Chapitre 19

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Louann : 

Je tente d'inspirer et d'expirer de façon régulière. J'ai toujours haïs les espaces fermés, cette sensation de confinement qui m'étouffe. De plus, ces murs de béton et ces tuyaux ne me disent rien qui vaille. Un bruit sourd et métallique se fait entendre. CLANG ! Suivi un grondement caverneux qui  se fond d'abord dans les murmures des élèves tendus, avant de devenir de plus en plus distinct. Mon sang ne fais qu'un tour.

- Putain, ils vont nous noyer ! hurle Maël. 

Au même instant, le grondement devient assourdissant et les tuyaux se mettent à vomir de puissants jets d'eau lâchant sans doute un bonne centaine de litres par seconde. Un jet frappe une fille qui se trouvait juste en dessous avec tant de force, que la pauvre se retrouve projetée contre le mur d'en face. Sa tête percute violemment le mur et son corps sans vie s'effondre comme une masse dans la bonne quarantaine de centimètre d'eau qui nous lèche les mollets. L'eau transparente sur le sol de béton blanc se teinte de rouge. 

Alors les gens hurlent. Moi aussi je panique, je cherche désespérément une issue. Je tâte les murs en vain. Mes camarades se bousculent, tentent d'escalader en vain les murs lisses. Ceux qui passent sous les jets se font écraser par la centaine de litre qui s'en déverse. Je bouscule Noémie en larme et Jo dont les cheveux dégoulinant masquent le visage. J'attrape la main de Noémie et le moignon de Jo :

-Ça va aller les filles ne paniquez pas...

-Tu rigoles ? Hoquète Noémie, on va mourir noyés !

Nous sommes toutes les trois rejointes par Maël, Mathilde, Simon, Jean et Arthur, les seuls qui n'ont pas encore perdus leurs moyens sous la panique.

- Il faut trouver par quel moyen sortir d'ici ! hurle Arthur pour se faire entendre par dessus le bruit de l'eau.

- Peut être qu'il y a une trappe quelque part, propose Simon. 

- S'il y en a une, elle est bien cachée...je ne vois d'ouvertures nulle part mis à part les tuyaux !

- Si on essayait de les briser ? 

- Impossible, dit Jean, ils sont bien trop solides, c'est du métal. Et puis on ne peut pas les atteindre.

- On ne peut pas encore les atteindre, rectifie Maël, regardez comme le niveau monte vite, on a déjà de l'eau au dessus des hanches.

-Il ne nous reste plus qu'à tâter le sol et les mur pour dénicher une éventuelle sortie, dit Jo qui semble un peu calmée. 

- Alors vite ! Prenez chacun un côté, crie Mathilde. Simon, Jean et Arthur, faites les murs vous êtes les plus grands. Les autres, répartissez-vous le sol. Cherchez bien avant que l'on commence à flotter, car si on trouve une trappe au sol trop tard, on est foutu car tout le monde n'arrivera pas à nager vers le fond.

- Très ingénieux, allons y, dit Maël en la fixant avec insistance.

- Oui, allons y, répond Mathilde en soutenant son regard. 

Les deux se dévisagent avec une insistance provocante pendant de longues secondes. Puis Mathilde semble tout à coup reprendre ses esprits et détache son regard de Maël avant de dire :

-Allez au travail !

Accroupis dans l'eau, nous cherchons avec une folle détermination un moyen de sortir miraculeux. Mais il y en a forcément un ! De plus, nous devons éviter à tout bout de champs les autres élèves qui s'agitent dans tous les sens paniqués. Bientôt, l'eau est si haute que je dois plonger mon corps tout entier dans ses bras glacés pour que mes mains atteignent le fond de la pièce. Je me perds, je suis bousculées, je repasse plusieurs fois au même endroit. Je commence à faiblir et à avoir froid. Je rejoins les autres : 

DownstairsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant