Chapitre 9

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Déjà !

C'était le seul mot qui m'était venu à l'esprit suite à cette annonce.

Déjà la finale, j'ai réussi à y parvenir...

Je n'en revenais pas.
Une partie de la boule au ventre que je ressentais se dissipa et un poid énorme s'échappa de mon corps. Je me sentais soudain plus légère, plus libre.

Mais... Le jeu n'était pas terminé et la bataille n'était pas gagnée d'avance. Je devais encore me battre. Il fallait leur montrer que je méritais la victoire.

Après avoir réfléchis a la manière dont je devais procéder afin d'obtenir cette victoire tant désirée, je décida d'aller remplir ma gourde à la rivière qui cette fois, n'était plus qu'a 10 mètres.

Je pouvais entendre le court d'eau frapper les roches posées sur la rive.
Je m'approchais du bord et plongea la gourde dans l'eau lorsque j'entendis un coup de feu et senti une balle me frôler.

Je me tournais dans la direction d'où provenait cette balle afin d'apercevoir son propriétaire. Mon dernier adversaire se trouvait là, planté devant moi.

Je vis des pieds et l'examina tout en relevant la tête vers celui-ci. Il était plutôt grand, brun au yeux verts envoûtant. Je l'avais reconnu, c'était Zack.

Je fus étonnée de le voir, lui, en finale. Je l'avait apparemment sous-estimé. J'avais pourtant entendue parler de lui auparavant. On le disait courageux et admirable. Il avait toujours tout fait pour que sa mère et sa petite soeur ne manque de rien. Et c'est vrai, j'admirais son dévouement pour sa famille. Sa réputation, il la méritait.

Mais n'allant pas à la chasse, le tir n'était pas son fort et il m'avait loupée. Cependant, tout en se rapprochant, il tenait toujours son arme braquée sur moi.

Je le regardais droit dans les yeux attendant qu'il tire.
Je n'avais plus aucune chance. Une lueur d'espoir me parvint lorsque que je vu en lui quelque chose qui ressemblait à de l'hésitation. J'essayais de percevoir ses pensées comme je l'avais fait jusqu'à présent avec les autres joueurs mais son regard si intense penché sur moi m'en empêchait. C'etait comme s'il était muni d'un bouclier.

J'avais l'impression qu'il essayait de faire de même avec moi et la frustration que je vis alors dans ces yeux me firent comprendre. Lui aussi, lui aussi entendait les pensées et à ce que je voyais cela ne marchait pas avec moi comme ça ne marchait pas avec lui. Nous étions dans la même situation et tous les deux incompréhensif devant cette scène.

Nous nous regardions comme cela depuis bien trop longtemps.
Je repensa aux caméras fixées sur nous et repris la situation en main.

Je me releva brusquement en me tournant pour le balayer et lui faire perdre l'équilibre ce que je réussis parfaitement. Les entrainement que je suivais avec mon père durant mon enfance m'était apparemment utile.

Surpris par mon geste, il trébucha dans la rivière et je chargea mon arme le temps qu'il s'agrippe à un rocher afin de regagner la berge.
Je braqua mon arme sur lui. J'hésitais, me rappelant ce lien étrange qui nous liait, c'était comme un don. Non, ce n'était pas semblable à un don, c'en était un.

Il me regarda droit dans les yeux et acquiesça comme pour me dire qu'il comprenait et que je ne devais pas m'en vouloir. Je le remerciait en pensée même s'il ne pouvais pas m'entendre et tira.

Ses mains lâchèrent le rocher et il fut emporter par le courant puis poussé par celui-ci, regagna le large.

L'hymne de la nation retentit à nouveau.

"Bravo, tu es la gagnante. L'heureuse élue, celle qui aura le privilège de découvrir en première notre paradis sur terre."

J'entendis des bruits provenir du ciel je leva les yeux pour l'examiner et aperçu les hélicoptères. Il venait chercher les corps des joueurs endormis.

Parmi eux, j'en discernais un différent des autres. On pouvait voir sur celui-ci la couronne de liège, l'emblème de la nation. Il venait pour moi.

Il se posa tout près, les cheveux dans le vents, je m'approchais doucement de lui. Un homme munit d'un microphone pencha sa tête au dehors.  Il dit alors :

- Viens avec nous, nous te ramenons au gouvernement afin de te donner ta médaille puis tu rentrera chez toi. Ta mère et ta soeur t'attendent, ils peuvent être fières de toi.

Suite à ces quelques paroles, je couru jusqu'à lui et attrapant la main qu'il me tendait, monta à bord de cet hélicoptère qui me conduisait tout droit vers mes ennemis, vos ennemis.

My talent, my pride.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant