Teacher /L.P/

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Pendant tout ce temps, on a continué de parler encore et encore. Tant parler qu'on n'a pas vu la lumière du soleil déclinée et l'heure tournée. Tout d'un coup, il s'interrompt dans son explication mathématique sur le pourquoi du comment les chiffres et les lettres ont été mélangé dans la matière, et se lève du canapé. Il se dirige vers le couloir et disparaît de mon champ de visions pendant une demie seconde avant de réapparaître, un sourire gigantesque sur les lèvres.

— Quoi, qu'est-ce qui te fait sourire, dis-je.

— Apparemment le bruit court déjà que je me tape une de mes élèves -toi- ou que tu te tapes un de tes professeurs -moi- selon les points de vue, dit-il en me montrant son téléphone et en rigolant.

— Et tu trouves ça drôle ? Imagine ta ou ma réputation demain à l'université !

— T'en fais pas, nous deux on sait que c'est faux. On n'entretient aucune autre relation qu'amicale, on est d'accord ?

Eh bien oui, malheureusement, dis-je dans ma tête. Et ça ne changera sûrement jamais...

— Hein Kayla ?

— Ouais ouais, c'est amicale.

Je m'enfonce un peu plus dans le canapé et ne dis plus rien. Il va bien falloir qu'il comprenne un jour où l'autre que ce n'est pas que de l'amitié ! Je ne vais pas continuer à faire semblant pour trente ans. Il va falloir une bonne fois pour toute que je trouve un moyen de me jeter à l'eau et de lui dire la vérité.

— Qu'est-ce que tu veux manger ? me demande-t-il en venait reprendre sa place d'il y a quelques minutes.

— J'ai pas faim, dis-je sèchement. Puis pour changer de sujet, j'ajoute : Ta tante ne devait pas rentrer il y a plus d'une heure déjà ?

— Elle ne rentre pas ce soir, elle dort chez une de ses amies. On a la maison pour nous seuls.

— Oh, super..., dis-je plus fort que je ne l'aurai voulu. Visiblement il m'a entendu, puisqu'il me regarde maintenant avec de grands yeux ronds.

— T'as dis quoi ? Qu'est-ce que tu as à la fin ? Elle est passée où la Kayla souriante à n'importe quoi des deux derniers mois ?

— Elle est toujours là, cachée derrière la grimace qui me sert de visage depuis quelques temps.

— Et pourquoi elle est là cette "grimace" ? Pourquoi est-elle apparue ? Qui en est responsable ? Je connais cette personne ?

— Oui. Elle est là à cause d'une personne que vous ne connaissez que trop bien. Et elle est là parce que cette personne a dit quelque chose de vexant.

Il ne dit plus rien pendant plusieurs minutes... Il se tut et se mit à réfléchir. Pendant une durée indéterminée. Il ne dit plus rien, puis soudain se mit à sourire.

— À quoi tu penses ? demandai-je septique.

— Une pensée débile vient de me traversée l'esprit. C'était débile mais beau à la fois, j'ai aimé ça.

— Qu'est-ce que c'était ? À quoi tu pensais ?

— Je me suis imaginé sortir avec toi. Je me suis vu être ton petit copain.