Chapitre 13

10 1 0
                                    

Son discours créa en moi une profonde blessure.
C'était comme si elle venait de m'enfoncer un poignard dans le coeur.

Je fus alors prise d'un flashback.
Je revoyais le départ de mon père.

Lui, enchaîné et tenue par des gardiens se faisant trainer dehors en me criant que tout allait bien se passer et qu'il fallait que je m'occupe de ma mère et de ma soeur.
Je revoyais l'unique larme qui avait coulé le long de sa joue, la seule qu'il s'était permis de verser devant nous. Je revoyait aussi le visage de ma mère, vide d'expression. Sur le moment, j'avais penser que la blessure laissée par son départ était trop douloureuse pour qu'elle ose nous montrer sa tristesse mais maintenant, je comprenais.

C'était elle, elle qui avait dénoncée mon père. Accusé et jugé pour une capacité qui lui avait été donnée par la nature. Il était sûrement mort maintenant... Et c'était de sa faute. Elle l'avais trahis, trahis l'amour de sa vie, le père de ses enfants. Comment avait-elle pu ?

À présent, je la détestait. Je ne la voyais plus comme ma mère mais comme une personne fausse. La confiance aveugle que j'avais en elle venait de se transformer en poussière.

Je lui hurla alors :

- Ah oui ! Tu vas me dénoncer comme tu as dénoncée Papa ?

- Il le fallait. Tout comme toi, il était dangereux pour notre race. C'est mon rôle de protéger la race humaine. C'est mon devoir.

-Non ! Ton rôle est de nous protéger nous, ta famille. Moi, ta fille...
Ce devrait être nous ta priorité. Pas ces foutues lois qui ne leurs conviennent qu'a eux.

Elle ne répondit pas et commença sa discussion téléphonique.
Elle dura 30 secondes maximum je monta dans ma chambre afin de prendre tout ce dont j'aurais besoin pour survivre.

Après avoir remplie mon sac de vêtements, d'une photo de ma soeur et d'un couteau suisse que mon père m'avait offert peu de temps avant son départ, j'entendis la porte s'ouvrir. Je me retournais et me retrouvais face à une bande d'homme tenants leurs armes braquées sur moi comme si j'était une bombe nucléaire capable de les éliminer un par un. Je mis les mains en l'air et ils me menottèrent.

Je passais dans la salle et leur demanda de me laisser dire "au revoir" à ma petite soeur mais ils ne m'accordèrent même pas un regard.

J'hurlais le nom de ma soeur aussi fort que je le pouvais, je pleurais et lui criais que je l'aimais, qu'elle ne devais jamais m'oublier mais du haut de ses un ans, Luna n'y comprenais rien. Elle pleurait, elle aussi, me voyant me débattre comme une folle afin de l'atteindre mais les gardiens étant beaucoup plus forts que moi passèrent la porte sans mon accord et la refermèrent aussitôt.

Mes larmes coulèrent de plus belle sans que je ne puisse les retenir. J'avais l'impression que le monde venait de s'arrêter.

Je fus jetée à l'arrière d'un camion et quand il ferma la portière je me retrouva dans l'obscurité.

Je n'avais aucune idée de ce qu'ils allaient me faire mais une chose était sûre, je ne voulais pas mourir et je me battrais de toutes mes forces afin de vivre.

My talent, my pride.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant