Chapitre 37

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    Après cette magnifique révérence que j'aurai aimé filmer et enregistrer à vie, Alexeï se redressa avec cette grâce que je lui connaissais bien.

— Je pense qu'il vaut mieux discuter dans une autre pièce, autour d'une table, reprit-il, alors que je sentais très bien mes pères s'échauffer.

Surtout mon petit papounet Dareios...

— Non non et non ! Je ne veux pas que notre fille reste avec un homme tel que vous ! Elle aura des problèmes dans sa vie future, c'est certain ! Les personnes parleront de cette relation ! Les personnes parlent toujours, elles sont mesquines, elles ne font que critiquer !

— Papa... Calme toi s'il te plaît... lui murmurai-je, en sachant pertinemment pourquoi il prononçait ses paroles.

    Il veut me protéger et ça je le sais très bien. Mes pères n'ont fait que subir des critiques dans leur vie, encore aujourd'hui d'ailleurs. Et je sais qu'ils ne veulent pas que je subisse cela à mon tour. Dareios a été le plus touché et c'est d'ailleurs pour ça qu'il a toujours été le plus protecteur.

—  Les personnes qui critiqueront ne valent rien. Je sais ce que je vaux, et Athéna aussi. Je m'en contrefiche de savoir leurs avis, seul celui d'Athéna compte pour moi. C'est notre relation, c'est simplement nous deux. Que cela plaise, ou non, annonça soudainement Alexeï d'une voix tranchante.

— Elle ne supportera peut-être pas ses critiques, qu'en savez-vous ! Quel sera sa réaction quand elle lira les nombreux journaux qui cracheront sur cette relation ? Je ne veux pas qu'elle subisse cela, et même si ma fille est devenue une femme forte, je ne souhaite en aucun cas qu'elle subisse cela ! cracha Dareios, en passant son bras autour de ma taille.

   Immédiatement, il se retourna, en me faisant   marcher à ses côtés. Et directement, mon autre père venait me rejoindre, alors que nous pouvions déjà entendre les exclamations d'Alexeï.

— Où allez-vous comme ça ! s'exclama-t-il, la colère se faisant ouvertement ressentir dans sa voix grave.

— Je la ramène à la maison, pardis ! Nous avons besoin de nous retrouver et surtout, de nous éloigner de tout ceci ! répondit mon père, alors que je sentais mon cœur se perdre face à ses révélations.

— Je ne peux pas le quitter, papa... intervint-je toujours en marchant, tandis qu'il serrait davantage sa prise autour de ma taille.

— Athéna, m'a chérie, écoute nous s'il te plaît. Nous devons vraiment parler et cela se fera sans lui.

    Mes autres mots se perdaient dans ma bouche, alors que j'entendais malheureusement Alexeï nous suivre et nous crier de nous arrêter.

— Nous pouvons discuter au palais, arrêtez vous enfin ! s'exclama de nouveau Alexeï d'une voix tonitruante.

   En constatant que nous arrivions bientôt aux jardins principaux, je décidai de me détacher de l'emprise de mes pères. Je leur intimais du regard de ne plus bouger, puis me retournai pour les laisser quelques instants. Je m'avançai ensuite vers Alexeï, mon cœur tambourinant de plus en plus vite en apercevant sa grande silhouette à quelques mètres de moi. Lui aussi s'arrêta d'ailleurs, en me regardant avec des yeux perdus que jamais avant, je n'aurai cru voir sur son visage. Arrivée à sa hauteur, je levai la tête pour le regarder droit dans les yeux.

— Je dois rentrer avec mes pères. Nous devons nous expliquer, désolée... énonçai-je d'une voix tiraillée par diverses émotions, en sentant presque une boule se former au fond de sa gorge.

— Non, ne pars pas... Reste ici et nous discuterons, répliqua aussitôt Alexeï d'une voix basse, en posant une main chaude sur ma joue.

— Désolée Alexeï... soufflai-je, en me levant sur la pointe des pieds.

    Je déposais un long baiser sur ses lèvres, avant de lui chuchoter tout bas :

— À bientôt, satan... Tu risques de me manquer et nos chamailleries aussi...

    Je revenais aux côtés de mes pères, mon cœur se nouant difficilement quand nous recommencions à marcher.

**

Quelques heures plus tard.

— Pourquoi tu ne nous as rien dit, Athéna ? Tu ne voulais plus te confier à tes papas... ? me demanda encore une fois Auxence, en caressant avec douceur ma main.

— Ce n'est pas ça, papa... C'est plus compliqué...

    Mon père laissait échapper un soupir, n'étant visiblement pas satisfait de ma réponse. Mais il était absolument hors de question que je dévoile cette fameuse mascarade. Mes pères seraient devenus fous. Et même si Alexeï était un prince, qui allait bientôt devenir roi, nul doute que mes supers papas seraient quand même venu lui donner une bonne leçon...

Il valait mieux le préserver...

— Nous avons appris votre relation grâce aux journaux. Ils ne font que parler de ça, Athéna. Même des journalistes ont osé venir nous voir pour nous demander plus d'informations. Ils ne s'arrêtent plus, intervint soudainement mon deuxième père, d'une voix froide. L'employée de la famille royale, ayant été adoptée par deux hommes, se trouve désormais être en couple avec le fameux prince de Grèce. Pour parler, ah ça oui il en parle !

— Ils n'ont que ça à faire ces crétins... marmonnai-je, désormais énervée.

— Ils vont faire des recherches encore plus poussées et cela ne m'étonnerait même pas qu'ils aient déjà commencé... continua mon premier père, tandis que je laissais tomber ma tête contre son épaule.

— Je ne veux pas que tu sois blessée, ma puce. Recevoir des critiques n'est pas facile. Tu peux être fort de l'intérieur, mais cela peut quand même réussir à te faire du mal. Je sais que tu es une femme forte mais... J'ai quand même peur. Je ne veux pas que tu sois blessée, poursuit-il d'une douce voix, alors que je déposais un baiser sur sa joue.

— Vous êtes les meilleurs papas du monde entier, avouai-je, avant qu'il ne m'enlace.

– Oh Dareios, elle est trop mignonne, regarde moi ça... souffla-t-il à mon deuxième père, ce qui me fit sourire.

— Oui... Notre petit bébé jaguar a bien grandi...

Oui. Ils m'avaient tant manqués.

Mais je savais que désormais, il y avait un autre homme dans ma vie qui me manquait...

**

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant