Chapitre 15

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J'avais finalement retrouvé mon habituel calepin. Je n'étais plus sa bonne à tout faire, non. Mais visiblement, j'étais encore comme sa secrétaire. Et monsieur s'en amusait fortement. Évidement, je ne pouvais encore rien répliquer, étant donné que nous étions entourés de monde, tous les yeux rivés sur moi. Je leur octroyais d'ailleurs, un petit sourire faux, puis prenais des notes tout en marmonnant tout bas.

Mais soudainement, je sentis quelque chose d'étrange venir me frotter la jambe. Je me raidis, avant de voir que le pied en question, n'appartenait pas à Alexeï. Il se trouvait plus loin dans la salle, discutant avec un autre homme. Ce fameux pied en question, qui n'allait pas tarder à recevoir mes foudres, appartenait à... cet homme âgé, assez grossier, qui me fixait avec intention.

Ah non.
Non non, quoi.

Je reposai donc mon calepin, en appuyant avec force sur son pied. Un léger gémissement s'échappa de ses lèvres, mais je le sentis malheureusement revenir à la charge. Son pied recommença à monter sur ma cheville. Immédiatement, je recommençais mon geste de tout à l'heure. Mais avec trop de force, je levai bien trop haut ma jambe en l'air, et c'est ainsi que mon genou se cogna contre la table.

Je lâchai un léger couinement digne d'un chiot, en entendant déjà le rire camouflé du vieil homme asiatique. Je grognai tout bas, puis me replaçai sur ma chaise avec un genou bien douloureux à présent. Bien entendu, quelques personnes n'avaient pas manqué d'entendre ce petit boum et c'est pour cela qui me regardaient avec un nouvel interêt.

Je soupirai, avant de ressentir ce maudit pied revenir frotter ma cheville. Là je comptais répliquer quelques chose, quitte à hurler comme une hystérique, quand soudainement, un nouveau bruit se fit entendre. Je levai les yeux, en apercevant Alexeï avec un journal enroulé dans sa main, celle-ci étant d'ailleurs très crispée.

Il l'avait frappé...

— Les moustiques sont des bêtes indésirables. Je n'hésite jamais à les éliminer, déclara-t-il d'une voix tranchante, les yeux étincelant d'une sombre colère.

Immédiatement, un petit rire gêné s'échappa des lèvres du vieil homme, tandis qu'il se levait et posait une main sur l'épaule du prince. En un mouvement, Alexeï se recula, son regard noir l'intimant très bien à ne pas le toucher encore une fois.

— M-moi aussi je n'aime pas les moustiques, votre altesse, dit-il dans un rire gêné, en partant ensuite de la salle.

Je repoussai mon calepin sur la table, puis relevai les yeux, mon nez ayant déjà senti cette odeur si particulière. Mon cœur s'emballa quand j'eus croisé ses yeux foncés qui me fixaient avec cette intensité troublante.

— Tu aurais dû me le dire, dit-il de sa voix sévère.

— Nous ne sommes pas seul ici et...

Alexeï s'abaissa et posa une de ses grandes mains sur ma jambe droite. Son contact m'électrisa aussitôt. Il fit doucement remonter sa main sur ma jambe, et je semblais étrangement perdre toute notion du temps ; même mes gestes d'autodéfenses étaient lamentablement en train de me lâcher. Je le regardais faire, en observant avec attention sa main rugueuse remonter sur ma peau. Il remonta avec légèreté, ma robe, pour désormais effleurer mon genou devenu rouge.

— Eh bien.... commenta-t-il, alors que je sentais mon cœur prendre des allures inappropriées. Il faudra mettre un peu de crème. Et il faudra aussi maîtriser sa force, reprit-il en remettant déjà le bout de ma robe sur mes genoux, puis en se relevant.

Je détournai mon regard du sien, me cachai davantage quand j'eus remarqué que les personnes présentes dans la salle, n'avaient malheureusement pas loupé cette scène. Oh non.

Je rougissais.

— Un problème ? demanda directement Alexeï à l'intention des personnes, sèchement.

Toutes les personnes retournèrent aussitôt à leur occupation.

— Nous en avons encore pour deux heures. Ensuite nous retournerons à l'hôtel, dit-il cette fois-ci à mon attention.

Sur ses paroles, il repartit à ses fonctions, mais à présent, il ne cessait plus de me jeter des coups d'œils toutes les deux minutes...







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( Bonne lectuuuure !) ♥️

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant