Allongée sur le lit de ma nouvelle chambre, je dépose le livre que je tiens dans les mains sur mon ventre. Seule dans la petite pièce, je ferme un instant mes yeux, profitant du calme qui y reigne. Ce voyage, ici, à Washington me change radicalement des longues heures passées assise sur une chaise, et je m'en rends compte en écoutant la sensation agréable du vent qui vient délicatement caresser la fine peau de mon front. Ces moments me font tellement de bien que je serais prête à en faire l'éloge, malgré le couvre feu mis en place à 21 heures. Mais bien que celui soit si tôt, aucun des élèves étant fatigué, nous nous faufilons discrètement dans la salle d'activités, un paquet de jeu de cartes caché entre nos mains.
Aujourd'hui, jour J du concours selon notre enseignante, Mme Bornez nous a répété de nombreuses fois de nous préparer, psychologiquement, à un éventuel passage devant jury. Elle nous l'a bien dit : aujourd'hui, elle va rencontrer l'organisatrice du concours afin de lui demander notre heure de passage. Rien qu'à l'idée de penser à notre entretien, je réouvre les yeux, autant stressée qu'à mon passage du permis de conduire. Et pour vous dire, ce n'était vraiment pas un moment à croquer à pleine dents. Je me vois alors debout, les pieds sur une estrade, devant m'exprimer face à un jury aux lunettes carrées et aux feuilles blanches comme neige. Perturbée par cette vision, je révise précipitamment le petit texte que j'ai préparé il y a à peine 5 minutes, quand je lisais mon livre, distraite comme un pou. Faisant tout pour calmer mon cœur palpitant, je me lève et après avoir refermé la fenêtre, j'enfile tranquillement ma veste. Attrapant les clés posées sur le bureau ainsi que mon sac à dos posé sur mon lit, je sors de la chambre et referme la porte juste derrière moi. Puis, indécise, je retire la veste en jean de mes épaules, envahie par une soudaine vague de chaleur. Je garde le vêtement dans mes bras, me méfiant tout de même de la météo de Washington. Bien qu'il fasse beaucoup plus chaud qu'au Queens où, à cette même seconde, la pluie domine probablement la ville, je me tiens prête au cas où les nuages noirs pointent le bout de leur nez. Seule dans le couloir, je traverse lentement l'allée, m'apprêtant à descendre les escaliers qui mènent à l'accueil. Arrivée en bas, je dis bonjour à la dame installée derrière son bureau, puis me faufile à l'extérieur de notre lieu d'hébergement.
- Tu as vu les derniers ?
Retrouvant ma classe de spécialité, je vois bien que Mme Bornez cherche Mary, Pad, Ned et Peter, les 4 élèves qu'ils manquent pour que notre groupe soit au complet. Je lui fais malheureusement signe que je n'en ai aucune idée et vais m'asseoir sur le banc en bois ou est allongé John. John, me remarquant, se redresse, m'offrant une place à ses côtés.
- Tu sais ce que l'on va faire ce matin ? je lui demande en déposant mon dos sur la planche du banc.
John hoche la tête.
- Je crois qu'on va aller visiter la ville et après ira accompagner Mme Bornez pour son rendez vous avec l'organisatrice.
Je secoue lentement mon visage, vérifiant que j'ai bien pris avec moi mon appareil photo. Lorsque je constate que c'est le cas, je referme mon sac à dos, rassurée. Dès que nous apercevons les retardataires arriver au loin, nous nous levons des bancs en bois disposés un peu partout, devant l'accueil.
- Nous allons un peu marcher, aujourd'hui... nous fait savoir Maurice en se mettant devant nous. Nous pourrions allez voir la tour, si cela vous tente ? Par contre, nous n'irons pas visiter l'intérieur.
Contrairement à Fanny qui est elle semble déçue d'apprendre que nous n'irons pas grimper dans la tour, je souris, soulagée d'entendre les petits mots de Maurice. Depuis ce qu'il s'est passé il y a deux ans, je ne m'imagine pas mettre le pied dans ce fameux ascenseur, malgré que tout cela soit une histoire lointaine. Comme dit papa, c'est loin, mais c'est dans la tête. Marchant aussi vite que des escargots épuisés, je sors mon appareil photo et en profite pour prendre quelques clichés. Mes photos dans la boite, je rattrape, en trottinant, mon groupe qui s'est enfui.
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Peter Parker est plus étrange qu'il n'y paraît
Fiksi Penggemar"Depuis plus d'un an, nous sommes surveillés. Malgré tous les messages du gouvernement qui se veulent être rassurants en essayant de masquer la réalité de la crise à la population, n'importe qui aurait pu comprendre ce qu'il se passe dans notre pays...