Chapitre 10

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    Je l'étudiais dans le silence qui avait prit place. Athéna commença à se gratter la nuque.

— Athéna... Je te prierais de me dire où se trouve ma veste, maintenant, repris-je d'une voix beaucoup plus sérieuse.

— Eh bien bien disons que... que je l'ai généreusement offerte à Axel en échange du chocolat chaud, m'avoua-t-elle finalement, sa voix n'étant désormais plus qu'un murmure.

Ha ha ha.
Non mais je rêve.

— Oh vraiment... chuchotai-je en m'approchant d'elle, et en posant aussitôt un doigt sur son petit menton frêle.

— Mais ne t'en fais pas. Je pense qu'il appréciera ce cadeau et qu'il en prendra grand soin, tu sais...

— Tu as exactement trente secondes pour bouger ton postérieur et me la chercher. Immédiatement, déclarai-je contre son visage.

    Évidement, elle voulut répliquer quelque chose, mais à la vue de mon regard et de mes traits tirés, elle compris vite que cela était impossible de refuser ma demande.

J'étais son patron et elle ne devait pas l'oublier. Oh non.

— Trois minutes, répliqua-t-elle dans un soupir, tandis que fronçais les sourcils et lui montrais d'un signe de tête la porte d'entrée.

— Dépêche toi, abdiquai-je, en la voyant finalement se diriger vers la porte et sortir de la suite.

   Quant à moi, je posai une main sur mon front, en me disant bien que le chemin serait long avec elle. Même très long. Et que mon manque d'expérience pour m'exprimer avec elle viendrait bel et bien m'embêter.

**

    Quinze longues minutes étaient passées, et je n'avais toujours aucun signe de la demoiselle brune. Non, aucun. Mais plus les minutes s'écoulaient, plus je me disais bien que quelque chose d'anormal se passait. Elle aurait dû déjà être là. Je soupirais pour la seconde fois, d'énervement, puis décidai d'aller la rechercher.

Vais-je courir toute ma vie après cette femme, ou comment cela se passe-t-il ?

   Je me dirigeai chez mon cher et tendre voisin, le prince de Suède, en toquant avec force contre sa maudite porte.

— Entrez ! l'entendis-je s'exclamer d'une voix forte, tandis que je grommelais tout bas.

    Je levai les yeux au ciel, puis ouvris sans délicatesse cette porte. Je m'avançai ensuite dans la pièce, en apercevant plus tard... la fameuse Athéna assise sur une chaise.

— Vous m'expliquez ? questionnai-je froidement, en m'avançant jusqu'à la table, contrarié.

— Tu en as mis du temps, dis-moi mon ami. Laisser une si jolie femme avec moi, seule, tu n'as absolument pas peur... répliqua Axel, ce sourire malicieux aux lèvres.

— Il me semble pourtant avoir entendu dire que tu avais une petite amie, complétai-je sèchement.

— J'avais, en effet, renchérit-il tout souriant, alors que je faisais signe à Athéna de se lever.

    Chose faite et sans rechigner, je me rapprochai d'elle. J'attrapai une de ses mains, puis la plaçai derrière mon dos.

— Ma veste Axel. Maintenant. Nous n'avons pas le temps de parlementer ; il est déjà bien trop tard, repris-je, en tendant ma main.

    Axel se leva, puis me montra d'un signe de tête le feu crépitant qui était enfermé dans la cheminée en pierre.

— Eh bien ? repris-je, en fronçant les sourcils.

— Ta veste m'a bien servi à allumer mon feu, je te remercie.

— Tu n'as pas osé, dis-moi... répliquai-je, en lâchant la main d'Athéna et en me précipitant vers lui.

    Je l'attrapai par son col de chemise, mon regard noir l'incitant parfaitement à me dévoiler la vérité.

— Athéna m'avait pourtant certifié que je pouvais le faire, me chuchota-t-il, alors que je me retournais lentement vers la principale concernée.

    Celle-ci baissa les yeux, léger sourire aux lèvres.

— Il ne fallait pas l'abandonner dehors, voyons. Une femme se venge tout le temps. Tu devrais le savoir, Alexeï, me murmura Axel contre mon visage, n'ayant toujours pas perdu son sourire arrogant.

— Mon téléphone. Donne le moi et vite, grondai-je durement.

— Hum, tu as deviné. Tiens, prend le. Par contre j'ai bel et bien brûlé ta veste. Après tout, je devais attiser mon feu.

   Je lui lançai un dernier regard, antipathique, avant d'attraper Athéna et de nous faire sortir d'ici au plus vite.

— Au revoir ma petite Athéna ! J'espère que nous nous reverrons bientôt ; tu es adorable ! s'exclama encore une fois ce vaurien, alors que je faisais claquer la porte.

Maudit prince de pacotille.

    Quelques secondes passés, nous revenions ensuite dans ma suite, ma colère n'étant toujours pas descendue.

— Écoute Alexeï, commença à intervenir la jolie demoiselle.

— Tu ne vas pas commencer avec tes excuses car celles-ci m'importent peu.

— Quoi ? Non mais je ne comptais pas m'excuser car tout cela est de ta faute et tu le sais parfaitement. Il ne fallait pas me laisser, c'est tout. Et je voulais juste te dire que j'ai récupéré tes papiers. Axel ne les a pas brûlé.

   Je me reculai, puis lui arrachai les fameux papiers des mains.

— Bon ce n'est pas tout mais... Bonne nuit. Je suis fatiguée, reprit-elle soudainement, en partant comme si de rien n'était de la pièce.

— Je rêve ! Tu quittes les lieux comme cela te chante, alors que ma veste a été brûlée ! m'exclamai-je, avant qu'elle ne se retourne.

— Oh, comment faire alors... Ah tiens ! Tu peux ajouter cela sur mon compte, si tu le souhaites. Après tout c'est fait pour ça, compléta-t-elle, en me saluant d'un geste de la main.

Une femme d'une beauté renversante et saisissante. Une femme malicieuse et intelligente.

Mais en fait... C'est une femme parfaite pour ce rôle.

    Un sourire vint de naître de nouveau sur mes lèvres, même si la situation ne prêtait pas à cela. Néanmoins, celui-ci était bel et bien présent, et c'était donc avec lui que je me dirigeai vers ma chambre. Évidement, juste avant, je toquai à la porte de la demoiselle pour l'informer de quelques changements.

— Déjeuner demain matin à huit heures, sans faute. Fais de jolis rêves et commence à comptabiliser tes factures, annonçai-je contre cette porte, avant de partir dans ma chambre.

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant