Après cette discussion avec Line, j'allais voir mon père.
Cela faisait plusieurs jours que j'étais arrivée ici mais je n'avais pas encore eu de conversation sérieuse avec lui. Il trouvais toujours un moyen de s'en aller comme s'il tentait de m'éviter à tout prix. Pourtant ça ne lui ressemblait pas, quand j'étais petite et qu'il faisait encore parti de ma vie, nous étions proches. Nous avions une forte complicité et ma mère en était même jalouse par moment. Il faut dire que je passais tout mon temps avec lui. J'étais un vrai garçon manqué, à l'époque. Bien que même maintenant, je ne me comporte pas non plus comme une princesse.
J'ai toujours eu un caractère fort, de nature impulsive et très têtue j'en faisais voir de toutes les couleurs à mes parents.Je me rappelle qu'une fois, j'ai demander un jouet pour Noël à mon père mais il n'avait pas voulue me l'acheter. Je m'était alors roulée par terre dans le magasin jusqu'à ce que ma mère cède. Ça marchait toujours mais c'est à ce moment que j'ai appris que le père Noël n'existait pas et qu'on m'avait menti toute ma vie. J'étais tellement triste et en colère que j'ai mis très longtemps avant de refaire confiance à mes parents et ils m'ont à nouveau trahis. Enfin non, pas "ils" mais "elle", ma mère.
Je devais lui pardonner comme me l'avait dit Line, j'en étais consciente mais pourtant, j'en étais incapable.
Pourtant, je ne suis pas souvent rancunière mais quand ça me prends, ce n'est pas à moitié.Cela faisait bien 10 minutes que je me baladais dans la ville souterraine, plongée dans mes pensées quand je le vis enfin. Mon père, de l'autre côté de la rue.
Je ressentis un pincement au coeur. À ce moment dès que je le voyais, ça me faisait cet effet.
L'avoir en face de moi... alors que pendant tout ce temps je le croyais mort...
C'était une sensation très étrange comme si je voyais un fantôme. J'avais cette peur affreuse qu'il disparaisse à tout moment.Il me vit et je décida alors de traverser la route. Je me dirigeai droit sur lui et vis une lueur étrange dans ses yeux. C'était une émotions partagée entre la joie et la peur. Je ne comprenais pas. C'était de moi qu'il avait peur ? Je me retourna pour regarder si c'était quelqu'un derrière moi qu'il regardait fixement de cette manière mais j'étais seule sur ce trottoir et ses yeux étaient toujours rivés sur moi. J'essayais de lire dans ses pensées mais aucun sons ne vint jusqu'à moi. Je me rappelais alors que son don était le même que le mien et que c'était sans doute pour cela. C'était comme pour Zack.
J'arrivais à son niveau. Lui souris et commença :
- Salut.
- Bonjour, ça va ?
- Oui et toi ?
- Très bien.
Un blanc s'installa. C'était vraiment étrange car avant sa très longue absence, sa mort inventée, nous rigolions tout le temps. Jamais nous ne laissions le calme s'installer entre nous. Mais cette époque était révolu.
- Papa...
Je m'arrêtais, ce sons qui sonnait à mes oreilles me paraissait tellement étranger. Ce mot avait, pour moi, perdue toute sa signification. Le prononcer après 5 ans était tellement douloureux.
Je vis dans son regard que ce mot avait le même effet sur lui. C'était sur nous allions devoir faire des efforts. Nous allions devoir nous réhabituer à nous voir, à sentir la présence de l'un et l'autre même si cela devait prendre du temps.Je continua :
- Tu sais, ça me fait bizarre de te revoir après avoir passé tant de temps sans toi.
- Oui, à moi aussi. Mais je suis content de t'avoir auprès de moi a présent.
Je souris en guise de réponse. Il reprit :
- Alors comme ça, toi aussi tu as un don. Celui de lire dans les pensées, c'est ça ?
- Oui, le même que le tien. C'est héréditaire à ce qu'on dit.
Il réfléchis, hésita comme lors de notre dernière discussion puis répondit :
- Oui, c'est ce qu'on dit.
Je ne savais pas comment interpréter sa phrase mais décida de passer au dessus pour la deuxième fois.
- Papa...
Je m'arrêtais à nouveau, je devais réussir à me débarrasser de cette sensation accompagnée par ces frissons à chaque fois que je prononçait ce mot.
- J'aimerai que tu me donne des conceils, que tu m'apprenne à me servir de ce don. C'est nouveau pour moi donc je ne le métrise pas totalement.
- Oui, bien sur. Je vais t'aider, répondit-il en souriant. Tout d'abord, pour pouvoir t'en servir correctement, Il faut que tu arrive à faire le vide dans ton esprit. Que tu chasse tout tes sentiments. Même si tu es en colère ou triste tu dois réussir à oublier.
- Oui mais comment je suis censée faire ça ?
- Il faut que tu pense plus fort à ce que tu veux pas à ce que tu ressent. Ça a l'air compliqué vu comme ça mais tu verra, tu y arrivera très vite.
- D'accord
- Ensuite il faut que tu sache que ton don n'a aucun effet sur ceux qui possèdent le même don que toi. Tu ne pourra donc pas entendre leurs pensées. C'est comme ça que tu peux savoir quand une personne a le même don que toi. Tu devra te méfier de ces personnes. Elles sont capables de grandes de choses, tout comme toi.
- Ah bon ? Mais lire dans les pensées ce n'est pas quelque chose qui peut nous permettre de faire des exploits.
- Détrompe-toi. Tu ne fais pas que lire dans les pensées, tu entre dans l'esprit de la personne. Avec un peu d'entraînement, tu pourra lui faire imaginer tout ce que tu veux et lui faire croire que tout ce qu'elle voit est réel. Ce don, ce n'est pas n'importe lequel. Il peux être dangereux dans les mains de quelqu'un de mal intentionné. Maintenant que tu en possède un tu dois savoir qu'il ne faut pas que tu accorde ta confiance à n'importe qui. Tu dois te méfier de tout le monde. On croit connaître les gens mais ce n'est qu'un ressenti. Tu verra avec le temps, tu apprendra.
Je restait abasourdie par cette révélation. Je ne pensais pas posséder une telle chose en moi. Je n'avais pas encore exploité la totalité de mon don et quand je serai prête, je savais ce que j'allais faire pour mettre un peu d'équilibre dans ce monde où la vie n'est qu'un mensonge.
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My talent, my pride.
Ciencia FicciónSalut, je m'appelle Lola, je vis dans une cité enfouit sous la terre. Là-haut sur la terre, elle porte le nom de "cité oubliée". Si nous en sommes arrivés là, ce n'est la faute de personne, enfin si, je dirais la faute du destin. Chacun de nous à ét...