Chapitre 16 : première partie (L'aveu)

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Eve

J'avance en tenant la bandoulière de mon sac, l'esprit brouillé, le coeur lourd... Pourquoi a-t-elle réussi là où j'ai échoué... Il faut que je la fasse tomber, sinon c'est moi qui tombera, ma chute à déjà commencé hélas...  J'accélère le pas et ouvre la porte de la maison. Je la ferme derrière moi et m'écroule de chagrin. Giulia me voit sombrer, elle se dirige vers moi et le console. Je lui avoue tout, tout, jusqu'au moindre détail. Étrangement elle semble être à peine étonné. Me relève, me prend entre quatre yeux, et me dit :

-Eve, si te laisse abattre, c'est sûr, elle aura gagné. Là, tu n'es pas la Ève que j'ai connu, quand je t'ai vu la première fois, j'ai été frappé par ta gentillesse, ta combativité, ta force... Ne laisse pas Martina tuer cette Ève, parce que c'est elle qui te rend si extraordinaire.

-Giulia, j'ai l'impression de tout perdre et de tout gagner, qu'est-ce que je dois faire ?

-Qu'est-ce que tu perds ?

-L'homme que j'aime et certainement Marcelino. Et vous...

-Qu'est-ce que tu gagnes ?

-Ma...

-Ta ?

-Ma liberté. Si rien ne me relit ici, je suis libre... Et c'est si douloureux...

-Et si tu te bâts ? Qu'est-ce que tu gagnes ?

-Je m'épargne la haine d'Andrea, je garde Marcelino et je peux fuir... Mais si je finis avec Andrea je ne pourrai plus jamais repartir ! Qu'est-ce que je fais !

-Bats-toi ! Je sais que tu dois faire ire des choix, mais tu pourrais changer tellement de chose, Ève je t'en supplie...

Je la serre dans mes bras. Elle me relève et m'emmène dans le salon. Je suis en situation de crise, que faire face aux événements ? J'ai tout qui me vient dans la figure, dans ce blizzard, ma condition, mon amour, ma volonté de fuir, tout se mélange et m'embrouille. Partir ? Quitter Marcelino ? Andrea ? Laisser mon amour en Italie ?

Rester ? Quitter mes parents ? Mes frères ? Laisser ma vie libre en France ?

Mais je l'aime, et pas lui, je peux pas quitter mon tesoro, mais je peux pas tirer un trait sur ma famille, mais je pourrai en construire une ici, avec celui que j'aime, je sais que c'est lui, pas un autre, mais...je ne pourrai plus être libre de mes choix. J'aime ma vie ici, je ne veux pas reprendre d'étude ennuyante, je veux rentrer dans la vie active maintenant, m'occuper de Marcelino est en quelque sorte ce dont j'ai toujours rêvé... Être avec les enfants. C'est ce que je veux !

Oh merde ! Finalement... Je ne sais plus ce que je veux... Je peux pas faire un entre-deux, ou... Non. Je suis perdu. Perdu perdu perdu ! J'ai la rage contre moi même, si j'avais été plus vulgaire, plus aguicheuse, plus Martina quoi... J'aurai réussi, je l'aurai évincé, elle aurait fini au trou et Marcelino n'aurait rien eu ! Quelle idiote je fais... C'est pas possible...

Giulia met sa main sur mon épaule, elle tourne la situation dans tout les sens, rien y fait, on est bloquées. Que faire ?

Je tourne la tête vers la cuisine. Il faudrait que je... La cuisine... La boite... La boite ! Je me lève et file fouiller dans le placard, elle droit forcément être là ! Oui ! Je la prends et l'ouvre. Giulia est témoin. Les graines sont là. Elles sont là ! On prend l'appareil photo et faisons des clichés de la boite, preuve en main, nous pouvons agir. Je glisse la boite dans mon sac à main, je sèche mes larmes et vais voir Andrea. À cette heure ci il doit être en train de manger au bar.

LE PRIX DE MA LIBERTÉ [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant