CHAPITRE 1

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En média la chanson qu'écoute Eren ❤✔

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La force des choses fait que j'ai été seul depuis mes treize ans. Ma mère est morte en essayant de me sauver d'un trafic d'homme et mon père n'ayant pas supporter le choc s'est réfugié dans son travail et a mystérieusement disparu pour un "voyage d'affaires".

Anecdote non anodine n'est-ce pas ? Je n'en garde que quelques petits fragments de souvenirs.

Je sais, ce n'est pas banale. Un trafic d'hommes et de femmes...

Bizarre.

Comme la plupart des gens, je n'ai pas supporté la solitude comme une personne forte que tout le monde qualifierai à coup sure d'héros de la vie. Non loin de là. Je suis cette personne qui redoute chaque rentrée parce qu'il est différent de tous. Celui qui n'a pas de parents et qui passe son temps à vendre son corps pour survivre comme il peut à la misère. Cette solitude m'a rongé au point où des traits sanglants ont fait leurs apparitions tout le long de mes avant-bras. Mais personne ne les a jamais vu, c'est mieux ainsi. J'ai maintenant l'habitude de ma douce amie la solitude que j'appelle parfois Soli.

Ce matin est sûrement l'un des jours que je redoutais le plus ces dernières semaines : le jour de la rentrée. Je dois me faire une raison. Cette année je passerai mon bac. Après ça, je pourrai me tailler loin d'ici. Loin de cette ville qui me donne envie de mourir. Loin de ces homophobes et loin de ma vie d'avant.

Mais il serait d'abord temps que je me projette vers ma journée d'aujourd'hui avant de penser à une meilleure vie loin de tout. Et puis ce n'était pas comme si j'étais totalement seule cette année. Mikasa et Armin ont choisi la filière littéraire mais nous sommes ensembles au moins pour les pauses de midi...

Après réflexion...

J'étais déjà sur le chemin depuis un bon quart d'heure. D'ici une vingtaine de minutes j'entamerai la dernière ligne droite. Que voulez vous ? C'est comme ça quand on a à peine les moyens pour se nourrir. Pas de dépense inutile quand on peut marcher. Et puis, je me dois d'économiser un minimum pour mes études. Ce ne sera certainement pas les faibles pensions que me verse mon père chaque mois qui m'aidera. Si je ne vivais que de lui, il y a longtemps que je serai mort. Même pas assez pour me payer un bol de nouilles à faire au micro-ondes. Et je n'exagère même pas un tout petit peu.

J'espère au moins que pédiatre ça paye un peu mieux que mes boulots clandestins et quelque peu "à jambe ouverte". Et on ne sait jamais, d'après Owen, lui et moi partageons à peu près la même histoire mais il voyait en moi un espoir que lui n'avait pas. Du moins c'est ce qu'il pensait. A l'inverse, je le voyais s'en sortir mais moi non. Seul l'avenir nous le dira. J'admire ce gars, il a su trouver les mots pour me convaincre d'arrêter "ce n'est pas pour ça que ta mère est morte". Et il avait raison. J'ai du mal à imaginer ce que ma mère aurait pensé ou dit. Certes elle était très ouverte d'esprit mais je ne pense pas à ce point : voir son fils se faire payer pour un soir. "Désolant" aurait pensé mon père. Ou bien "répugnant", "dénigrant", ou je ne sais quel mot qui finirait sûrement par un "-ant".

A quelques mètres de moi, je pouvais déjà voir et entendre la masse de lycéens fumants pour certains ou bien discutant de tout et de rien, ou dans mon cas, la musique dans les oreilles. "Ma petite bande" était déjà formée. Armin qui fessait la morale à Mikasa pour je ne sais quelle raison, Sacha et Connie en pleine dispute à cause d'un désaccord vis à vis la cuisson de la pomme de terre de Nicolo, Jean qui voulait se battre avec Ymir et de l'autre côté Christa et Marco qui retiendrai les énergumènes.

Enfin, dans tout ce paquet, seulement deux d'entre eux ne me parles pas que pour faire passer le temps jusqu'à ce qu'un autre vienne.

Je range mes écouteurs avant de me rendre vers mes deux seuls amis. En me voyant arriver, Mikasa baisse les yeux et ignore complètement le reste du discours d'Armin. Ce dernier lève les yeux aux ciels et me fait un signe de la main me faisant comprendre qu'il s'apprête à m'expliquer la raison de son sermon.

- Ha ! Eren ! Tu tombes bien. J'ai bien calculé et le pourcentage de chance qu'elle t'écoute toi au lieu de moi sont de quarante-sept pourcent, soit plus de trois quart de mon pourcentage.

Je ne comprends même pas pourquoi il est parti en L celui-là. Il nous sort des calculs improbable et pourtant a choisi la filière contraire.

Je lève les yeux aux ciels et fut immédiatement rejoins dans mon action par mon amie aux cheveux courts.

- Armin, je n'écoutes déjà pas mon ordinateur quand il me demande de faire une mise à jour. Tu crois vraiment que je vais réussir à lui faire comprendre quoi que ce soit ?

- Laisse le Eren, il a cru que tu était le sauveur de l'humanité ou je ne sais quel héros. Ma décision est prise. Je ne changerai pas d'avis sur ce trois pommes.

- Mikasa un peu de respect, ça reste un professeur exemplaire tout de même !

De nouveau je lève les yeux aux ciels avant d'adopter une mine déboussolée. Décidément je n'y comprend plus rien à leur histoire. Mais venant de Mikasa, elle doit sûrement parler d'un homme, d'un professeur en particulier... Elle a la fâcheuse habitude d'insulter un professeur. Même ceux des écoles qu'elle n'a pourtant jamais fréquenté.

- Déjà qu'il porte le même nom de famille que moi... Et puis t'a vu comme il nous regarde ? 

N'ayant toujours pas compris, je me concentre sur le blondinet qui j'espère pourra me sortir de mon ignorance. Mais apparemment, celui-ci a décidé de rester muet.

- Euh... quelqu'un peut m'expliquer ? dis- je dans l'espérance d'une quelconque réponse. Je- j- j'étais pas là moi !

La brune se retourna laissant ses cheveux effleurer mon visage et leva son bras dans la direction d'un groupe de professeurs. Elle éleva l'index et me pointa un homme de taille... moyenne ? Enfin je ne sais pas comment je suis sensé qualifier cet homme. Lunette, cheveux rasés sur le côté, costume et cravate assorti à un échantillon de tissu en soie je présume qui se trouve dans la poche avant de son costume, chemise et pour finir une montre en argent.

Si je doutais sur l'authenticité de sa montre, je doutais encore plus de l'existence d'un individu aussi bien habillé. Ce n'est pas commode ici. La plupart des professeurs étaient vieux et avaient un style quelque peu dépassé. Mais cet homme sortait du lot. La cloche sonna, et dans ce désordre, je perdis de vue l'objet de ma convoitise. Il disparu entre les élèves et les professeurs. Bien que je ne voyais pas son visage, il me semblait familier. Je ne sais pas d'où je le connais mais quoi qu'il en soit, je le retrouverai.

Teach MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant