Chapitre 18

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Les rêves qui sommeillent dans nos coeurs. Je viens d'en faire un très étrange dans lequel je tombais amoureuse d'un tueur en série. Vraiment ridicule !

Heureusement je me réveille dans les bras de Matt. Pourquoi le rêve de ma vie ce n'est pas l'amour ?

Les rêves habillent nos chagrins de bonheur. Même si mon cœur a l'âme en peine, je dois réellement être tordue pour rêver de l'Etrangleur quand j'ai un homme parfait auprès de moi.

Mais jamais personne ne pourra m'interdire de rêver... Et si ce rêve devenait vrai ?

Pour être hantée je n'ai pas besoin de fermer les yeux ou d'être endormi. Emily Dickinson disait "Le cerveau regorge de corridors plus tortueux les uns que les autres."

Mon don m'oblige à vivre un cauchemar permanent. Mes collègues me jalousent, Hotchner me hait, les hommes me désirent, mes parents sont déçus et Matt... il est anxieux, jaloux, triste et amoureux. Sont-ils tous conscients de la force de leurs émotions ?

Depuis quelques jours je sens Matt très stressé. A cause de notre nouvelle enquête je suppose.

Mon appartement reprend vie depuis que nous y vivons tous les deux. Il y a de la nourriture dans le frigo, les dossiers n'envahissent plus le salon et il y a même des cosmétiques dans la salle de bain. En passant la nuit ici il sait que je ne peux m'échapper. C'est son moyen de se rapprocher encore un peu plus de moi.

Et après l'expérience vécue avec Chris Ford, je ne me suis pas senti la légitimité de le renvoyer de chez moi. Oui je culpabilise. Mais pas pour ce que j'ai fais... seulement parce que j'ai très envie de recommencer. Ces rencontres avec l'Etrangleur sont chaque fois plus fascinantes. J'en apprends autant sur lui que sur moi. Notre sexualité à tous les deux n'a rien d'ordinaire. Je ne me suis jamais freinée et il ne s'est jamais libéré de son obsession du contrôle.

Je me réveille avant Matt et comme il serait malvenu de fuir mon propre lit je viens me blottir contre son corps chaud et entoure sa taille de mon bras. Je caresse sa hanche et le chatouille pour le réveiller.

"Bonjour mon ange.

- Bonjour."

Ses doigts viennent démêler mes cheveux et amener mon visage jusqu'au sien. J'embrasse ses lèvres avant de reposer ma tête sur son épaule solide.

C'est toujours aussi étrange pour moi de me réveiller à ses côtés. Même après un an de relation. Je dessine ses abdominaux et remonte entre ses pectoraux. Il me protège, il me console, il me réconforte. J'ai les mêmes mots que Mary qui me viennent en tête pour définir mon petit-ami. Matt n'a aucun défaut. Je ferme les yeux une seconde pour savourer la caresse de ses doigts dans mon dos.

"Est-ce qu'on doit vraiment se lever ?" Je soupire en m'endormant.

"Tu prends ta douche et je nous prépare de quoi manger."

Je bloque son corps et l'empêche de se lever en enroulant mon bras autour de son torse et en plaçant l'un de mes jambes sur les siennes. Je ne veux pas bouger. J'ai simplement envie de me rendormir et de profiter d'un dimanche comme n'importe quel couple.

Nous allons mettre plus d'une heure à nous lever mais je finis par accepter de prendre une douche et le laisser préparer le café.

En me séchant les cheveux je prends le temps de réfléchir à ce que pourrait être ma vie. Je me dégoûte et commence à comprendre que même si la morale nous dit ce qui est mal, c'est notre cœur qui gagne le duel de nos envies. Chris n'avait pas tord.

Je connais la psychologie mieux que n'importe qui et je sais que le polyamour n'est qu'un concept pour ceux qui ne savent pas se décider. Autant je ne crois pas en la monogamie, autant je pense qu'il faut savoir s'imposer certaines limites. Ma libido m'empêche de tomber amoureuse d'une seule personne, ou plutôt de n'en désirer qu'une seule. Matt m'a suffit jusqu'à maintenant parce que je n'avais pas encore rencontré Chris, l'homme que mon esprit avait tant désiré trouver depuis quatre ans.

Death Battle (sous contrat d'édition HQN)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant