Peter Parker est plus étrange qu'il n'y paraît

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Lentement, mon regard se pose sur la paume de ma main. Si je m'habitue rapidement aux béquilles, plus je les utilise, plus mes mains s'abîment. Et Aujourd'hui, pour inaugurer la fin de ma première semaine de retour à l'école, j'ai décidé de porter des gants. 

- On termine ? me demande soudainement Ned en fouillant dans sa trousse à la manière d'un petit écureuil pressé.

C'est alors que la sonnerie du lycée retentit, ce qui me fait automatiquement ouvrir mon sac à dos pour y ranger mes affaires étalées sur la table devant moi.

- Affirmatif, on a pas Histoire ! 

Aujourd'hui, c'est un jour très allégé, déjà deux heures de cours ont été annulées ce matin et cet après midi, nous terminons à 15 heures au lieu de 17 heures.  Mais à vrai dire, personne ne devrait être ici. Seulement, certains d'entres nous, élèves comme parents d'élèves, ont préféré se tenir à l'écart du danger qui rode dans certains quartiers du Queens. 

Depuis plus d'une semaine, l'insécurité dans les rues du Queens s'est amplifiée comme jamais auparavant. Malgré l'effort de Spiderman pour protéger les citoyens, les attentats font rages, encore et encore. Rien ne se passe, et il n'existe pas un jour sans agression ni meurtre. Aucun d'entre nous ne sait pourquoi les terroristes ont choisi cette période pour s'entasser dans les rues, mais si nous avons pourtant tous compris quelque chose, c'est bien que tout cela n'a rien de bon. Ce n'est même vraiment pas bon. Si la police nous fait savoir, à travers les messages qu'elle diffuse à la radio, que tout ira bien si nous restons isolés et que nous évitons tout contact avec l'extérieur, celle ci n'arrive à rien. Et malheureusement, les terroristes l'ont bien compris : nous sommes tous chez nous. Depuis hier, ils s'attaquent aux maisons. On suppose que tout ce qui se passe serait en réalité en lien avec le départ des Avengers en Europe, mais hormis notre ressenti, rien ne peut le prouver...

Cela fait donc deux semaines que le lycée a ouvert ses portes aux étudiants. Et notre directeur a, depuis hier, décidé de reprendre les cours en classes mélangées pour les élèves qui viennent se réfugier dans l'établissement. Bien sur, y assistent ceux qui le désirent puisque nous pouvons rester à l'écart pour discuter, ou simplement penser à autre chose. En ce qui me concerne, entre mon accident d'il y a maintenant trois semaines et l'angoisse liée aux attaques du Queens, me vider de ces pensées ne me paraît pas si désagréable que cela.

- June, tu penses rentrer ou rester ici ?

Je regarde Ned, réfléchissant un instant à sa question. 

Les parents de Ned ont les mêmes pensées que mes parents : " Tu seras plus en sécurité à l'école, personne ne peux y rentrer, c'est un endroit bien protégé ". C'est pour cela que nous sommes tous les deux ensembles, l'un à côté de l'autre. A dire vrai, si nous sommes tous les deux ensembles, j'ai la frousse à chaque fois que je pense à mes parents, Emie, Aurore ou Peter.

Malgré tout, Papa et Maman ont décidé de se rendre à leur lieu de travail. On nous le répète, plus nous sommes éloignés des appartements du Queens, plus nous sommes en sécurité. Et nous avons choisi d'y croire. 

Mais en ce qui concerne mes trois amis perdus dans la nature, j'en ai la peur au ventre. Emie habite à la limite du Queens et ses parents la garde chez elle. Aurore, il n'est pas question de la faire venir jusqu'ici vis à vis de ses crises. 
La question, c'est Peter. Ned ne sait pas ou il est et May nous a dit qu'il n'était pas chez lui. Bon sang de bon soir. 

- Je vais rentrer. Tu penses faire quoi toi ? je réponds finalement à Ned, après un long moment de silence.

- Je vais rester. June, fais attention à toi.