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Après avoir déposé les clés de la chambre sur le petit bureau près du lit, je vais rapidement ouvrir la fenêtre. Tandis que Peter ferme la porte derrière lui, l'air frais de la nuit qui pénètre la pièce vient doucement caresser mes bras nus. Appuyant sur l'interrupteur à mes côtés, Ned allume la lumière du plafonnier. Sautillant, je m'éloigne quant à moi de la fenêtre que je viens d'ouvrir pour aller mettre les affaires que j'ai installées en arrivant sur le lit vide, près du mien, par terre. Je n'ai pas le temps de me pencher pour les déposer sur le sol que Ned s'écroule sur le matelas. Je me laisse alors tomber à ses côtés, observant Peter retirer son gilet gris. Son gilet gris qu'il pose sur la chaise du bureau en bois, je note.

- Qu'est ce qu'il fait chaud... chuchote t'il en s'épongeant les joues.

Et Peter n'a pas tort ; le chauffage est si fort que cela en devient une horreur. Et l'air frais de la nuit qui vient nous dire bonjour n'est en aucun de trop entre nous. Je m'allonge tranquillement sur le lit quand, sans que je ne sache pourquoi, Peter se jette sur moi et me fait tomber sur le sol. Mon front plaqué contre le sol frais, j'entends alors les rires diaboliques des deux garçons qui se trouvent là, dans ma chambre.

- Vous deux, si vous déclarez la guerre, je vous jette par la fenêtre ! je rugis étalée par terre, en riant sans pouvoir me contrôler.

Je ne sais pas si ma menace est prise au sérieux puisque je crois apparemment ne pas être la seule à connaitre ma force de sauterelle. Je suis toujours allongée contre le sol lorsque j'aperçois le sac plastique que j'ai rapporté lors de ma petite visite de la station service. Doucement, je tends mon bras gauche pour attraper du bout des doigts la boisson qui s'y trouve et me redresse à l'aide de ma main droite.

- Les garons, cette bière est à vous. Tenez.

Je me relève telle une grenouille maladroite puis saute sur mon lit. Je la tends à Peter mais celui se met à secouer frénétiquement la tête.

- On se demandait si tu pouvais la boire ?

Je fronce d'abord mes sourcils, étonnée. Puis je ris, amusée.

- Hein ?

Ned assis près de moi se gratte la tête, réfléchit pendant de longues secondes, puis se lance.

- Un défit...?

Peter tape alors dans ses mains, hochant précipitamment sa tête.

- C'est ça ! assure t-il. T'es cap ?

Je ris, ne comprenant ni ce qu'il se passe dans cette pièce, ni le message caché qu'essaient de me transmettre mes amis. Je regarde ce que je tiens entre mes mains, puis avec mes dents, mordille le capuchon de la bouteille en verre. Constatant que je n'ai tout sauf la technique pour ouvrir la boisson, j'abandonne m'allongeant sur mon lit.

- Je n'y arrive pas... je souffle en posant la bouteille sur mon ventre, anéantie par ma faiblesse.

Mon regard se pose alors sur Peter qui attrape lentement la boisson. Il se tourne et sans que je ne puisse le voir faire, ouvre la bière. Il me refait soudainement face, puis me redonne la boisson. Je la prends, les yeux écarquillés par l'étonnement.

Puis je glougloute mais goutte surtout.

- Elle est très bonne ! dis je me courbant pour la poser sur le sol.

Mais Ned qui se relève, m'en empêche subitement.

- June, il faut que tu la termine, ça porte malheur de ne pas terminer une bière ! m'informe Ned à voix basse complétement ahuri par mon geste.

Je ris nerveusement, me demandant qui a bien pu raconter une telle chose à mon ami que je ne connaissais pas superstitieux. N'ayant pas le choix ; par peur d'abimer les croyances de Ned, je glougloute pour de bon la bière au gingembre de Peter.

Peter Parker est plus étrange qu'il n'y paraît Où les histoires vivent. Découvrez maintenant