Chapitre 38

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Quelques jours plus tard.

— Athéna, nous allons à la mer, tu viens ? me demanda mon père à travers la porte, tandis que je finissais de mettre mes affaires dans le sac.

    Plus tard, je le rejoignis donc, et c'est ainsi que nous partions tous les deux rejoindre mon premier père, Dareios. Bras sur mes épaules, mon père commençait à me raconter sa fameuse matinée de pêche, visiblement très heureux d'avoir pu pêcher un poisson.

— Il était énorme ! Tu aurais dû voir ça ! Vraiment ! Même Dareios a dit que j'étais devenu un vrai pêcheur ! continua-t-il, ce qui me fit rire.

Oui... Nul doute que mon autre père avait lui-même accroché le poisson à l'hameçon. C'était lui qui avait tout manigancé, j'en étais certaine.

    Mon super papa, Auxence, adore la pêche. Nous faisions d'ailleurs, souvent cette activité quand j'étais jeune ; nous partions rien que tous les trois, en passant toute la journée à la mer. Mais il est vrai que mon premier papa n'a jamais été trop patient et s'il ne pêchait pas de poisson, vous pouviez être sûr qu'il était à la limite de pleurer.

Mon papa Auxence est vraiment très sentimental...

    Et c'est donc pour cela, que mon amour de papa aux yeux bleus lui avait toujours accroché discrètement un poisson à l'hameçon.

Ah l'amour...

— Je vais aller pêcher quelques heures et après je reviendrai faire des châteaux de sables avec toi, d'accord ma puce ? continua mon paternel, tandis que je lui donnais une petite tape contre l'épaule.

— Je n'ai plus six ans, papa.

— Ah bon ? Excuse-moi c'est vrai que tu en as neuf. Tu grandies tellement vite... Désolé ma princesse d'amour, compléta-t-il taquin, en déposant aussitôt un baiser sur mon front.

— Vingt-trois, marmonnai-je, en apercevant finalement la plage au loin.

    Nous prenions quelques minutes plus tard, place sur le sable chaud, en étendant par la suite nos serviettes. Je retirai mon t-shirt et mon short, en observant par la suite la mer. D'ailleurs, mon deuxième père revenait enfin de son petit moment plongeon, et je pouvais déjà entendre des soupirs de bonheur.

— Il est beau... souffla mon père.

— Oui je sais, ricanai-je, en lui donnant un petit coup de coude.

— Il est tellement craquant... Non mais regarde moi comme il est cano...

— Oui c'est bon j'ai compris papa ! Nous savons tous les deux qu'il est très très beau.

    Je souris encore, heureuse de les voir si complices. Mais les voir ainsi, me serrait soudainement le cœur... Mes pensées revenaient déjà pour ce prénom.

Alexeï.

    Cela fait déjà cinq jours que nous n'avons plus eu de contact. Rien. Il n'est pas venu me voir, et je n'en ai pas fait autant à vrai dire. Bon c'est vrai qu'avec mes papas, voilà quoi... Mais même si je suis entourée de ma famille, qui ne cesse de me chérir et de s'occuper de moi, je ressens cependant ce léger vide.

Oui il me manque.
Même beaucoup trop finalement.

    Tous nos moments de complicités me manquent. Nos disputes, nos énervements, nos moments de tendresses... Même ceux-là me manquent. Et je n'avais jamais cru, avant, pouvoir m'attacher autant à cet homme en si peu de temps.

Mon Dieu, c'est bon. C'est arrivé. C'est vraiment arrivé.

— Que se passe-t-il ma princesse ? On dirait que tu viens de voir un fantôme ! s'exclama soudainement une voix grave près de mon visage, alors que je posais en vitesse mes mains sur ses joues.

— Papa. Réponds moi franchement. Ai-je une tête niaise à cet instant ? Est-ce que j'ai changé ?

— Tu es toujours aussi belle et d'une beauté renversante mais... Non je ne vois rien d'anormal. Pourquoi tu as mal quelque part ? s'inquiéta-t-il, en me tâtonnant le visage.

— Non non... Ça va... murmurai -je en me reculant sur ma serviette.

    Mes deux pères se lancèrent aussitôt un regard perdu. Plus tard, un de mes paternels me quitta pour aller se rafraîchir dans l'eau, tandis que mon second restait assis à mes côtés.

— Il te manque ? me questionna-t-il soudainement, alors que je tournais ma tête afin de croiser son magnifique regard océan.

— Qui, lui ? Ah non non, pas du tout... répondis-je d'une voix étrange.

—  Je devine très bien quand tu mens, Athéna, me souffla-t-il, en me caressant les cheveux.

— Non mais tu y crois ! Il ne m'a même pas appelé ! Tu te rends compte ! On dirait qu'il m'a oublié ! Il aurait dû faire le premier pas, après tout c'est vous qui m'avez en quelque sorte enlevé !

— Il nous a appelé cinquante-sept fois et il est venu nous voir en personne dix-neuf fois, répliqua-t-il, soudainement.

— Quoi ?! m'exclamai-je, abasourdie.

— Auxence et moi avons décidé de ne pas le laisser rentrer. Également, nous avons cessé de répondre à ses appels inutiles et ses multiples messages. Nous voulons voir s'il est réellement un homme bon qui sera s'occuper de notre fille.

— Mais pourquoi je ne l'ai pas vu quand il est venu frapper à la porte !

— Tu étais avec Auxence à la plage ou sois en train de faire les courses. Nous avons toujours tout fait pour ne pas que vous vous croisiez. Nous voulions te préserver encore un peu de temps.

— Mais pourquoi tout cela ! m'indignai-je aussitôt, incompréhensive.

— Vous aviez besoin de faire le point chacun de votre côté. Repenser à tout cela, à ce que vous avez vécu ensemble. Réfléchir sur les choses, comprendre ce qu'il se passe dans chacune de vos têtes. Lui aussi devait se montrer patient. Auxence et moi avons fait ce choix pour te préserver encore un peu plus. Tu devais réfléchir Athéna, comprendre les futures conséquences...

— C'est ça, n'est-ce pas... Faire le point sur mes sentiments... murmurai-je, en comprenant finalement leurs pensées.

— Oui. Cette relation s'avérera compliquée si vous vous engagez tous les deux. Nous l'acceptons... Je sais ce qu'il t'attendra plus tard, ma chérie. Il y aura des critiques, comme des compliments. Il ne faudra cependant, jamais flancher devant ceux-ci. Tu devras rester forte et y faire face, Alexeï t'épaulant, bien entendu. Enfin, il a plutôt intérêt à le faire ce vaurien.

— Papa... dis-je d'une toute petite voix, avant de vite le serrer dans mes bras.

— Nous te protégerons toujours, Athéna. Tu es encore notre bébé. Mais je sais que le temps a avancé, et que tu as finalement trouvé l'homme qui te convenait. Même s'il a un caractère de cochon, qu'il est pénible et insistant, je suis certain qu'il est le bon. Et puis, s'il ose un jour te faire pleurer, n'oublie jamais que tes supers papas viendront lui donner une bonne leçon.

— Je vous aimes tellement, soufflai-je, en me contenant fortement pour ne pas lâcher quelques larmes.

    Ils avaient finalement réussi à m'ouvrir les yeux sur une chose. Cette chose que je m'étais cachée volontairement.

Oui.

J'étais bel et bien amoureuse de cet homme au surnom de Satan et au caractère si démoniaque...

**

Prince Alexeï Où les histoires vivent. Découvrez maintenant