Chapitre 6

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New York, 6 h 45


La ville qui ne dort jamais.

La ville qui ne pardonne jamais non plus. Mafia. Gangs. Banlieues. Racistes. Psychopathes. Tueurs à gage. Dealers. Et surtout, tous les jours des navets au cinéma.

Stanley serait étonné que quelqu'un puisse vivre une vie correcte ici. La violence est omniprésente et la pauvreté encre plus. Ce n'est pas par hasard si la Statue de la Liberté leur tourne le dos.

Stanley marche d'un pas énergique. Démarche droite, regard fixé devant soi, l'attitude des traders, l'attitude des patrons, des empereurs de cette cité maudites. Costard-cravate noir, pantalon noir, chaussures noires. Stan pourrait être un humain normal, juste un peu plus riche que les autres.

La réalité est bien plus sombre.

Il ouvre la porte de son cabinet. Des livres de science occulte, de mythes indiens et amérindiens, de sorcellerie gréco-romaine et de zoroastrisme semblent le dévisager. Stanley exerce bien des fonctions : ethnologue, cryptozoologiste, démonologue, néo-créationniste... Il est un mystérologue, pas du genre à courir après des monstres masqués comme Scooby-Doo, non. C'en est un vrai. Il a vu beaucoup de monstres durant sa très, très longue vie. Pas un seul ne portait un masque.

Stanley est aussi un diplomate, un excellent manipulateur. Il est très ponctuel, aussi le moindre retard de sa secrétaire la fait profondément regretter d'avoir accepté d'être à son service. Il y veille. Mais il en profite surtout pour faire des choses... plutôt secrètes.

Il regarde la carte du monde en face de sa bibliothèque imposante. Il y a plusieurs punaises sur la France. Avec des notes sur des Post-it : Païolive, Vellun, Brocéliande. On y voit des cordes secrets, des indications en patte de mouche, et juste en-dessous se trouvent divers objets plus ou moins paranormaux. Posés sur une commode fermée à double tour.

Après avoir fermé les volets, méticuleusement, il défait chacun des cadenas. Il ouvre. Des vieux documents y sont cachés. Il ouvre le dossier « Chassezac ». Un trombinoscope se trouve là, avec une tête grimaçante représentant un lutin, une autre qui est celle d'une genette, l'une d'elles a des oreilles pointues et le dernier est couvert de tatouages bleus.

Il hausse un sourcil. Prend un feutre rouge. Regarde un SMS sur son smartphone. Le supprime. Il regarde le visage d'un jeune homme où il est inscrit « Loïc » en-dessous.

Il barre le visage.

Annie du Chassezac_La Première MagieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant