L'école des Bermudes [EN PAUSE]

Chapitre 3 : Le voyage.

Lorsque la jeune dame a sorti sa phrase, je me suis mis à écarquiller les yeux. C'était drôle, après la queue, l'expression. Comme ma mère auparavant. Au moins, je ne pouvais pas la renier à présent.

Cela semblait faire sourire l'adulte à côté de moi. Tant mieux pour elle mais, ce n'est absolument pas drôle. Pas pour moi. Elle dû le comprendre, car elle reprit une expression sérieuse et le silence prit place sur le navire.

Il dura plusieurs minutes pendant lesquelles je regardais l'eau et passait mes doigts dessus, la main sur la joue, repensant à mon passé et songeant à mon avenir.

Installé comme je l'étais, je me sentais libre, bien qu'une boule se logeait progressivement dans mon estomac. Je soupira et releva la tête. C'est donc comme cela que j'ai aperçu la dame qui m'accompagnait depuis le début du voyage, venir vers moi, un dossier à la main.

Elle m'invita à la suivre à l'intérieur de la cabine du bateau. Ce que je fis.

Dedans, se trouvait un table basse et un canapé en cuir marron. Je m'y assit dessus et attentit, patiemment l'explication à tout ce début d'aventure digne d'un livre.

La dame arriva enfin et se posa à mes côtés, avant de sortir le dossier et les papiers à l'intérieur de la pochette. Je vis ma photo ainsi que mes informations personnelles comme mon nom, mon prénom, mon âge et tout autres explication sur ma personne.

- On te surveille depuis quelques temps, commença la dame. On avait connaissance que tu allais bientôt... évoluer si on peux dire.

- Comme un Pokémon ? Rigolais-je.

- Oui, comme un Pokémon, me sourit l'adulte. On ne savait pas exactement le jour mais seulement, que c'était pour bientôt.

Je secouas la tête en guise de réponse. Mon accompagnatrice ne demanda pas plus de ma part et continua ses explications.

- L'école où tu te rends est spéciale, m'informa t'elle. Là-bas, se trouvent des enfants comme toi. Enfin, qui ont un don également, pas une...

- J'ai compris ce que vous voulez dire, la coupais-je, légèrement contrariée qu'on me prenne pour une idiote.

La jeune femme soupira et me sourit. Je sentis qu'elle était angoissé et en conclut que cela devait être la première fois qu'elle amenait un élève à bon port.

J'esquiscas un sourire pareillement au sien pour être poli et patienta pour la suite.

- Comme je te l'expliquais, l'école est spéciale et tu n'auras pas de cours comme sur la terre ferme, continua t'elle. On t'enseigneras des leçons pour apprendre à contrôler ton don.

J'agita de nouveau la tête pour répondre et regarda les images que la dame me présenta. On voyait un grand manoir lugubre à souhait. Je fus déconcerté mais mon sourire garda la façade.

Je remercia la jeune femme et lui redonna les images avant de me lever pour sortir de la cabine.

Le vent commençait à souffler ardemment et je fus obligé de tenir mes cheveux pour ne pas ressembler à rien de potable à l'arrivée. Mais rien, ne me fit déguerpir de mon objectif, c'est-à-dire, regarder l'horizon. Seulement, cela aurait été plus simple si le bateau ne se lançait pas dans une guerre contre l'apesanteur.

Je compris, dès lors, que la ligne imaginaire du Triangle des Bermudes avait été franchi et, je pus voir sans difficulté que les légendes n'étaient pas infondées à propos des dangers météorologiques de ce dernier. Le temps était épouvantable.

Je m'accrochais à la proue du navire, terrifié par l'idée de tomber à l'eau. Je vis à mes côtés la jeune femme qui rigolais de ma peur.

- Ce n'est pas drôle, lui criais-je.

- Désolé mais, si le bateau chavirait, me répondit'elle, c'est toi qui aurait la plus grande chance de survie.

- C'est pas une raison pour rigoler, m'enervais-je

- Je suis navrée, s'exclama l'adulte.

La tempête dura un petit moment où le vent se mêlait à la pluie et aux vagues. L'horizon disparaissait trop souvent à mon goût. Le bateau, tanguait trop souvent à mon goût. Tout était trop souvent à mon goût, tout simplement.

Enfin, le souffle se calma, l'horizon redevient stable et mon estomac arrêta de faire le grand 8. Le sourire de mon accompagnatrice m'indiqua qu'on était, enfin, arrivés à destination.

En voyant ce qu'il y avait devant moi, mon cerveau s'arrêta de fonctionner. Il se mit à disjoncter, ne marcha plus, black-out des systèmes nerveux, trou noir des neurones, tout ça, tout ça. Oui, je me répète mais, c'est pour que vous compreniez que ce que je voyais devant moi était inhabituel et exceptionnel pour ma petite personne.

Enfin, ma bouche se remit à fonctionner, de nouveau, mais, ne sortit qu'un mot. Ou plutôt un bruit.

- Wouah !!

Devant moi se trouvait la fameuse île qui abritait l'école spéciale qui allait m'aider à maîtriser ma transformation en sirène.

Devant moi se trouvait la seule et unique île, en plein milieu du Triangle des Bermudes.