Je suivis mon professeur sans me faire désirer car il avait l'air sur la défensive et légèrement énervé à en juger par la poigne qu'il avait en cerclé autour de ma main. C'était limite trop serrer, mais je ne dis rien. Il me fait traversé la rue en quatrième vitesse, ne faisant même pas attention aux voitures qui arrivaient. Deux ou trois conducteurs se mirent à klaxonner, Liam n'y prêtant aucune attention. Il ouvrit la porte de chez sa tante d'une seule volée, si fort qu'elle cogna contre le mur, et me tira encor le bras à travers le couloir débouchant sur trois pièces et un escalier énorme. La première pièce sur laquelle débouchait le couloir de l'entrée était le salon aménagé assez moderne, avec cuisine américaine et des bai-vitrées donnant sur le jardin et offrant au séjour une superbe luminosité et de beaux couchés de soleil. La seconde pièce était une salle de bain toute aussi moderne que la pièce précédente, et la troisième pièce tout au fond était une chambre. Sûrement celle de Madame Kenedy.
- Ma chambre ainsi qu'une seconde salle de bain, un dressing et un bureau sont à l'étage supérieur. Ce soir, je te laisse ma chambre, je dormirai dans celle de ma tante ou dans le salon. A moins que tu veuilles que je ne sois pas loin, à ce moment là je peux dormir dans le bureau, c'est également une chambre d'ami, me dit-il.
- Euh... D'accord merci... Mais euh, je ne veux pas m'inviter. D'autant plus que je n'ai pas de vêtements de rechange pour demain et...
- Je te prêterai un t-shirt à moi, et une de mes amie a laissé quelques pantalons ici lorsqu'elle est venue le mois dernier. Tu peux en prendre un, continue-t-il en me coupant la parole. Tu peux t'asseoir dans le salon et te servir à manger si tu as faim ou soif, je vais préparer ta chambre pour ce soir.
Puis il me laissa là et monta les escaliers quatre à quatre avant de disparaître complètement de mon chant de vision. Je l'entends marcher au dessus de moi puis s'arrêter. Pendant dix longues secondes un silence régna, puis j'entends un objet tomber lourdement sur le sol suivit d'un bruit encore plus sourd et un juron s'échappant de la bouche de l'homme se trouvant là-haut... Je m'avance vers l'escalier, et d'un pas hésitant monta la première marche. Je pris une grande inspiration puis monta le reste de l'escalier. Arrivée à la dernière marche, je m'aventure du coté du couloir où l'une des portes est ouverte, et passe ma tête dans l'encadrement de celle-ci afin de regarder ce qui s'y trouve. Je vois mon professeur agenouillé au sol, se tenant le poignet. J'hésite à entrer dans la chambre puis finalement, je tente. Il ne pourra pas me reprocher de vouloir l'aider. Je m'approche de lui et pose une main sur son épaule avant de lui demander s'il va bien.
- Oui, oui tout va bien. C'est en voulant ranger quelques poids que je me suis tordu le poignet, ne me souvenant pas de sa masse.
- Avez-vous besoin de quelque chose ? Une pommade ou un bandage pour l'immobiliser ? Ou tout simplement, dites-moi où se range ce que vous voulez ranger et je le ferai... ? Essayai-je de négocier.
Il relève la tête vers moi et me sourit, puis se relève en s'appuyant sur son autre main et se place devant moi.
- Tout va bien, ne t'en fais pas pour moi. Retourne au salon, je vais finir de ranger en faisant attention, dit-il avant de me tourner à nouveau le dos et de reprendre ce qui tait tomber.
Je me tourne et m prépare à sortir de la chambre. Je pose une main sur l'encadrement de la porte et m'arrête discrètement pour regarder par dessus mon épaule. Il tenait entre ses mains plusieurs poids qui lui servaient pour ses haltères et d'autres outils visiblement utiles pour le même genre de pratique. Je souris, mais ne sachant pas pourquoi, je redescends au rez de chaussé et vais chercher mon téléphone dans mon sac. Je n'ai toujours aucune nouvelle de mes parents ce qui m'aurait d'ailleurs étonné, vu qu'ils ne me parlent quasiment pas. Même quand nous sommes tous les trois à la maison, ils ne parlent que de travail entre eux, mais ne se soucie pas de moi. Je pourrais, du jour au lendemain, me ramener avec les cheveux verts, des lentilles artificielles violettes, tatoués et percés ; qu'ils ne le remarqueraient même pas. En fait, ils ne sont là que pour me payer mon école, le reste je dois me débrouiller seule. C'est un peu l'équivalent de vivre en colocation, sans le dialogue. Voilà le résumé de ma vie. Je vais m'asseoir dans le canapé, gênée de ne pas être chez moi mais chez mon professeur, en quelque sorte. Je suis stressée et déstabilisée d'être dans une même maison que lui, seuls...
VOUS LISEZ
Teacher /L.P/
Teen FictionIl est son professeur, elle est son élève. Ils vont se lancer dans une histoire pleine de contraintes et de problèmes. Sauront-ils être discrets pour éviter les ennuies ?