Chapitre 19.1

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- Je suis désolé, si j'aurais su ce qui allait arriver je t'en aurais jamais passée ! s'énerva Sullivan.

- Arrête tu n'y es pour rien. C'est moi qui est demandée, c'est ma faute. Si je t'avais pas entraîné là dedans...

La directrice entre et lui coupe la parole.

- Si vous ne l'aviez pas entraîné dans quoi ? demanda-t-elle sèchement.

- La drogue, répondais-je en riant.

Je me rendais compte que je ne devais pas dire ça mais c'est comme si je n'avais plus aucun filtre de parole. Tout sortait tel que je le pensais.

- La drogue ? C'est très grave ce que vous dites, euh mademoiselle... Elona !

Elle s'assit en face de moi et remonte ses lunettes sur son nez. La directrice doit avoir environ une cinquantaine d'années. Mais elle ressemble plus à une vielle bic qu'autre chose.

- Sullivan, veuillez sortir s'il vous plaît.

Il me regarda comme pour me demander la permission. Je lui fis un sourire puis il s'éloigne.

- Elona ? Que se passe-t-il ? J'ai appelé à mainte reprise chez vous lors de votre absence, votre père raconte que vous êtes malade et que ça ira mieux bientôt. Mais malheureusement c'est bien plus grave que ça j'ai l'impression. Vous vous droguez mademoiselle ? Savez-vous à quel point c'est grave ? En plus vous êtes si jeune...

Elle continue son baratin mais je ne l'écoute plus. Je ne veux plus entendre tout ces mots. Ils sont trop dur à assimiler pour moi. Mon esprit divague, je me retrouve avec ma famille ou alors avec Sullivan et même Wiska. Mais personne d'autre. Je sens tout le malheur du monde s'abattre sur moi. La solitude est tellement pesante.

La porte qui s'ouvre me sors de mes pensées. C'est l'infirmière.
Quand elle me voit elle semble affolée mais au moins elle ne m'explique pas à quel point c'est mal ce que je fais. Elle se contente de ce qu'elle sait faire et je lui en serait toujours reconnaissante.

Elle prend ma tension, mesure ma température et un tas d'autre truc inutile à mon goût.

La directrice qui était sortie de la salle revient à nouveau.

- Votre père sera là dans quelque minute, il s'occupera de vous et décidera du meilleur pour vous, dit-elle contente de se débarrasser de moi.

Elle doit voir à quel point mon visage devient livide puisqu'elle demande pourquoi je devient si blanche. J'ai l'impression de voir un éclair de compréhension dans ses yeux. Mais elle revêt aussitôt son masque d'indifférence et de personne sur d'elle.

Pourtant moi je n'en mène pas large. Et je sens que je vais craquer, je ne peux pas repartir avec lui. Il faut absolument que je trouve une solution pour me sortir de là.
Et puis tout d'un coup mes larmes coulent sur mon visage.

- Non, ne me laisser pas avec lui. Je...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que j'entend des éclats de voix dans le couloir.

Je comprend assez perplexe que Sullivan est en train de prendre ma défense.

J'entend des cris et je me sens sombrer. Je ne veux plus jamais vivre. Plus jamais, pensais-je.

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