- HUIT -

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JULIAN •

Je franchis une nouvelle fois les portes du lycée pour cette nouvelle journée de cours.
J'avance tête baissée comme je le fais d'habitude quand je suis seul. Depuis que le lycée est au courant de mon histoire qui a un lien avec le métier de ma mère, on me regarde plus de la même façon. Ça chuchote sur ma sœur et moi, les gens n'osent pas nous approcher à part Austin, Bryan et Atella maintenant. Les gens ici ont peut-être peur de nous approcher parce qu'ils pensent qu'on est atteint du... du... du VIH mais c'est pas notre cas ! Nous sommes tout à fait en bonne santé et ma mère aussi.

Je ne sais pas par quel moyen ça s'est su ou du moins je n'arrive pas à y croire.
Apparement, ce serait au dernier conseil de classe en seconde, les profs parlaient de mon cas et l'un d'eux a dû raconter que j'avais pas une vie facile, sans père et avec le métier atypique de ma mère. Un autre prof a demandé quel était son métier et le prof lui a répondu. Ils avaient complètement oublié qu'ils étaient à un conseil de classe en présence des délégués, ils pensaient être à une réunion entre profs seulement.
Après ça, les délégués ont tout balancé et ça s'est propagé.
Et puisque Yulia est ma sœur, elle en subit les frais.
Il y a les petits frères et les petites sœurs de mes camarades de terminale qui sont présents au lycée que ça soit en seconde ou en première donc ils en parlent entre eux et voilà comment tout le lycée est au courant.

Ma mère croit que seuls les professeurs et le proviseur sont au courant mais elle se trompe. Yulia et moi voulions lui dire mais nous n'en avons pas eu le courage. Ça nous affecte ma sœur et moi directement au lycée mais le fait que des lycéens sachent ça, ça pourrait aussi beaucoup affecter ma mère et nous n'avons pas envie de la voir au plus mal, nous préférons souffrir à sa place. En plus, de ce qu'il en est, Yulia et moi sommes des enfants non-voulus donc autant souffrir en silence comme si on existait pas.

En pensant ça, je peux donner l'impression que je suis complètement dépressif alors que pas du tout. C'est vrai que parfois je peux avoir des moments d'absence parce que je pense à quoi ma vie aurait ressemblée si je serais né dans une famille qui m'avait "prévu". Je peux aussi pleurer à cause de ça mais c'est rare. Ma sœur et moi avons au moins la chance d'être nés avec une facilité à ne pas être très émotif même si ça nous arrive parfois de l'être.
Par exemple avec Atella, je cache bien qu'elle m'intéresse. Je suis sûr qu'elle ne se doute de rien par rapport à mes sentiments qui ne font que s'amplifier au fil des semaines.

« — Hé fils de pute, j'te parle ! »

Cette grosse voix me fit sortir de mes pensées. C'est l'un des sbires de Reine qui s'adresse à moi.

« — Qu'est-ce que tu m'veux ?! m'exclamai-je.
— Parle mieux avec ta bouche ! » rétorque-t-il.

Je décide de l'ignorer et de partir...

« — Ta meuf elle est au courant. » balance Kelly.

Je me stoppe net dans mon élan.

« — Quelle meuf ? demandai-je.
— Bah Atella ! » fit-elle.

Je fais un pas en arrière toujours dos à eux.

« — C'est pas ma meuf. » dis-je tout simplement.

Je me retourne et je pars me poster devant eux.

ATELLA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant