Chapitre 33

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— Attrape ma main et ne la lâche pas, me susurra-t-il à l'oreille, alors que je l'attrapais d'un geste vif. Eh bien...

   Chaque pas fait, faisait redoubler les battements de mon cœur. Nous marchions d'une démarche tranquille, alors que la réalité en était tout autre. Je stressais. Et même si je m'inquiétais pour la suite des événements, nous marchions toujours droit devant nous. Et enfin, nous arrivions devant les immenses portes royales, les gardes se courbant déjà pour offrir une révérence à Alexeï.

    Quant à moi, je ne disais rien. Alexeï pressait un peu plus sa paume contre la mienne, mais je savais déjà que cette petit intention ne viendrait pas m'aider. Après tout, j'allais rencontrer la Reine. Plus en tant qu'employée, non. Mais bel et bien en tant que fiancée de son fils.

Hahaha.
Dans quoi me suis-je embarquée...

    Arrivés à l'intérieur, Alexeï et moi traversions donc les couloirs. Et... tous les employés que nous croisions me fixaient avec une intensité et un regard étrange, qui me mettait extrêmement mal à l'aise. En effet, c'étaient mes collègues. Et me voir accrochée aux bras d'Alexeï devait tout de suite les frapper. Je déglutissais à chaque fois que mon regard se posait sur eux, puis détournais automatiquement le regard. Que vouliez vous que je leur dise ?

" Coucou ! Je suis devenue la fiancée d'Alexeï, pas mal non ! Si vous voulez l'être, vous avez juste à partir dans un autre pays avec lui et hop, vous devenez sa superbe fiancée ! "

Oh non non...
Je ne pouvais rien dire de plus.

   Je partais en tant qu'employée du célèbre prince de Grèce, pour régler quelques affaires en Chine. Et je revenais quelques temps après, en tant que fiancée.

— Nous allons voir ma mère, d'abord. Alors tu peux désormais respirer et également essayer de ne pas t'évanouir. Après je devrai ramasser ton corps et cela ne m'enchante guère, me chuchota Alexeï près de mon visage, tandis que ma main s'écrasait sur son torse.

Alléluia, que ça fait du bien. J'avais besoin de me défouler.

— Non mais n'importe quoi ! Je ne vais pas m'évanouir ! râlai-je aussitôt, avant de le voir étrangement sourire.

— Je préfère largement quand tu me fais cette tête de bébé jaguar énervé. Tu étais tellement livide il y a quelques minutes, que j'ai sérieusement cru te perdre sur le carrelage, reprit-il d'une voix moqueuse, en déposant aussitôt un baiser chaud sur mes lèvres.

   Immédiatement, un petit grognement s'échappa de ma bouche, alors que je continuais de marcher tout droit, ronchonne. Bon évidement, ma main était toujours liée à la sienne et satan était toujours à mes côtés. Mais... c'est vrai que malgré tout, Alexeï avait légèrement réussi à me détendre. Après avoir marché pendant de longues minutes, des employés me lançant de charmants regards assassins, nous étions finalement arrivés devant cette porte.

La fameuse porte.

— C'est parti, me souffla Alexeï.

    Sans délai, un garde nous ouvrit la porte. Alexeï me poussa dans le dos pour que j'avance dans l'immense pièce. Mon cœur commençait à faire de supers bons dans ma poitrine, tandis que je relevais petit à petit mes yeux et que... je croisais son regard. Celui de la reine Eleonor II.

    La porte se referma dans un bruit lourd, la reine avançant déjà vers nous. La bouche presque ouverte, je restais stoïque dans la pièce. Personne n'osait parler. Même pas Alexeï ! La Reine continuait d'avancer. Elle s'arrêta d'ailleurs, pile à mon niveau, puis me fixa de haut en bas. Elle tourna ensuite tout autour de moi, alors que je commençais sérieusement à perdre de ma superbe repartie.

    En même temps que dire quand cette femme si respectée et grandiose vous détaille attentivement ?

— Alors alors... dit-elle tout bas, pendant que ses yeux bleus me fixaient avec une grande intention.

    Elle continua de tourner autour de moi, puis s'arrêta même à quelques endroits pour continuer de me détailler de haut en bas. Alexeï laissait échapper un soudain soupire et sa mère lui donna aussitôt une petite tape sur l'épaule.

— Alors jeune homme... On a donc décidé de prendre ma meilleure employée pour fiancée, déclara-t-elle.

— Oui, répondit simplement Alexeï.

— Il est vrai que vous formez un couple intéressant.
Cela change beaucoup des nombreuses femmes qui sont déjà apparues aux bras de mon fils.

    Je lançai quelques regards à Alexeï, et évidement monsieur continuait de fixer sa mère.

— Votre chambre est déjà préparée, reprit soudainement la reine, alors que je me décomposais aussitôt.

— Parfait. Merci pour tout, intervint soudainement le sois disant muet, avec un sourire en coin qui en disait long sur ses pensées.

Même très très long...

    Déjà que vivre dans la même suite que lui, mais dans deux chambres différentes était extrêmement dangereux, alors là... C'est le paroxysme de la dangerosité.

— Bien. Tu peux disposer alors. Avant de partir, je voudrai m'entretenir avec Athéna, déclara soudainement la reine quelques minutes plus tard, alors que mon visage se décomposait une nouvelle fois.

    Mais je n'eus le temps de garder ses traits de décomposition, que la reine se retourna déjà, en me fixant même avec un petit sourire en coin. Tendre, sournois ? Je n'arrivais même pas à le différencier tant le stress était revenu. Certes, cette femme était absolument merveilleuse avec tous ces employés. Douce, calme, à l'écoute de tous. Mais cela n'empêchait pas le fait qu'il fallait toujours lui montrer un grand respect et ne jamais la décevoir...

— Combien de temps ? demanda aussitôt Alexeï.

— Je le jugerai moi-même. Allez maintenant oust, dit-elle, toujours ce sourire aux lèvres.

   Alexeï me lança un dernier regard, puis il continua de marcher jusqu'à la porte. Il la referma ensuite, comme si de rien n'était.

Et voilà. J'étais désormais seule avec la reine.

**

( Bonne lecture à tous !) ♥️

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant