Je me réveille dans la douleur, mes pieds n'ayant pas apprécié toute la marche des jours précédents. Mon dos me lance dès que je tente de me relever, visiblement tout aussi touché par nos dernières aventures. Je crois que mes bras vont bien, hormis quelques bleus par-ci, par-là. Je frotte mes yeux endormis et découvre enfin ma chambre, dans laquelle je semble avoir dormi longtemps. Les murs crème permettent à la vive lumière du soleil d'éclairer l'entièreté de la pièce, tandis que le parquet de bois noir absorbe cette chaleur pour éviter, sans doute, la sensation du bois froid sous mes orteils.
Je finis par me lever, ignorant la douleur dans mon dos. Sur les murs, quelques photos sont accrochées. Je ne parviens pas vraiment à distinguer ce qu'elles représentent, mais ce sont des photos de groupes. Sur la table de nuit, à ma droite, se trouve une énième photo. Sur celle-ci, j'y découvre un couple souriant et heureux, un bébé dans les bras. Sur le poignet droit de la femme, est accroché un bijou que je ne connais que trop bien : mon bracelet-serpent. Surprise, je referme ma main gauche sur ledit bijou, retraçant le corps du serpent. Une simple hypothèse traverse mon esprit.
— Maman ? Je murmure.
Le coeur prit dans un étau, le souffle court, j'attrape la photo et la regarde avec plus d'intensité. La femme a un joli regard vert, comme moi. Ses cheveux noirs tombent sous ses épaules, caressant le haut du crâne de son bébé. Si ma déduction est correcte, je suis ce bébé. À la gauche de ce duo, l'homme porte un regard protecteur et amoureux à sa femme. Deux yeux bleus comme un saphir, des cheveux bruns courts et une fine barbe. Un corps plutôt large, imposant. Sans m'en rendre compte, je renifle et repose la photo, essuyant une larme qui a coulé pendant mes observations.
Ces gens étaient mes parents. C'est désormais une certitude. Cette photo n'est pas là par hasard. Mes parents sont venu sur cette île. Et malgré tout, ils sont morts. Comment penser qu'Idan puisse me protéger de mes ennemis ? Et si l'île le peut, pourquoi sont-ils morts ? J'étouffe un sanglot et quitte le lit pour m'approcher de la seule fenêtre de cette chambre. Elle est petite et donne sur l'océan. Je laisse le soleil sécher mes yeux et j'abaisse la photo de mes parents en revenant vers le lit. Puis, j'entreprends de découvrir plus sur cette chambre, le coeur serré.
En quittant le lit, j'aperçois une porte cachée dans un mur. Pile entre un miroir et un tableau abstrait. La glace me renvoie l'image d'une fille fatiguée et déboussolée, qui a dormi dans ses habits de la veille et qui ne sait pas pourquoi la vie s'acharne sur son sort. Après un soupir devant mon reflet, j'appose ma main sur la porte jusqu'à entendre un "clic". Est-ce vraiment le seul moyen d'ouvrir toutes les portes ? Je lance un dernier regard à la photo retournée sur ma table de nuit et passe la porte. Mes pieds quittent le parquet chauffé pour de la pierre froide, me faisant frissonner.
— Il y a quelqu'un ? Je lance, avant de me frapper mentalement.
Y a-t-il meilleur moyen de prévenir un potentiel ennemi de son arrivé que cette fichue phrase ? Décidément, les films sont le pire moyen de survie au monde ! Plus loin, j'entends des bruits de pas. J'arrête d'avancer, observant les alentours. Le soleil éclaire cette endroit également, mais je ne peux voir que la pierre tout autour. Un pied entre dans mon champ de vision, puis un second. Mes yeux cherchent ce qui pourrait me servir d'arme, mais il n'y a rien. Alors je me contente de regarder l'autre personne avancer. En clignant des yeux, je peux voir plus que les pieds de cet inconnu, il y a également une sorte de robe de moine...
— Archibald, je m'écris, surprise.
Ce dernier sort de l'ombre, un large sourire sur son visage.
— Mademoiselle Green ! Je suis heureux que vous vous souveniez de moi, réponds Archibald avec condescendance.
Je secoue la tête et m'avance vers lui, trop heureuse de le savoir en vie. Je m'enferme dans une étreinte, tout en sentant sa surprise. Je souris et le relâche. Puis, je fronce les sourcils.

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Les Chroniques d'Idan (tome 1) : La Dernière Banshee
FantasiaOrpheline, sans amis, 100% nerd et très bonne élève, Samantha Green respecte tous les critères du souffre-douleur pour les élèves de l'Abbaye de Sainte-Catherine, l'étrange internat dans lequel la jeune femme s'est vue inscrire par sa tutrice légale...