CHAPITRE 3

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Vers 19 heures, je m'étais finalement calmée. Je suis descendue en bas pour apercevoir mes parents qui étaient confortablement assis dans le salon. En me voyant, ma mère m'a demandé d'aller chercher le souper puisqu'elle ne voulait pas cuisiner. Alors, j'ai enfilé mes chaussure, j'ai pris mon sac et je suis sortie.

J'ai mis mes écouteurs dans mes oreilles et je me suis tranquillement mis à marcher. Le restaurant n'était qu'à dix minutes de chez moi. En effet, pour l'instant, je n'ai pas encore mon permis de conduire en poche. Je ne peux donc pas prendre la voiture de ma mère : une vieille Toyota Corolla bleue de 1993. Elle est tout rouillée, mais ma mère m'affirme qu'il faut utiliser ses choses jusqu'à leur fin. Elle pense tout de même à mettre de l'argent de côté pour la prochaine voiture. De son côté, mon père a une Honda grise, mais ce n'est pas vraiment important de savoir ça.

Sur le chemin, je me suis arrêtée au restaurant Amir afin d'acheter du Shish-taouk (un pita roulé contenant du poulet, des tomates, de la laitue et une sauce blanche sucrée (image en haut de la section)). J'adore ce restaurant. Ils servent les meilleures pitas que je n'ai jamais mangé. Je raffole de ceux au poulet accompagné d'une sauce douce.

J'étais tellement contente de pouvoir aller dehors malgré le temps froid. Habituellement, je déteste ce climat, mais cette fois ci, cela m'a vraiment fait du bien et m'empêche de devenir folle. En effet, c'est l'occasion de sortir seul avec sa musique au oreille pour se concentrer sur ses pensées. Je pense au futur et je me pose des questions. En ce moment, je me concentre sur mon choix de carrière. J'hésite entre devenir enseignante ou avocate. Je dois faire mon choix dans deux semaines, mais pourquoi doit-on choisir ce que nous feront toute notre vie à 18 ans. 

Sur le chemin du retour, j'ai entendu quelques bruits de pas provenant de derrière moi. Ces pas s'approchaient de plus en plus vite. Je ne suis pas du genre à m'affoler et à m'énerver pour un rien, mais je commençais à paniquer. Je me disais de rester calme, mais rien à faire. Mes nerfs ont pris le dessus et c'est à ce moment que je me suis mise à courir le plus vite possible. Après cinq minutes, je me suis arrêtée pour reprendre mon souffle. Je n'entendais plus aucun son, outre celui des branches d'arbres qui se frottent les unes aux autres. Je me suis mis à rire. C'était surement un coureur qui s'entraînait. 

Alors, j'ai continué d'avancer en marchant pour retourner chez moi. Soudainement, à cinq rue de chez moi, j'ai senti une main sur mon épaule. Celle-ci avait une solide poigne. Au touché, mon cœur ne fit qu'un bond dans ma cage thoracique. Je m'apprêtais à crier quand il a mis sa main devant ma bouche. Je ne pouvais pas le voir, mais j'ai commencé à me débattre de toutes mes forces. Je lui ai même donné un coup de pied sur le tibias, mais cela ne lui a rien fait. En fait, cela la plus mis en colère et c'est à ce moment que j'ai senti une atroce douleur au niveau du cou. La chose au niveau de mon cou avait transpercé ma peau. Une vive sensation de brûlure se propageait dans mon corps. Je me sentais de plus en plus lourde et faible. J'ai vu du noir et c'est à ce moment que je me suis évanouie.

.........

Quand je me suis réveillée, j'étais dans une grande pièce vide. Le seul mobilier qui meublait la pièce était un grand lit king auquel mes poignets étaient menottés de chaque côté. La pièce devait mesurer environ 13 mètres par 13. Les murs étaient en briques de couleur grise et il n'y avait aucune fenêtre. La porte était en acier. Seul la serrure laissait passer une petite trace de lumière. Je savais qu'il y avait un peu plus de lumière dans le corridor. Il m'était impossible de m'échapper. Sur le lit, il n'y avait pas de couverture ou de drap. Je grelottais. En effet, je ne portais qu'un chandail et un pantalon dans une pièce très mal chauffée pour l'hiver. C'était mes vêtements, mais je n'avais plus mes chaussure ni mon manteau. Il me manquait aussi mon sac.

Après 10 minutes à tirer sur les menottes et à pousser des cris sans réponse, la porte s'est ouverte et j'ai vu un homme. Il était vieux et gros. Je lui donne au moins la soixantaine. Il portait un complet avec cravate et avait les cheveux gris. Il s'est approché du lit et m'a détachée pour ensuite me pousser en me disant d'avancer. Je ne disais rien. Pas que je ne voulais pas, mais aucun son ne sortais. J'étais terrifiée et j'avais les poignets à vif à force de tirer sur les menottes. On marchait dans un corridor sombre quand il s'est arrêté et m'a dit de me déshabiller.

En entendant cela, mon cœur s'est aussitôt arrêté de battre. Cela ne pouvait pas être vrai. Je devais être dans un cauchemar dont j'allais bientôt me réveiller. Je me suis pincée, mais cela n'a rien changé.

CaptiveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant