Chapitre 15.1

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Mes larmes ne cessent de couler. Jamais je ne leur pardonnerais. Jamais je ne pourrais laisser faire ça ! Je tiens bien trop à ma vie pour ça. Ma famille, mes parents, mon frère, ma grand-mère...
J'ai l'impression de les abandonner, alors qu'eux ils n'ont certainement rien vu. Ils auront sûrement remarqué une différence chez moi mais rien de plus déstabilisant que ça. D'autant plus que Camille a l'air de jouer son rôle à merveille. Elle doit être souriante et serviable, ça lui ressemble bien. Mais même si cela me soulage il y a une part de moi qui la déteste de faire ça. Je pense que ce serait plus simple si elle ne voulait pas de la situation, je me sentirais moins seule. Pourtant je n'ai pas le choix, je dois accepter tout ça. Je ne veux pas de cette vie.

Je continue de pleurer tout en marchant. Je suis seule dans les rues, personne ne peut me voir alors je les laissent couler. Je ne sais plus quoi faire ! Je ne peux pas retourner chez Maxim, je ne laisserais pas Wiska seule et je ne me vois pas demander encore quelque chose à sa famille. La femme de Carl m'a demandé de ne plus mettre les pieds chez eux. Comme promis je n'en ai pas parlé à Carl. Pourtant je ne vois pas d'autre solution. La seule est de demander de l'aide à Carl. Mon frère. Malgré tout. Il a de l'argent, il pourrait peut-être m'aider à trouver un appartement même si je n'ai que dix sept ans. Il pourrait se porter garant.

Je me demande comment j'arrive à penser aussi clairement dans ma tête alors que mon cœur est en mille morceaux.
Je me reconnecte à la réalité et je me rend compte que la rue est assez lugubre. Cette rue me dit quelque chose. Elle ne se trouve pas très loin de l'endroit où j'ai rencontré Sullivan. Les 2 fois. Je ne me sens pas vraiment à l'aise. Comme si j'étais épiée. Je regarde autour de moi et pourtant je ne vois rien. D'un seul coup j'entend un rire masculin, se rire paraît sadique et m'inquiète. Personne autour de moi. D'où vient se rire ?

Je commence à courir, Wiska à mes trousses. J'allais bientôt sortir de la rue quand quelqu'un s'interpose devant moi pour me bloquer le passage. Je ne vois pas son visage. Wiska se met à aboyer mais l'homme ne semble pas inquiet ! Au contraire il continue de rire, comme si je venais de raconter une bonne blague.

Se rire mesquin me dit quelque chose, je cherche dans ma mémoire.

- Sullivan, c'est toi ? dis-je timidement.

Il rigolait encore, mais le son devenait de plus en plus pathétique et irritant. Je me rend compte qu'il est en train de pleurer. Je m'approche et reconnais effectivement Sullivan. Wiska arrête d'aboyer.
Sullivan tombe à genou comme s'il venait de se prendre une balle, et pendant un moment j'y crois réellement. Mais je m'approche et ressens juste de la tristesse et de la rage. Pas de sang.

À suivre...

Bonjour tout le monde ! J'espère que vous avez passé un bon 14 juillet ! Bises

Changer de rôle Où les histoires vivent. Découvrez maintenant