- QUARANTE -

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ATELLA

Austin, Bryan et moi venons de finir de manger. Nous sortons du réfectoire et nous descendons dans la cour.

« — J'arrive tout de suite les gars, je vais aux toilettes. »

Ils acquiescent.

Pas loin des toilettes, j'entends des chuchotements ou plutôt des marmonnements. Ils sont particuliers... c'est comme si deux personnes se disputaient.
Je me rapproche vers ces sons.

« — Bravo Amélie, bravo je te félicite ! T'es fière de toi maintenant !?
— ...
— Bah réponds maintenant, assume ! »

Je reconnais la voix de Julian. Il est en colère, vraiment en colère et je crois même qu'il pleure de rage.

« — Écoute Julian, arrête de pleurer, je... je ne voulais pas te faire de mal. C'est vrai que... c'est vrai que c'est pas bien ce que j'ai fait mais je t'aime et j'ai envie d'être en couple avec toi, tu comprends ?
— Inventer des rumeurs comme quoi on a couché ensemble, c'est de l'amour ?!!
— J'ai déconné. Je n'aurais jamais dû inventer cette histoire. »

Alors c'est vraiment vrai ? C'est un coup monté d'Amélie ?

« — Mais... Atella c'est... c'est pas une fille qu'il te faut.
— Qu'est-ce que t'en sais ?!
— Elle te correspond pas.
— Pourquoi tu t'habilles comme elle au fait ?
— Je... car... je...
— Ouais c'est bien ce que je pensais. T'es jalouse d'elle. T'es qu'une simple jalouse en fait ! T'es jalouse parce que tu sais qu'il y a qu'elle que j'aime. T'es jalouse parce que c'est sa beauté que je préfère et pas la tienne. T'es jalouse parce qu'elle est plus intelligente, réfléchie et cultivée que toi. T'es jalouse parce qu'elle a beaucoup plus de style que toi que t'en viens même à copier. T'es jalouse parce qu'elle a plus de talents que toi. T'es jalouse parce que c'est elle que préfère, bref, t'aimerais bien lui ressembler pour prendre sa place sauf que tu n'y arriveras pas. Tu sais pourquoi ? Parce qu'Atella, elle est unique. »

Le visage d'Amélie se décompose. Elle s'est prise une bonne douche froide.
Je décide de faire irruption dans la conversation.

« — Julian... » fis-je.

Ils remarquent ma présence.

« — J'ai tout entendu. Tu n'es qu'une sale petite peste Amélie ! Tu as réussi à me faire douter du garçon que j'aime ! Pfff, sale traînée ! Et qu'est-ce qu'il te prend à copier mon style là !? Ça te va pas ! »

À ce moment là, Amélie se jette sur moi.
Julian mis fin à la bagarre en maîtrisant Amélie mais celle-ci continuait de crier.
La résonance de ses cris a alerté la CPE et le proviseur qui sont descendus de leur bureau jusqu'à nous.

« — Qu'est-ce que c'est que ce vacarme ?! Vous trois dans mon bureau tout de suite ! » s'exclame le proviseur.

{...}

Julian et moi avons expliqué à la CPE et au proviseur ce qu'il s'est passé pour qu'on en arrive là avec Amélie.

« — Oh ciel ! Nous avons une deuxième Camille parmi nous. » fit la CPE.

Dites donc, Camille a marqué les esprits ici avec sa sorcellerie !
Pfff...

« — Qu'est-ce que vous avez toutes avec Atella en ce moment ?! Laissez-là ! Parfois j'entends même des filles chuchoter sur elle quand je passe dans les couloirs ! Stop à la fin ! C'est de l'acharnement ! » s'exclame la CPE.

C'est aussi de la jalousie madame.

« — Je ne veux plus te voir dans ce lycée Amélie ! continue-t-elle.
— Quoi ?! Non ! s'écrie la concernée.
— Je suis du même avis, dit le proviseur. Il y a trop de problèmes dans ce lycée. Désormais, je vire les fouteurs de merde, excusez-moi du terme !
— Mais je n'ai rien fait de grave ! s'indigne Amélie.
— Peut-être que c'était trop pour toi Amélie... Tu... tu dois peut-être être jalouse maladive... tu... tu pourrais envisager de te faire aider... propose la CPE.
— Vous pensez que je suis folle, c'est ça ?!
— Quoi qu'il en soit, un prochain conseil de discipline t'attend et c'est l'exclusion définitive assurée ! déclare le proviseur.
— Nous allons prévenir tes parents. Atella et Julian vous pouvez disposer, vous n'aurez rien puisque vous êtes innocents. » conclut la CPE.

J'ai eu le droit au dernier regard foudroyant que me lance Amélie et elle n'épargne pas Julian non plus.

Il reste quelques minutes avant que ça sonne donc je décide de prendre Julian à part dans la cour pour discuter.

« — Tu me crois maintenant ? » commence-t-il.

Je me sens vraiment conne et j'ai honte de moi.
Comment j'ai pu être aussi naïve ?

« — Pardon Julian, je te demande pardon. Je... je me sens idiote et je regrette. J'aurais dû te croire. Pourquoi j'ai douté de toi ? Pourquoi j'ai douté ?!
— Atella... du calme, c'est bon ça va aller. Tu ne pouvais pas savoir, me rassure-t-il.
— Mais même ! J'aurais dû te faire confiance jusqu'au bout. Je suis complètement stupide.
— Mais non, dis pas ça.
— Est-ce que... tu... est-ce que tu veux encore de moi ? »

Il pose ses mains sur mes joues en souriant.

« — C'est même pas une question qu'il faut me poser. »

Et il m'embrasse.



C'ÉTAIT LE CHAPITRE QUARANTE —

ATELLA Où les histoires vivent. Découvrez maintenant