Été 2016. Carmel-by-the-sea, Californie.
Le portable de Louis a vibré toute la nuit parce que ses amis s'inquiétaient. Louis et Charlotte passaient leur temps à s'excuser et à disparaître de longues minutes pour rassurer leur entourage.
« Bon, je pense que ça ira !, lance Charles sur les coups de 4 heures du matin. On terminera demain.
– Tu es sûr ? Ça ne nous gêne pas de t'aider, répond ma mère pour nous deux.
– Mais ça me gêne que vous m'aidiez plus que mes propres enfants. »
Il y a un long silence et si Charlotte lève les yeux au ciel, Louis rougit jusqu'aux oreilles et pose son téléphone plus loin.
« C'est bon, Louis. On va se coucher et on terminera demain. Les fenêtres sont bouchées et...
– Tu ne comptes pas dormir ici, rassure-moi ?, s'inquiète ma mère.
– Eh bien, si. Pourquoi ?
– Hors de question ! Vous venez à la maison.
– C'est très gentil, Anne, mais nous vous avons déjà accaparé une bonne partie de la nuit alors que votre maison doit être dans un sale état également... je ne voudrais pas abuser de—
– Le père d'Harry était un phobique des tremblements de terre, dit ma mère, je sais très bien que chez nous, rien n'a bougé. Les meubles sont fixés aux murs. »
Charles s'apprête à renchérir mais ma mère l'en empêche d'un revers de main.
« Allez chercher de quoi vous changer. Emportez tout de même vos objets de valeur.
– Valeur sentimentale ?, demande Charlotte.
– Ce que vous n'aimeriez pas voir disparaître lors d'un cambriolage, elle précise.
– Mais personne ne va faire ça !, elle réplique vivement. En temps de catastrophes naturelles les gens s'entraident, ils ne se volent pas ! »
Je vois que ma mère s'empêche de rétorquer quelque chose et que c'est difficile pour elle de garder la bouche fermée.
« Je vais quand même prendre mon ordinateur, annonce Louis. On a simplement mis des planches aux fenêtres. »
Je le remercie du bout des lèvres.
« On y va, on vous attend là-bas. »
Ma mère me fait signe de la suivre alors je m'exécute après avoir volé un baiser à Louis.
Je suis sorti tout à l'heure pour venir en aide aux gens mais c'est toujours impressionnant de voir l'état de la rue. La chaussée est impraticable, certains réverbères mal placés se sont écrasés dans les maisons... L'épicentre était loin de nous alors je n'imagine pas les dégâts là-bas. Pour l'instant, nous n'avons pas encore écouté la radio parce qu'il n'y en a pas chez Louis. Je vais lui en offrir une à Noël, on doit toujours avoir une radio.
« En rentrant, on coupe l'électricité, me dit ma mère une fois seuls.
– Pourquoi ?
– Parce qu'on serait les seuls à en avoir et ce ne serait pas normal. »
Je hoche la tête et je la suis au pas de courses.
« Je suis désolé maman.
– Tu n'as pas provoqué cette catastrophe, ne t'excuse pas pour rien.
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RESTE AVEC MOI, tome 1 - Summer Time
FanfictionLe jour où j'annonce à ma mère ma décision de m'enrôler dans l'armée et qu'elle s'y oppose, j'accepte de prendre le temps de la réflexion durant les vacances d'été, et de me rendre dans notre résidence secondaire, en bord de mer. En déposant mes val...