Chapitre 36

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    À peine venais-je d'annoncer cela, que d'étranges cris et bruits se faisaient désormais entendre.

— Arrêtez vous immédiatement ! cria une voix masculine et étrangère, avant que je n'entende des bruits de pas.

   Directement, je sortis de la suite royale.Et... oh, qu'elle ne fut pas ma grande surprise en voyant... Cinq gardes courir après deux hommes.

Deux hommes grands, bien battis, et surtout trop mignons.

    C'étaient mes deux et adorables papas qui criaient, qui couraient, et surtout qui ne cessaient de lancer de bonnes et jolies injures à haute voix :

— On vous avez dit de nous laisser passer, bandes de vauriens ! Vous ne nous avez pas écouté, eh bien voilà ce qu'il se passe, bande d'incapables ! cria mon premier papa, Auxence, tandis que mon deuxième papas Dareos ne tardait pas à répliquer.

— On veut voir notre fille ; vous avez intérêt de nous laisser passer !

— Oh mais non... Ils sont trop mignons... murmurai-je, heureuse.

   Je décidai de me placer au milieu de couloir, bras croisés et sourire géant aux lèvres. En un rien de temps, mes papas s'arrêtèrent à quelques mètres de moi, leurs magnifiques regards ne me quittant plus.

— Mon bébé ! s'exclama aussitôt mon premier paternel, en se dépêchant de courir jusqu'à moi.

   En moins de deux, je fus plaquée contre un torse dur, cette merveilleuse odeur me revenant au nez. Immédiatement, je le serrai contre moi, avant de sentir plus tard, d'autres bras musclés m'entourer.

Dareios.

— Vous m'avez manqué, leur soufflais-je immédiatement, heureuse et émue de les revoir.

— Ma petite princesse... me murmura à l'oreille mon papa Auxence, alors que je le serrais davantage contre moi.

    Mais malheureusement, notre petit moment retrouvaille câlin prit fin, au moment où des gardes venaient faire écarter mes pères. Directement je fronçai les sourcils, en m'avançant sans délai vers eux.

— Lâchez les ! m'exclamai-je immédiatement, furieuse.

— Désolé mais nous ne pouvons pas. Ces deux hommes sont rentrés en effraction ici, après avoir frappé dix gardes avec une batte de base-ball, intervint un homme aux cheveux blonds, tandis que je râlais tout bas.

    Bon. C'est vrai que mon second père a toujours été le plus protecteur. Il n'a jamais hésité une seule seconde à sortir ses gros bras pour me défendre, à dire à haute voix tout ce qu'il pensait. Comparé à Auxence, il paraît nettement plus sévère, plus stricte et plus froid surtout. Alors qu'en réalité, il ne l'est pas du tout. Mon premier père, Auxence, paraît lui, beaucoup abordable et plus sympathique. Également, très doux.

— Mais ne me regarde pas ainsi, ma princesse ! C'est Dareios qui a eu cette idée ! Tu sais à quel point il prend des allures de sauvageon quand on parle de sa petite fille adorée ! renchérît Auxence, alors que je levais les yeux au ciel.

— Je n'allais quand même pas rester planter devant les grilles, sagement, alors que je viens d'apprendre que ma fille s'est sois disante fiancée au prince ! Et d'ailleurs, où est passé ce satané voleur de fille !

— Lâchez les, tonna soudainement une voix grave et autoritaire.

    Mes pères furent lâchés par les gardes. Ils se dépêchèrent aussitôt de se réfugier à mes côtés et de m'attraper chacune de mes mains.

— Maintenant tu ne nous lâches plus, trésor. Tes papas vont s'occuper de ce prince, me chuchota m mon premier paternel à l'oreille, un sourire se dessinant sur mes lèvres.

    Les secondes passées, c'était donc tout naturellement que mes deux pères fixaient avec dureté Alexeï. D'ailleurs, celui-ci ne se trouvait qu'à quelques pas de nous, le regard impénétrable et les lèvres fermées. À deux reprises, il m'avait lancé des regards, que je lui avais rendu par un simple hochement d'épaules. Finalement, mon cher Alexeï décida enfin de s'avancer en notre direction. Il tendit sa grande main devant le torse de mon père, Dareios, pour ainsi le saluer en bonne augure.

Bien. Il avait donc compris qui était le chef de meute de cette famille...

— Bonjour et enchanté de vous connaître, je...

— Alors c'est toi qui a demandé la main de notre fille, espèce de fou ! s'emporta sans plus tarder mon cher et tendre papa, étant réellement à deux doigts de lui sauter à la gorge.

— Papa calme toi... soupirai-je, en posant une main sur son bras.

— Oui nous sommes fiancés et oui, nous sommes très heureux comme ça, annonça soudainement Alexeï de sa voix forte.

— Voyons ! C'est ça oui ! Et vous ne venez même pas demander sa main à ses pères ? Même si vous êtes le prince de ce pays, vous n'avez pas le droit d'enlever notre fille du jour au lendemain ! reprit en vitesse mon petit Dareios chéri, les muscles contractés.

— Je vous prierai de vous calmer, s'il vous plaît. Je souhaiterai obtenir un peu plus de respect, en tant qu'individu et non en tant que pr...

— Respect de mes fesses, oui ! Nous avons dû lire les journaux pour apprendre ce qu'il se passait ici ! Imaginez-vous un peu notre réaction quand nous vous avons vu cramponné comme je ne sais quoi à notre fille chérie !

Le mode papa protecteur de sa fille avait véritablement été enclenché.

— Désolé que vous ayez dû l'apprendre comme ça, continua Alexeï d'une voix claire et posée. Les journalistes nous ont encore une fois, pris de court. Je tenais à exprimer le fait que oui, Athéna est devenue ma fiancée. Je souhaite donc m'excuser, car il est vrai que nous aurions dû faire les choses dans l'ordre et aller vous voir.

    Je l'observais en silence, mes yeux se transformant en billes de surprise quand je le vis s'incliner légèrement, de sorte à faire une petite révérence à mes pères.

Oh non...
Qu'il est adorable...

**

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant