Gabe.
L'ambiance de ma chambre est feutrée, délicieusement alanguie, rythmée par le souffle léger de sa respiration. Il y a deux heures, Lizzy s'endormait profondément sur mon épaule. Grisante sensation de bien-être. Comme dans ces moments où on a la certitude d'être au bon endroit, au bon moment. Je l'ai serré dans mes bras et ai respiré à plein poumon son odeur exotique qui me rend fou. Je retiens ma main de venir se perdre distraitement dans les boucles de ses cheveux. Mais non. Je reste là, immobile comme une statue juste pour pouvoir continuer à la regarder encore un peu. Pouvoir la sentir, là, contre moi. Parce que dans quelques heures, tout sera terminé, je m'envolerai pour reprendre du service loin d'elle, d'Angèle. En silence, je glisse mon bras droit derrière mon crâne et observe le plafond tout en me remémorant la discussion que nous avons eue avec Lizzy. Quand j'ai refermé la porte de la chambre d'Angèle, Lizzy m'attendait dans le couloir, bras croisés sur la poitrine et épaule contre le mur. Son regard n'était pas celui d'une personne qui désirait faire l'amour mais celui d'une femme qui exigeait une conversation.
Quelques heures plus tôt...
-Gabe, il faut que je te parle. me dit-elle d'une voix froide en m'incitant à la suivre dans ma chambre. Je referme lentement la porte avant qu'elle ne prenne la parole. Ma fille s'est attachée à toi en une soirée d'une façon que je ne peux expliquer. Même avec Jackson, elle n'est pas comme cela. Je veux que tu comprennes qu'Angèle est une enfant sensible, que... son visage se tourne pour me fixer. Tout ce que nous vivons actuellement est magnifique, mais c'est la pulsion des retrouvailles qui nous fait agir ainsi. Que va-t-il se passer quand tu te lasseras de nous ? Quand tu auras la mélancolie de la vie que tu as eu durant 4 ans ? Cette vie où les femmes t'ouvraient la porte de chez elle pour s'offrir à toi sans pudeur.
Sa voix est hachée par des larmes qu'elle étouffe. Je reste muet face à ses inquiétudes. Comment peut-elle avoir connaissance de la vie de débauche que j'ai menée jusqu'ici. Une vie où je survivais sans connaître ni ressentir le moindre désir ou l'envie pour qui que ce soit. Les deux choses qui me satisfaisaient et me rendaient vivant, étaient de jouer avec les sentiments que j'éveillais dans le regard des femmes que je rencontrais, draguais et baisais. Et d'affronter, chercher continuellement la mort durant mes déploiements. Le résultat de mes conneries sur le terrain m'a valu une belle balafre sur le flanc droit. Je sors de mes pensées quand Lizzy s'adresse de nouveau à moi.
-Gabe, réponds-moi ! M'implore-t-elle m'obligeant à réagir.
- Ces femmes comme tu dis, soufflé-je tout en m'approchant d'elle, n'étaient pas toi, et n'étaient pas celle que je désirais tenir dans mes bras, déclaré-je en balayant ses lèvres de mes yeux. Quand tu es partie, je n'étais plus que l'ombre de moi-même. Je voulais me venger, te faire souffrir car je savais que Jackson te révélerait mon comportement, il a toujours été ton confident. Justifié-je en fermant lamentablement les yeux. Mais la seule chose que j'ai réussi à comprendre avec elles Li, c'est tout simplement que la femme que j'ai aimé durant huit mois m'avait abandonné sans un mot, me laissant seul face à toutes les questions qui ne trouvaient pas de réponses. Mon monde s'est ébranlé, faisant de moi un homme meurtri, car mon pilier m'avait abandonné ! Mais malgré la haine que j'éprouvais pour toi, c'est tout ton être que je voulais serrer dans mes bras, celle que je désirais faire hurler de jouissance, c'était toi et personne d'autre. Mais ce Gabe n'existe plus, car cet homme est celui qui essayait de survivre à ta perte. Accentué-je en la serrant dans mes bras. Je veux qu'elle comprenne que dès l'instant où mes yeux se sont de nouveau posés sur elle, ma vie de dépravé a disparu. Un élément qui était éteint au plus profond de moi, s'est matérialisé dans tout mon être dans un sentiment de compassion mais surtout d'amour. Lizzy, oublie ce Gabe et retrouve celui que tu as connu. Je veux retrouver la fille que j'ai aimée, celle qui trépignait d'impatience de me revoir quand je débarquais après une longue mission. Affirmé-je en soulevant son visage pour qu'elle me regarde.
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Gabe
RandomCertains regards vous laissent de marbre, et il y a ce regard.... Ce regard qui devient obsessionnel, Ce regard qui émoustille votre corps, brisant les frontières de vos interdits.... Il était le héros de mes songes, Il était celui qui me f...