Chapitre 6

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Cela allait faire huit jours de plus que nous étions ici. Comment je le sais ? Les oiseaux ont arrêtés de chanter 7 fois. Ils viennent juste de recommencer, nous sommes donc le matin du huitième jour.  Je suis encore plus fatigué moralement qu'avant mon arrivée dans ce trou à rat, et Dieu sait à quel point j'ai eu une vie de merde.

Une semaine et huit jours.

Maî... Ce connard, nous as enfin autorisés à prendre une douche. Mais nous étions obligés de la prendre ensemble - Christa et moi - malgré le fait qu'il allait nous surveiller. J'ose à peine imaginer ce que ce tordu peut bien avoir en tête. « Nous verrons en temps et en heure » me répétait Christa sans arrêt.

***
Le moment était venu. Il rapprocha Christa de la chaise où je me trouvais pour attacher son pied au mien. Il fit un nœud tellement serré qu'un gémissement de douleur sorti de nos bouches sèches par manque d'hydratation.

Il gloussa.

Cet homme était certainement le plus tordu et le plus cynique existant sur cette Terre. Un vrai tordu !

Néanmoins, un mystère planait sur cet individu. Il ne m'avait toujours pas autorisé à enlever mon bandeau. Je pense qu'au moment où il le fera, je deviendrai sûrement aveugle n'étant plus habitué à la lumière.

- Ah connasse ! T'en a mis partout !

Je m'affola intérieurement quand je l'entendis crier. Je ne savais pas auquel de nous deux il s'adressait.

- T'a mis ton sang d'partout ! Bien sûr il fallait que ça arrive maintenant !

Il ricana.

- Au moins t'es pas enceinte hein !?

Je ne la voyait pas mais j'étais à peu près sûre qu'elle devait être rouge.

Je ne parlais pas de sang hein...

Okay ?

Maître défit nos menottes et les attacha l'une contre l'autre.

- De vrai siamois...

Maintenant que j'y pense, Christa ça a toujours été une bonne personne. Elle ne mérite pas d'être là contrairement à d'autre.

Jean aurait pût être là à sa place non ?

Après la mort des parents d'Ymir, elle était parti consoler Ymir et l'avais fait vivre chez elle quand les huissiers l'avait pris son héritage : la maison de ces parents.

Quand Connie a voulu demander à Sasha de sortir avec lui, ce n'est pas sans un coup de pouce de Christa qu'il l'a fait !

Quand Jean avait du mal en primaire et au collège avec les poésies, elle lui faisait apprendre chaque vers en jouant la comédie devant lui.

C'était beau à voir ; son sourire.

Je donnerai n'importe quoi pour qu'elle l'ait en ce moment même sur son visage plutôt qu'entendre ses larmes et ses cris poussés dans le désespoir.

Il nous fit enfin avancer. Nous avions du mal à marcher. En parti à cause du sexe forcé mais d'autre part parce que nous n'en avions plus l'habitude.

Nous grimpions des marches guidés par cet affreux personnage et il poussa quelques portes. Enfin, il alluma une lumière et nous entendions de l'eau couler.

- Prenez votre temps pour bien vous laver...

Rien de tordu !

- ... mais je vous surveille, je veux que ça soit sensuel...

Oh merde...

- ... la blondasse prendra le dessus, mais pas de panique. On enlèvera ce bandeau n'est-ce pas mon garçon ?

Ça y est il va me l'enlever, je vais enfin pouvoir voir son visage. Je l'imagine bien avec une grosse moustache et un gros bouton tout blanc sur la joue et une cicatrice énorme en plein milieu du visage. Le type même du tordu qui enlève des lycéens et qui les balances sur un trafic d'organe quand ils meurent d'épuisement. Il ferait ça parce que son père le battait quand il était petit alors il l'a tué un jour et a violé son cadavre. Sa mère dans tout ça ? bah son père l'aurait tuée puis violée donc c'est pour ça qu'il fait ça. Pour venger sa mère et lui même. Pour montrer au monde entier ce que ça fait d'être violé et de ne pas pouvoir y échapper.

Un vrai tordu.

Il détacha enfin mon bandeau. Comme je l'avais prédit la lumière m'aveugla. Je ne voyais plus rien à part une énorme source de lumière pointée en plein sur ma rétine.

Christa elle, elle essayait de m'aider comme elle le pouvait en essayant de tamiser la lumière avec ses mains.

Bon pas très efficace.

Quand j'étais à peu près habitué, je pouvais enfin remarquer un silhouette assise sur un chaise. C'était sans aucun doute le tordu.

Physiquement, il ne ressemblait pas à celui que j'imaginais. Il portait des lunettes de soleil, une casquette et un putain de foulard autour du nez.

Mais comment il veut que je saches à quoi il ressemble avec un putain de camouflage sur sa gueule ?

- Et si on commençait hun ? Eren, Christa... C'est parti !

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