Chapitre 1

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(Média = representation modélisée de Séoul Durant la dynastie Joseon où je place le context :3 enjoy tout le monde :) )

L'été était enfin tombé sur Séoul, la couvrant d'un superbe voilé doré que le soleil avait déployé. Les jeunes femmes sortaient en masse dans mon quartier, prenant avec elles leurs paniers remplis d'abricots qui avaient déjà commencé à bourgeonner tout autour de la ville. Elles partaient pour la rivière où les hommes avaient installé des balançoires. Ainsi, elles pouvaient se laver les cheveux et donc mieux résister à la chaleur, et ensuite se balancer tout en discutant. C'était là, la beauté de l'été. Malheureusement, pour les jeunes hommes, le début de l'été n'était pas fêté en profitant de la chaleur, la fraîcheur de l'eau des rivières ou la douceur acide des abricots jeunes. Nous, nous avions un rendez-vous fixé avec tous ceux de notre quartier au pied de la montagne Namsan. Là, était organisé un grand concours de force qui se résumait par de la lutte et des combats.

Quelques amis, et fils des familles de mon entourage m'avaient avoué y aller simplement pour faire preuve de force et donc pouvoir trouver rapidement une épouse. Ils avaient également prévu de ramener un peu de liqueur qui avait été apportée du sud par leurs parents. Ils n'en avaient pas le droit et ils savaient qu'ils faisaient cela dans le dos de leurs tuteurs mais cela n'importait pas. Il s'agissait de la première soirée d'été et tous comptaient bien profiter. Même ma grand-mère, qui comme chaque année avait décidé de décorer notre petite maison de cinq pièces avec des dizaines de guirlandes de fleurs, était sortie toute la matinée pour faire le marché et cuisiner des bons plats estivaux. Ma mère, quant à elle, tressait les fleurs qu'avaient cueillies ma petite sœur plus tôt dans la semaine pour mieux orner la maison au goût de Grand-mère. J'étais donc le seul à devoir trouver une occupation, ma sœur jouant avec ses amies du quartier. Ces petites, tournant toutes aux alentours de huit ans, ne perdaient pas un seul instant pour faire des bêtises, elles avaient d'ailleurs plusieurs fois rendu folle notre voisine qui pourtant était une vieille dame très gentille lorsqu'on ne la dérangeait pas plus d'une fois par jour.

Soupirant, j'avais enfilé mes souliers par-dessus des chaussettes grisées par la poussière qui était dans les rues, alors qu'au loin je voyais que mon père rentrait enfin d'une nuit surement agitée. Ici, en ville, un pont séparait l'extérieur et les banlieues. Ce pont était très surveillé, réglementé. Toute la journée, un garde au sommet d'une tour de garde cognait contre un tambour, indiquant le temps qui restait avant la fermeture du pont, on appelait cela le Gyeong. Mon père, revenant de la chasse, avait surement dû être enfermé à l'extérieur car la chasse avait trop duré. Il traînait derrière son dos une grande charrette qu'il avait bien remplie de volailles, telles que des oies sauvages ou des faisans, ainsi que d'une grande pièce de bœuf. Maintenant cela me revenait, il devait également aller aider à abattre un bœuf dans une ferme à l'extérieur de la ville, il avait dû recevoir un morceau en récompense.

J'avais donc foncé vers lui, mes souliers une fois mis avant de l'aider à ramener la viande chez nous. Il allait surement en revendre une grosse partie, notre petite famille n'ayant pas un grand besoin en viande ces temps-ci, et ce même si ma mère portait un nouvel enfant. Il ne devait surement pas tarder, son ventre était assez rond pour qu'elle y dépose ses longues guirlandes de fleurs de pécher et d'abricotier, qu'elle laissa d'ailleurs rapidement tomber lorsqu'il fallut accueillir mon père. Elle vint se courber face à lui et en réponse il embrassa tendrement son front pâle, souriant tendrement.

« Comment va le bébé, Hanchae ? »
« Il donne des coups occasionnellement, il va bien... »

Mon père laissa un sourire ourler les lèvres alors qu'il chercha du regard les deux autres femmes de la maison, ne les trouvant pas. Il se tourna donc vers moi et embrassa également mon front avant de me montrer la viande qu'il avait laissée à l'entrée de la maison.

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