Teacher /L.P/

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PDV LIAM.

Depuis le passage d'Esther dans la rue pour menacer Kayla, je ne peux m'empêcher de croire que ça se reproduire tôt ou tard. Mais il est hors de question que je la laisse être seule, dorénavant ! Elle va me trouver étouffant à force, je le sais, mais je ne peux pas me permettre qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi. C'est une fille si adorable, si gentille... Si belle. Esther est capable de tout, parce qu'elle est complètement timbrée. C'est donc pour cela que je me suis retrouvé dans cette rue moi aussi, à ce moment là. J'ai suivis Kayla pour justement être sûr qu'il ne lui arriverai rien de tel. Je ne voulais pas qu'elle s'en aille. J'ai demandé à ma tante de ne pas rentrer ce soir pour me laisser seul avec elle, parce que je dois lui parler de quelque chose qui me tracasse depuis un mois environ... Ce qui hante mes nuits, depuis, mais me fait sourire en même temps. On est rentré à la maison après l'incident et on est retourné dans le salon. On a repris nos places sur le canapé et on s'est remis à parler de tous et de rien pendant des heures sans voir le temps passé et la lumière de dehors déclinée. Je me suis stoppé de parler quand je me suis rendus compte, et je me suis levé pour prendre mon téléphone dans l'entrée de la maison, en allumant l'interrupteur, au passage. Je réapparaît quelques secondes après dans l'entrée du salon, et me mets à sourire comme un con quand je vois quelques tweets apparaître sur le compte Twitter d'un de mes collègues. Il me les avait envoyé en captures d'écrans, et ceux-ci disaient, pour la plupart, que Kayla et moi sortions ensembles, ou tout simplement que l'on couchait ensembles. Ça me fait rire dans le sens où, c'est vrai, que c'est possible, mais que ce n'est pas le cas. Quand je lui explique, elle passe de tout sourire à neutre en quelques secondes, mais je ne comprends pas tout de suite pourquoi. Je ne comprends qu'après, quand elle me parle froidement quand elle répond à ma question "Qu'est-ce que tu veux manger ?" Où elle répond simplement "J'ai pas faim." avant de changer de sujet. Je l'ai vexée. Con que je suis. Et c'est moi qui me suis vexé quand je lui ai expliqué que ma tante ne rentrerai pas ce soir et qu'on aurai la maison pour nous seuls, et qu'elle a répondu "Oh, super...". A croire qu'elle n'est pas contente.

— Qu'est-ce que t'as à la fin ? Elle est passée où la Kayla gentille et souriante des deux derniers mois ? m'emportai-je sans le vouloir.

— Elle est toujours là, cachée derrière la grimace qui me sert de visage depuis quelques temps, répond-elle sèchement.

— Et pourquoi elle est là cette "grimace" ? Pourquoi est-elle apparue ? Qui en est responsable ? Je connais cette personne ? dis-je en l'interrogeant. En posant cette question, moi-même je me suis trouvé lourd.

— Oui, répond-elle à ma dernière question. Elle est là à cause d'une personne que vous ne connaissez que trop bien. Et elle est là parce que cette personne m'a dit quelque chose de vexant.

Je me tais, et commence à réfléchir. Plusieurs pensées me traversent l'esprit, dont une qui m'a particulièrement attirée l'attention; je me suis vu en couple avec elle. Je me suis vu la réconfortée quand elle n'allait pas bien et être là pour elle quand elle en avait besoin. Je me suis vu pouvoir l'embrassée quand elle pleurait et sécher ses larmes en lui disant des mots doux. Je me suis vu être celui dont elle aurait besoin dans chacun de ces durs moments. Et putain j'ai aimé cette vision. Je souris bêtement en y repensant. Mais elle l'a remarqué...

— À quoi tu penses, me demande-t-elle septique et avec un soupçon d'inquiétude discret mais percevable.

— Une pensée débile vient de me traversée l'esprit, dis-je en ne pensant pas le mot "débile" que j'ai sortis. C'était loin de l'être. C'était débile mais beau à la fois, j'ai aimé ça, ajoutai-je.

Elle devient livide et déglutis avec difficulté, avant de demander :

— Qu'est-ce que c'était ? À quoi tu pensais ?

— Je me suis imaginé sortir avec toi. Je me suis vu être ton petit copain, dis-je le plus calmement possible.

Elle retrouva des couleurs grâce au rouge qui lui monta aux joues, et cacha son visage dans ses mains pour ne pas me regarder. Elle sourit. Je souris.