Mon coeur sembla cesser de battre lorsque je compris le sens de ses mots. J'avais cru à une mauvaise blague, à tout sauf une proposition aussi sérieuse que constellée de sentiments sincères. Mon ventre sembla soudainement se contracter tandis que j'envisageais la situation. Je sentais comme une étrange sensation dans le creux de cet estomac partiellement vide. Poser nu? Mon corps sembla trembler un instant ébranlé par le grand « oui » qui résonnait dans mes entrailles et mon cerveau. Je ne pouvais pas lui répondre à l'affirmative, ainsi, de but en blanc. Penserait-il que értais quelqu'un de facile -trop facile- et que dès lors qu'il me demandait quelque chose qui engageait mon intimité je répondrais par un grand « oui » ? Je n'en savais plus rien. Je savais juste que ses doigts caressaient sans cesse ma main à la recherche de sensations, comme s'il tentait de me faire comprendre qu'il faisait une démarche douce et qu'il ne me donnait pas un ordre. Mon regard plongea un instant sur sa tunique puis la mienne. Je devais sûrement sentir le rance et il me tenait les mains, il semblait presque frôler mon front ainsi courbé sur ma personne. Je devais répondre au plus vite pour lui épargner la sensation désagréable qui était de me sentir, de me toucher.
« Tout ce que vous voudrez, Mon prince. »
Soudainement il sembla rayonner. Il serra d'autant plus ses doigts autour des miens et baisa à nouveau mon front légèrement plissé par le relèvement de mes sourcils. J'étais étonné, je devais l'avouer, par cette soudaine joie qu'il avait laissé percer. Il souriait comme un dément alors qu'il avait décidé de faire demi-tour, quittant la tombe de feu le Roi. Il remonta à cheval aussi vite que possible et me pressa également pour que je fasse de même. Les gardes également étaient surpris, eux qui pensaient pouvoir prendre le temps de manger un peu avant de repartir. Ils avaient même installé une nappe que laquelle ils reposaient jusqu'alors. Je devais avouer qu'ils m'avaient brisé le coeur lorsqu'ils ramassèrent tristement les armes et qu'ils reprirent le chemin à pieds. J'aurai au moins voulu les inviter à monter à cheval avec moi mais tous les sacs étaient disposés sur le tapis de mon cheval, ce qui prenait la potentielle seconde place.
La ville commença à se profiler au loin alors que le soleil commençait a décliner. Il devait être encore tôt et le marché devait encore être ouvert. J'étais serein, nous n'allions pas passer la nuit de l'autre côté du pont, il s'agissait bien de la zone la moins sûre de l'extérieur. Mon regard se perdit dans cet horizon cassé par les murs d'enceinte avant que je ne me tourne vers Namjoon qui avait lâché ses rênes pour chercher au fond d'un sac de toile quelques écrits et dessins qu'il parcouraient à nouveau. A cet instant, mon ventre se contracta douloureusement, la perspective de me retrouver nu sous son regard devenait bien concrète et j'avais soudainement une appréhension à me dévoiler ainsi devant lui. Il savait beaucoup de choses à mon propos depuis seulement quelques jours et pourtant il allait en apprendre d'avantage. Mais quelque chose me tracassait. Que voulait-il voir de plus? Il m'avait vu dans des appareils si simples, toujours alors que je me lavais, alors il avait forcément dû voir... peut-être voulait-il que cela devienne officiel, qu'il n'ait plus à se cacher. Cela ne pouvait être si simple? Je n'en savais rien. La seule inquiétude me prenant étant le moment où j'avais faire tomber ma tunique ainsi que mon pantalon et attendre. Attendre qu'il ne me place, ne me fasse poser et qu'il se mette à dessiner. Je sentais déjà son regard juger les courbes plus intimes de mon corps et mon visage prit feu.
« Un coup de chaud, Yoongi? Petite soif? »
Je secouai la main devant la gourde tendue par Jungkook. « Non merci, je boirais plus tard gardes-en pour vous. Vous marchez »
Il haussa les épaules et raccrocha sa gourde fluide sur sa ceinture. Il reprit alors son sabre en mains et marcha à la hauteur des épaules de mon cheval. Il nous guida au travers du pont, passant parmi les paysans qui venaient depuis le sud du pays pour déjà visiter la ville et rendre hommage au Roi. Ils devaient contrôler toutes leurs marchandises et sacs pour s'assurer qu'ils ne faisaient pas entrée d'alcool forts ou d'autres objets qui pouvaient se retrouver sur l'étale de nos marchés. Nous, nous n'eûmes aucuns problèmes pour passer, la seule présence du prince dissuadant les gardes de nous faire patienter, même si je voyais parfaitement que le garde voulais à tout prix contrôler mon sac. Ainsi, lorsque le prince passa devant avec ses gardes, il stoppa mon cheval et me demanda de lui fournir tous les papiers indispensables à l'entrée dans la ville et d'éventrer mon sac. J'avais obéis. Je lui avais montré mes affaires et assuré que j'avais quitté la ville la veille. Il ne comptait pas me laisser passer si aisément mais c'était sans compter sur le prince qui, mettant pied à terre, avait rudement toussé.
VOUS LISEZ
Inkstone
FanfictionUn jeune prolétaire, durant la dynastie Joseon, se voit une magnifique occasion se présenter à lui. Il lui est proposé de prendre un emploi dans la résidence du prince. Ce prince est l'un des fils légitime du roi, mais la couronne ne lui étant pas d...