Chapitre 11

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Je me réveillais en sursaut, désorienté sur mon lit et mon visage inondé de sueur. Je faisais ce cauchemar plusieurs fois par nuit depuis que j'étais sorti de l'hôpital. J'en étais lessivé. Je manquais cruellement de sommeil. Malheureusement pour moi les seules fois où j'arrivais à dormir au moins une petite demi-heure étaient pendant ces stupides cours de français où le sommeil semblait être l'activité de tous. Je parlais déjà cette langue à quoi cela va-t-il me servir d'apprendre figures de style et complément d'objet direct ?

Et puis dès que je m'endormais je ne pouvais m'empêcher de penser à Christa et ce qu'elle devenait. Elle avait décidé de garder l'enfant même si sa mère et elle savaient bien entendu que ça serait compliqué d'élever un enfant qui se demande où et son père ou tout simplement qui il est. Puis la chance l'avait souri, ce jeune infirmier surdoué (il a notre âge) n'a pas pu se rétracter quand il lui annonça qu'il était follement amoureux d'elle. Il avait suffit qu'il l'a voit deux fois pour avoir un réel coup de foudre. Un peu comme dans Twilight, il s'était imprégné. Il a dû néanmoins affronter la colère jalousive et protectrice de Reiner qui lui promettais de lui briser les os si il décidait d'abandonner je cite "cette beauté aux cheveux blonds".

Tout le monde savait bien qu'il était un piètre menteur : "je ne suis pas amoureux d'elle".

Pauvre Reiner, on le sait tous.

Quand à ce mystérieux sauveur, je le voyais souvent passer devant chez moi le soir, un peu comme un ange gardien. Il passait toutes les heures et vérifiait que personne de plus louche que lui était dans les parages. Parfois il regardait à ma fenêtre et son regard croisait le mien me faisant frissonner. Néanmoins, j'avais beau me creuser la tête il avait un air qui me rappelait vaguement quelqu'un de je ne sais où. Je suis persuadé de l'avoir déjà vu quelque part.

Owen était celui qui me fit remarquer le premier que quelque chose clochait avec ce type. C'était en autre le premier à avoir remarquer ses allers et retours incessant chaque nuit.

Qu'est-ce qu'Owen faisait là lui aussi ?

Rien...

Je fixais l'horloge avec son épouvantable "tic tac" accroché là au dessus de ma porte. Le temps passait incroyablement lentement depuis que j'étais sorti de cet hôpital de malheur. Avant, des "amis", des journalistes, des médecins ou des infirmiers venaient prendre de mes nouvelles ou me poser éventuellement quelques questions sur ma détention. Ce n'était pas facile de répondre à ce genre questions. A chaque fois je ressentais à nouveau la douleur que ce type me faisait ressentir. J'entendais les cris affreux que poussait Christa et le bruit que faisait leurs deux corps l'un contre l'autre.

Mais maintenant, je n'ai plus rien à faire. Personne à qui parler non plus.

Je pris mon téléphone posé sur ma table de nuit et le déverrouilla. J'ouvrai les contacts cherchant quelqu'un qui pourrait me sortir de mon ennui.

Je passais plusieurs nom en revu jusqu'à ce que je tombe sur un numéro que n'avait jamais vu.

Levi Ackerman.

Je tapais alors sur ce mystérieux contact puis je collais mon téléphone à mon oreille. La tonalité était en accord avec le bruit de l'horloge ce qui me déstabilisa.

- Allo ?

- Oui... eum bonjour...

- Y'a un problème ?

- Un problème... non non pas du tout...

- Je peux raccrocher al-...

- Non pas la peine ! J'ai trouvé votre numéro dans mon téléphone et je me demandais qui vous étiez...

- Bah maintenant tu sais...

- Nan attendez...

Je l'entendais soupirer dans le microphone. Je lui avait dit d'attendre mais moi même je ne savais pas ce que je voulais lui dire. Cherchant un sujet de conversation, je regardais par la fenêtre mon fidèle ange gardien qui faisait des allers retours avec un téléphone à la main.

- Y'a un type bizarre qui marche toute les nuits devant chez moi.

- Eum... je vois.

Au même moment, le type d'en bas disparut en un éclair.

J'étais soulagé d'un côté mais de l'autre je n'étais pas du tout rassuré.

- Tiens... il n'est plus là...

L'homme ne répondait plus. Je savais qu'il était là puisque que j'entendais sa respiration. Ackerman... ça devait sûrement être quelqu'un de la famille de Mikasa. Pourtant elle m'en aurait parlé. Quoique qu'avec elle tout et possible. Mais je pense qu'elle l'aurait dit si elle avait ajouté un numéro à mon répertoire.

Je me levais et parti m'asseoir sur le tabouret dans ma cuisine.

J'entendais des bruits de pas dans les escaliers de mon étage. C'était sûrement les voisins qui rentrait tard. Puis les bruits s'arrêtèrent. D'habitude on entend le bruit des clés dans la porte mais cette fois-ci, rien.

Quelqu'un frappa à ma porte avant de remarquer qu'il y avait une sonnette.

Je me levais et parti voir de qui il s'agissait. J'ouvris la porte et ce mystérieux bonhomme se tenait devant moi, le téléphone à la main avant d'ajouter calmement :

- Bonsoir.

Teach MeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant