdu. Il secoue la tête et me pousse pour aller dans la chambre. Je tombe sur le canapé et déverse toutes mes larmes. L'homme que j'aime est disparu, enlevé par la haine et la tristesse. Lorsque Salvatore me détenait, il aurait dû prendre ma vie, pas celle de son père. Je reste accablée de douleur. Andrea sort de la chambre, en costume noir, il avance et s'arrête lorsqu'il me voit. Il a un léger tournis... Il me regarde les yeux humides et souffle :

-Eve... Qu'est-ce que j'ai fais ?

-Rien... Rien mon amour... Rien.

Je fonce dans ses bras et le serre de toutes mes forces. Il s'effondre dans mes bras et pleure. Andrea... Pas toi... Je lui embrasse la joue et continue :

-Je suis désolée... J n'aurai pas dû...

-Non... Non tu n'y es pour rien... J'ai pas su le protéger... J'aurai du m'en rendre compte... J'ai été idiot et...

-Andrea... Tu es l'homme le plus protecteur et incroyable que je connaisse... Je t'en pris... Je t'aime...

-Je... Je dois partir... Le... Conseil est réuni et... Je dois le présider. Je ne sais pas si je bais pouvoir honorer toutes mes promesses... Je...

-Non... Ne les tient pas. Restes en vie. Reviens à moi et aimes moi. Je renonce à tout tant que tu m'aimes. Je te promets de t'offrir tout ce que je possède si tu tiens parole sur cela.

-Tu me fais le plus beau cadeau que je ne pouvais imaginer. Mon père... Ne... Ne souhaitait que cela.. Je... Je t'aime.

Il me donne un court baiser et se reprend :

-Prépare quelques affaires je t'emmène ailleurs.

-Mais...

-Fais vite... J'ai pas le temps...

Je m'active et prends le plus de choses possible. Je galope et prends tout ce qui pourrait être utile. Il faut que j'aille chercher Marcelino ! Il doit être seul ! Je ne peux pas rester les bras croisés. Je prends mes affaires et suis Andrea toujours aussi malheureux. Je lui prends le bras, il vacille puis passe la porte. C'est une fois à l'extérieur que Andrea devient ce dont j'ai toujours eu peur. Un Don, redoutable, puissant et sans pitié. Il tient ma main si fort que j'ai peur qu'elle se brise, comme s'il avait peur que quelconque événement pouvait nous séparer. Je monte dans la voiture en direction d'une destination inconnue.

LE PRIX DE MA LIBERTÉ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant