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— Pourquoi tu ne dis rien ? Me demande-t-il en se rapprochant un peu plus de moi. Ce que je viens de te dire c'est ce que la plupart des mecs de la classe pensent de toi. Et apparemment, le bruit court que deux ou trois n'osent pas venir te voir.

— Aux dernières nouvelles, je n'ai encore mangé ou tué personne ? Dis-je en plaisantant.

Il ricane légèrement, ce qui lui donne un côté si enfantin mais tellement sexy à la fois... mon regard se pose sur ses lèvres... si fines et si bien dessinées qu'elles paraissent tout droit sorties d'un rêve. Je me mords l'intérieur de la joue gauche pour me dissuader de ne pas lui sauter au cou, non pas que ça me déplairai. Il est si beau, mais tellement "vieux".. certes, je suis majeur, mais cela n'empêche pas que je suis son étudiante, et toute relation professeur/élève est sévèrement puni par la loi et le règlement de l'établissement scolaire. Soudainement, j'entends quelque chose, mais j'étais persuadée de ne l'avoir entendu que dans ma tête. Cependant, il me ramène vite à la réalité en me le disant une deuxième fois :

— (...) se serai drôle d'un autre sens, tu crois pas ? Kayla ?

— Euh.. pardon quoi ? Demandai-je pour qu'il me redise.

— Si toi et moi on sortait ensembles, si on était un vrai couple, se serai dangereusement mystérieux mais aussi drôle d'un autre sens, tu crois pas ? Répète-t-il.

Je ne sais pas pourquoi, mais là tout d'un coup, plus aucun de mes membres et muscles ne répondent. J'aurai voulu me lever et partir prendre quelque chose à la cuisine pour pouvoir lui tourner le dos, mais impossible. Aucune réaction de la part de mes muscles, et je sens le rouge me monté aux joues. Putain, je dois ressembler à une tomate en ce moment même... il me regarde et sourit en voyant ma réaction.

— Je plaisante, tu le sais. Cependant j'aimerai connaitre ton opinion sur ça, je peux ? Dit-il en posant une main amicale sur mon épaule. Dis-moi ce que tu en penses.

— Euh.. je euh.. bah je.. j'en sais rien à vrai dire.. j'y ai jamais réfléchis, dis-je en détournant le regard vers la fenêtre. C'est vrai que ça peut être drôle de vivre dans le mystère, mais.. ce que je veux dire c'est que.. non désolé je peux pas, dis-je en enlevant sa main de mon épaule, et en attrapant mon sac que le sol avant de me lever et de me diriger vers la porte d'entrée. Sans un mot de plus je la franchis et me retrouve dans la rue face à une allée totalement déserte. Je commence à m'aventurer dans la rue en direction du centre ville où je pourrai prendre une chambre d'hôtel pour la nuit, lorsque j'entends des pas précipités derrière moi. En croyant que mon professeur me suivait, je me retourne prête à lui dire que je ne pouvais pas rester dormir chez lui ce soir, que c'était beaucoup trop inapproprié par rapport à la situation actuelle, mais au lieu de ça, je fis face à une femme. Elle était de la même taille de que moi, avait de longs cheveux noirs qui descendait en cascade jusqu'au creux de ses reins, coiffés en une queue de cheval haute, elle était habillée d'une chemise deux fois trop grande pour elle et d'un jean bleu délavé et troué. Son visage était maigre, on aurait dit qu'elle était malade... elle avait des traces d'un début de cernes sous ses yeux verts. Elle s'arrêta à dix centimètres de moi, la respiration haletante, et m'examina pendant une longue minute avant de me regarder dans les yeux. Elle ne dit rien avant un long moment, puis fini par dire :

— Je sais pas ce qu'il te trouve, t'es tellement banale comme fille. J'étais tellement mieux que toi que tu mérites de crever pour m'avoir pris l'homme de ma vie, d'une voix tellement sèche que c'était à se demander si elle buvait de temps en temps... il était mien, nous allions emménager ensembles ! Et puis il a fallut que tu montre le bout de ton p'tit cul pour qu'il change totalement de comportement avec moi et finisse par me quitter pour se mettre en couple avec toi. Tu m'dégoutes! Sale catin. Voleuse d'homme. Salope !

Wow.. ces mots m'ont fait comme un électrochoc dans la poitrine.. de qui pouvait-elle me parler pour me reprocher de lui avoir prit ? Je suis célibataire... et je n'aime qu'un seul homme ici, je doute fort que cela soit son ex.. je ne réponds pas à ses paroles et continue de réfléchir quand tout d'un coup, une voix de mot à crier si fort qu'on en sursauta toutes les deux.

— Esther ! Laisse la tranquille ! Elle n'a rien à voir là dedans !

C'était lui. Il était revenu. Il m'avait suivit.

Teacher /L.P/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant