- PROLOGUE -

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• ATELLA •

Je suis en train de lire un manuel de science dans ma chambre quand soudain, j'entends des cris qui viennent d'en bas. Il est vingt-trois heures, mes petites sœurs et mon petit frère doivent déjà dormir.
Je décide de sortir de ma chambre pour me poster dans les escaliers et écouter ce qu'il se passe.
Quand j'y arrive, mon grand-frère est déjà assis sur les marches, il écoute et observe lui aussi. Je m'assieds à côté de lui et j'écoute.

« — Tu étais où ?! Tu étais où ?! Pourquoi tu reviens toujours tard comme ça ?! s'écria ma mère.
— Je suis grand, non ? Je fais ce qui me plaît, réplique mon père.
— Ça fait un an que ça dure ! Tout le temps, tu reviens tard !
— Et alors ?! Moi au moins je bosse ! Tu as arrêté de travailler, je ne sais même pas pourquoi !
— Si tu ne rentres pas quand je te le demande, jamais tu ne pourras savoir cette chose importante que j'ai à te dire !
— Maintenant je suis là. Parle ! »

Ma mère prend une grande inspiration et dit :

« — Je suis enceinte.
— Hééé ! Seigneur Jesus-Christ de Nazareth ! Comment est-ce possible ?!
— À ton avis... »

Mon père s'assoit sur le canapé.

« — Tu dois avorter, dit-il.
— Mais tu es malade toi ! Jamais je ne ferais ça ! En plus c'est trop tard.
— Comment ça ?
— Ça fait quatre mois que je suis enceinte !
— Va à l'étranger !
— Non !
— Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ?! Quatre mois ! Tu te rends compte !?
— Si monsieur rentrait quand je l'appelle, on en serait pas là !
— Bon, je vais prendre une douche. »

Mon frère et moi regagnons vite nos chambres respectives avant que notre paternel ne monte.
Ça fait depuis de longs mois que mes parents se disputent sans arrêt. Mon père revient à des heures tardives ce qui a le chic d'agacer ma mère et chaque soir, on a le droit à ce genre de scène. Ma mère a déjà songé au divorce mais maintenant qu'elle est enceinte, elle ne peut plus.

{...}

Je me suis changée, j'ai éteint toutes les lumières de ma chambre, je voulais rentrer sous ma couette quand j'entends encore des cris mais là, ils sont différents. C'est comme si ma mère pleurait de rage.
Est-ce que je vais écouter ou pas ?

Oui, j'y vais.

« — Je comprends mieux pourquoi depuis un an tu ne revenais pas directement après ton travail ! Tu me trompais jusqu'à présent ! hurle ma mère entre deux sanglots.
— Ressaisis-toi, tu dis n'importe quoi, fit mon père avec indifférence.
— Quand tu étais sous la douche là, tout à l'heure, une femme t'as appelé, j'ai décroché.
— Qui t'as dit de décrocher ?!
— Chut ! Laisse-moi finir ! Et en disant "allô ?" elle a dit : "Bonjour bébé." J'ai demandé qui c'était et elle m'a posé la même question, j'ai répondu que j'étais ta femme et elle m'a répondu : "Il y a dû avoir une erreur, c'est moi sa future femme." Donc toi, tu voulais marier une autre femme ?!
— Mais non ! Elle dit n'importe quoi... »

Ma mère avait arrêté de pleurer. Son expression de visage changea tout d'un coup, on pouvait y lire de la haine.

« — Après on s'étonne que les gens disent que les Africains sont polygames ?! Ils ont raison, c'est la vérité ! Toi tu l'es mais plus pour longtemps ! vocifère ma mère.
— Comment ça ?
— On est pas en Afrique ici pour avoir plusieurs femmes ! Tu vas quitter la maison et partir avec ta jeune fille là qui pourrait être ta fille ! Je songeais au divorce, maintenant, c'est définitif mais j'espère que tu viendras voir l'enfant là quand il va naître, juste pour qu'il voit son père.
— Tu as besoin de dormir...
— Pas du tout ! s'exclame ma mère. Dormir ? Allez quitte là !
— Bon, oui je t'ai trompé mais elle ne compte pas pour moi ! C'est toi que j'aime !
— Regardez-moi ça. On dirait un adolescent. Pas de ça chez moi ! Aujourd'hui, tu vas dormir sur le canapé et demain, tu m'entends ?! Demain, je ne veux plus te voir !!! Tu as bien entendu ?! Tu prendras toutes tes affaires et tu quitteras cette maison !
— Tu comptes vivre où avec les enfants ?
— Tais-toi ! Ce n'est pas ton problème ! Tu verras, on va pas divorcer à l'amiable toi et moi ! Ce sera pour faute ! Pour ta faute ! Et les enfants, j'obtiendrai leur garde exclusive, tu vas voir ça ! »

Ma mère tchippa et elle monta doucement à l'étage. Mon frère et moi avions déjà regagné nos chambres avant elle.

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À suivre...

ATELLA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant