Chapitre 4

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je vais éviter les "bonne rentrée à tous" parce que disons le, une rentrée c'est toujours chiant XDDD allez juste, bonne lecture, je vous embrasse! 

Le gyeong venait de sonner pour la première fois alors que je me lavais le visage à l'eau froide. Le délicieux repas de la veille m'avait cloué au lit et j'avais bien trop dormi. Je n'étais pas vraiment en retard, je ne l'étais pas du tout à vrai dire, mais j'avais voulu ce jour-là, étendre le linge à la place de ma mère pour la soulager d'une tâche quotidienne. Or, m'étant réveillé bien trop tard, c'est-à-dire, après le lever du soleil, je n'avais plus assez de temps pour lui venir en aide, j'avais simplement dû partir travailler auprès du prince. J'avais alors enfilé ma tenue, nouant mon gilet en soie d'une demi nœud, la seule boucle tournée vers mon cœur, et j'étais parti vers son petit palais au bout de la ville. A l'entrée, les ruisseaux et vergers étaient calmes, seuls les oiseaux matinaux chantaient et réveillaient le palais. A l'intérieur, tout était éteint, les riches chandelles ornées et décorées avaient été soufflées depuis la veille. J'avais alors souri en voyant que j'avais le temps de passer par la cuisine pour aider la jeune cuisinière à sa tâche. Elle me demanda alors de passer à l'étable recueillir un peu de lait frais pour le prince.

Je n'étais pas vraiment enchanté à l'idée d'aller traire une vache mais je n'avais pas vraiment d'autres choix que d'obéir, après tout, cette dame avait bientôt l'âge de Grand-mère et sûrement que ses doigts n'étaient plus aussi agiles qu'avant. Elle m'aida simplement à nouer autours de ma taille un petit tablier en tissu sombre et elle me donna une grande coupelle d'un métal argenté. C'est donc après avoir longuement soufflé que j'avais traversé plusieurs jardins avec cette coupelle, humant l'air humide et frais du matin Séoulien. Les étables étaient postées à l'écart du palais, pour qu'odeurs et bruits ne dérangent nullement les jeunes femmes composant le harem du prince et encore moins le chef de ces lieux. Celles-ci furent donc bien compliquées à trouver. Mais, le son d'un froissement répétitif de paille et de bêlements me fit comprendre que j'étais arrivé.

Les étables étaient placées en arc de cercle autour d'une fontaine large qui servait d'abreuvoir. Les enclos, encore clos, étaient peuplés de différentes bêtes. Il y avait même un poulailler où les volailles piaillaient à l'entente de mes pas et surtout, au bruit d'une fourche râclant la paille pour l'insérer dans des enclos. Ce son était provoqué par un jeune homme matinal, qui déjà, se protégeait avec un grand chapeau de paille tressé. Il sifflotait un air commun en nourrissant brebis et agneaux, prenant bien soin de ramener toute la paille à l'intérieur des enclos. Son dos n'était pas vraiment courbé, il était bien tracé, il avait le visage pâle bien que les mains sombres tant elles étaient exposées au soleil. Se bouche était épaisse, formant un cœur souriant.

« Bonjour, tu viens pour traire ? »
« Euh, oui »
répondis-je en toussotant légèrement.
« La chèvre est dans le premier enclos, elle bêle depuis tout à l'heure, elle est du genre bruyante. »
« Une chèvre, le prince ne boit pas de lait de vache ? »
« Oh non, il n'apprécie pas le goût trop fade du lait de vache, il préfère celui d'une jeune chèvre, de plus c'est plus simple à traire. »

Le jeune homme m'offrit un léger sourire rectangulaire, qui tira sur quatre coins ses lèvres pour révéler sa dentition, avant d'aller ouvrir à la chèvre blanche. Elle alla immédiatement vers la fontaine et s'y abreuva quelques minutes avant de patienter, elle devait savoir que j'allais traire. Je pris alors le petit tabouret, tendu par le fermier, et je m'étais installé près d'elle. Elle se laissa faire tout le long de l'opération et ce même si j'étais plutôt gauche et que les jets de lait étaient tordus ou simplement je ne pressais pas de la bonne manière. Or, la jeune demoiselle semblait apprécier qu'on la relève de ce trop-plein lacté et je pus repartir avec une pleine coupelle après une salutation très brève du fermier bien occupé à se disputer avec un coq réticent à sortir du poulailler.

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