• BRYAN •Depuis la... mort d'Austin, je ne vis plus.
Julian a bien voulu m'accueillir chez lui car il a peur qu'en restant seul avec moi-même, je fasse une connerie. Cela dit... il a raison. J'y songe depuis que j'ai appris qu'il ne s'en sortirait pas. Je me sens fautif et j'aimerais l'avoir en face de moi pour lui dire que je suis sincèrement désolé et que je regrette fortement, mais même cela ne suffirait pas. Et si je l'avais encore en face de moi, j'aurais pas à lui dire tout ça, putain !« — Bryan... » fit Julian me sortant de mes pensées.
Je lève la tête. Mon regard va de Julian à Atella puis d'Atella à Julian. Je baisse vite les yeux. Je ne peux pas voir leur regard qui exprime la pitié. Je... je préfère... souffrir... seul. Je sais que la mort d'Austin les affectent mais pas autant que moi.
« — Si je peux me permettre Bryan... où était ta tante pendant tout ce temps ? » me questionne Atella.
Je relève ma tête brusquement et soudain, un sentiment de rage m'envahit.
« — Ma tante ? Cette salope ?! »
Julian et Atella ouvrirent de grands yeux d'étonnement et d'incompréhension.
« — Elle m'a abandonné ! À cause de mon orientation sexuelle ! Elle a décidé de repartir d'où elle venait, en me laissant comme ça, sans mode d'emploi. Je ne pouvais pas continuer à payer l'appartement seul donc j'ai tout rendu, j'ai quitté l'appart et j'ai vécu dehors... jusqu'à aujourd'hui.
— Vraiment ?! s'exclame Atella.
— Mais pourquoi tu ne nous a pas appelés ? demande Julian.
— Je... je sais pas. Je... je voulais me débrouiller tout seul... »Les larmes me viennent.
« — J'étais un peu perdu à cause de l'accident. Je ne pouvais pas voir Austin donc je m'inquiétais chaque jour pour lui... enfin bref. »
Je commence à pleurer. Je baisse la tête et je cache mon visage avec mes mains.
Je sens que mes amis viennent s'assoir à mes côtés et je sens des caresses sur mon dos.Je me mets à penser à la vie que je devrais mener ensuite.
Je me retrouve sans famille. Mais je suis majeur donc au lieu d'aller à l'université comme tout le monde, je vais commencer à me chercher un petit boulot, de quoi avoir assez pour que je puisse me louer un studio et manger.
Je ne vais pas rester éternellement chez Julian déjà que sa mère galère pour subvenir à leurs besoins, je ne vais pas me rajouter.
Je veux être un poids pour personne.{...}
Il est dix-neuf heures. J'ai décidé de sortir un peu.
Je suis assis dans un bar et j'enchaîne les verres avec les économies qu'il me reste. J'ai envie de m'oublier et d'oublier tout ça pour un moment.« — Hé petit ! » m'interpelle une voix.
Je tourne ma tête vers la gauche et je vois un homme, la quarantaine, cheveux brun, mi-long.
« — Oui, je m'adresse à toi jeune homme. Qu'est-ce qu'un jeune comme toi fait dans un bar à se soûler ?
— Vous savez, on a tous des problèmes monsieur.
— Mais se soûler n'est pas un moyen de régler ses problèmes.
— Certes, mais ça permet de les oublier.
— Pour un moment, ajouta-t-il.
— Oui mais ça permet de souffler.
— Ça ne règle toujours rien.
— Bon, qu'est-ce que vous me voulez à la fin ?!
— Oh, calme beau gosse, on discute simplement. »Je ferme les yeux et je respire pour me calmer.
« — Tu dois avoir du succès avec les filles, toi ?
— Euh... les filles c'est pas mon style, si vous voyez ce que je veux dire.
— Ah je vois ! T'es gay ?
— Oui.
— Hmmm, fit-il.
— Quoi ?
— T'en as pas l'air. »Je me contente simplement de lever les yeux au ciel. Je ne voulais pas m'énerver aujourd'hui.
« — T'aimes le réconfort ? »
Je le regarde bien dans les yeux.
J'essaie de détecter ce que dit son regard mais je n'y arrive pas. Il est étrange, il me fait penser à un psychiatre.
Mais où est-ce qu'il veut en venir à la fin ?!« — Si c'est pour des propositions bizarres, c'est non, annonçai-je.
— Des propositions bizarres ? Tu veux dire... coucher avec toi ? Non, pas du tout enfin ! »Je détourne le regard pour observer le fond de mon verre.
« — Bon, j'ai une proposition à te faire. Je vois que tu n'es pas bien et que tu as sûrement besoin de réconfort d'une manière ou d'une autre donc je te propose un travail.
— Un travail ?
— Oui.
— Quel type de travail ? me méfiai-je.
— Hmmm, dans une boîte. »Quoi ?! Non non non non non ! Je ne peux pas !
« — Ça rapporte beaucoup. Tu peux gagner 500€ en une soirée ou même plus et si tu viens toute la semaine ça fait environ 2500€ donc en un mois tu peux déjà avoir un sacré pactole. Je te propose de travailler en tant que strip-teaser dans une boîte de nuit. »
Strip-teaser ?! Dans une boîte de nuit ?!
« — Vous déconnez ?! J'ai pas envie de me déshabiller devant des meufs en chaleur chaque soir !
— Ça peut être des mecs en chaleur, si tu veux.
— Non ! Et puis je fais pas ce genre de métier en boîte là ! »L'homme m'a aussitôt fusillé du regard.
« — Pourtant avoir des filles, des mecs pour toi en l'occurrence, qui t'admirent, te désirent, t'acclament et te payent chaque soir, c'est flatteur, dit-il.
— Et après les shows, il faut coucher avec eux, c'est ça ?!
— Libre à toi de choisir. C'est un choix facultatif. Tu décides si tu fonctionnes comme ça ou non ou si tu veux faire des exceptions parfois, si t'as une petite envie tu sais... »Je le regarde avec mépris et avec un peu de dégoût j'avoue, mais en même temps, une petite voix me dit d'accepter ce job parce que je suis fauché, je suis censé être à la rue mais je squatte chez un pote qui est déjà en galère avec sa famille. J'ai perdu un être très cher et je me dit qu'un peu de réconfort me ferait du bien...
Bref, je compte y réfléchir.— C'ÉTAIT LE CHAPITRE QUARANTE-NEUF —
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ATELLA
Teen FictionIntelligente et atypique sont deux mots pour décrire cette jeune lycéenne. _________________ Dans l'entourage d'A...