Chapitre 30: Alicia.

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Cette nuit, je suis réveillée par Léana. En pleur, elle m'a secoué pour que je la console après un cauchemar. Blottit dans mes bras, je tentais de la calmer. Je lui caressais les cheveux et lui murmurai des paroles réconfortantes. Une fois qu'elle fut rendormi, je quittais ma tente pour aller me promener dans les bois.

En y allant, je croise Rebecca. Elle parait soucieuse, et en même temps heureuse. Je ne l'ai jamais vu comme ça.

-Alicia, je peux te parler? me demande-t-elle.

-Bien sur, j'allais me promener.

Il avait beau être à peine six heure du matin, il faisait déjà incroyablement chaud. Arrivée à la rivière, je passais ma main dans l'eau puis la posait sur ma nuque. J'attendais que Rebecca se décide à parler.

-Je suis enceinte, déballe-t-elle d'un coup.

-Quoi?! m'exclamai-je, incrédule.

-De quatre mois, il a été conçu en mai, précisa-t-elle avec un sourire rêveur; je ne m'habitue toujours pas à la voir sourire.

-Mais enfin, tu n'es pas mariée!

-Merci bien, je le sais. C'est pour ça que je te le dis à toi, tu es la seule à qui je peux en parler.

Je ne sais pas quoi dire, ce qu'elle a fait est très mal vu dans notre monde, et pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'être heureuse pour elle. Elle caresse son ventre doucement, puis me regarde.

-Le père est un fils de custodias, il n'est pas encore au courant. Il l'acceptera, j'en suis sur.

-Il sait ce que tu as fais? Que ce soit envers nous ou envers eux? demandai-je, en essayant que ma remarque ne soit pas agressive.

-Oui, je l'avais informé que je vous délivrerait, il ne m'a pas empêché de le faire. Il savait que j'en avait besoin.

-D'accord. Qu'est ce que tu vas faire? Dans quelques mois tu ne pourras plus cacher ta grossesse.

-Je vais essayer de le rejoindre, je ne peux pas rester ici.

-Bien sur que si! Personne ne pourra te dire de partir, je les empêcherais, promis-je.

-Je ne veux pas t'attirer d'ennuis; j'en ai déjà crée assez. Si tu prends ma défense, c'est comme si c'était toi qui avait fais la faute. Je ne pourrais pas vous aider lors de la bataille, alors autant que je partes maintenant.

-Je sais que tu partiras, je ne pourrais pas t'en empêcher. Alors quand vas tu partir? la questionnai-je.

-Dans une semaine, le temps que je me prépare. Je partirais une nuit avant vous. Je voulais juste te prévenir, te dire au revoir. Je ne pense pas que nous nous reverrons.

-Je sais. Dis moi si tu as besoin de quelque chose de particulier. Tu auras besoin d'un cheval?

-J'en volerai un dans la première ferme que je trouverais, ne t'inquiète pas, déclara-t-elle d'un ton déterminé.

Je hochais la tête. Il y a quelques mois, j'aurais été ravie qu'elle quitte la colonie. Pourtant, maintenant, j'avoue que je tiens à elle. C'était un élément de la rébellion, même si elle nous a trahis. Pour moi, le campement sera vide sans elle.

En retrouvant Justin, je l'embrassais brièvement puis l'entraînais vers la tente principale. Emelynne nous y attendait déjà. Nous essayons de nous organiser pour le déménagement du camp. Il faut trouver la destination, les groupes que l'ont fera, à quelle heure partirons nous, qui prendra quoi... Nous ne pouvons pas partir maintenant, l'organisation aurait été désastreuse. Après une heure de questions et de débats, nous étions arrivés à nous mettre d'accord. Nous partirons donc vers l'est, à une dizaine de kilomètres seulement. Le départ est prévu dans une semaine, avant que le soleil se lève.

Au déjeuner, je mangeais avec Léana, Justin, ainsi que ma famille. Je n'en revenais pas comment Lucille avait grandit. Plus mentalement que physiquement. Je trouvais qu'elle prenait les chose avec une grande maturité. Elle voulait sans cesse aider, se proposant pour la vaisselle, la lessive ou bien encore la cuisine. Quand nous étions encore chez nous, c'était moi qui préparais à manger. Lorsque j'ai disparu, Lucille a demandé à ma mère de lui apprendre, et je dois dire que ce qu'elle fait est bien meilleur que moi.

En ce moment, j'ai moins le temps de m'occuper de ma petite soeur. Je ne m'inquiète pas pour elle, elle ne s'ennuie pas. Il y a une jeune fille d'un an de plus qu'elle, et elles s'entendent à merveille. Quant à mes deux frères, je ne les vois pas plus qu'avant. Je les aime beaucoup, évidemment, mais je ne suis pas très proche d'eux; je ne l'ai jamais vraiment été.

L'après midi, je m'occupe à coiffer les magnifiques cheveux de Léana. N'étant pas très douée pour cela, le résultat final n'est pas brillant. J'explose de rire et ma petite protégée aussi. Justin se joint à nous lorsqu'il voit mon chef d'oeuvre, et je lui lance une poignée d'herbe dans les cheveux en faisant une mine outrée. Il fait de même et Léana se met avec moi. Des poignées d'herbes volent de partout, je crois que cela fait des mois que je n'avais pas autant ris! Encore hilare, nous partions nous laver lorsque nous voyons Juliette tomber devant nous. Pas besoin de vous décrire dans quel état nous étions, j'ai bien crut que j'allais mourir de rire.

Une fois calmée, et cela n'avait pas été facile, nous revenions au camps pour faire une surprise à Léana. La dame qui était censée s'en occuper nous a dit que son anniversaire était en juillet; elle aura six ans. N'ayant aucune idée du jour précis, nous avions décidé de fêter ça aujourd'hui.

Je demandais à Lucille de jouer avec Léana, pour que Justin et moi puissions cuisiner un gâteau d'anniversaire digne de ce nom; je voulais que tout soit parfait, la petite méritait bien ça. Je décidais de faire un gâteau au chocolat avec un glacage rose, malheureusement, dans la nature, il n'y a pas vraiment les ingrédients pour faire cela. Nous nous contentions donc de faire des crêpes, étant donné que je sais qu'elle adore ça. Pour son cadeau, j'avais demandé à une veille dame, il y a quelques semaines​, d'essayer de faire une peluche avec ce qu'elle trouverait dans les réserves. Le résultat est époustouflant! Le petit ourson est adorable, je suis certaine que cela lui plaira.

Le soir, nous nous réunissons​ tous, les cinquante personnes de la colonie sont pour la première fois unies. La petite fille n'en revient pas, elle a les yeux écarquillés, embués de larmes. Je suis vraiment émue de la voir aussi heureuse. Lorsque je lui donne l'ourson en peluche, elle saute de joie et me remercie mille fois, même si je lui dit que ce n'est pas moi qu'il faut remercier. Nous mangeons dans une ambiance de fête, je n'avais pas vécu cela depuis bien longtemps; les anniversaires ne se fêtent pas dans la nature. Tout le monde rit, et à la fin de la soirée, nous nous retrouvons tous en train de danser, chanter... Tout simplement profiter!

Les Âmes rebelles, Livre IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant