Chapitre 20

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Comme à chaque fois que nous nous déplaçons, nous avons pris sa voiture. Je ne peux plus m'en passer. Elle est vraiment merveilleuse.
Le chemin jusque chez lui est très court. Il habite tout près de la tour Eiffel, là où les appartements sont les plus chers. Je suppose que son salaire lui permet de se faire ce genre de petits plaisirs ou sa situation familiale lui permet. D'ailleurs, il ne m'a jamais parlé de sa famille.
Comme prévu, nous arrivons en face de son immeuble en moins de dix minutes. Il m'aide à descendre et à prendre mes valises puis, nous nous dirigeons vers l'entrée.
Ce n'est pas un très grand immeuble. Il s'agit d'un ancien manoir. Eden m'explique qu'il n'y a que lui et le propriétaire qui y vive. L'homme n'avait plus assez d'argent et il avait décidé d'emménager la demeure pour qu'une autre personne y vive. Quand mon copain m'annonça le prix du loyer, je fus scotchée. C'est cher, très cher.
Après avoir réussi à monter toutes mes affaires jusqu'au palier, il m'ouvre la porte de son appartement.
C'est magnifique. La déco est sobre mais originale en même temps. Tous les murs sont blancs ou gris foncé. Dans le salon, un écran plat est posté en face d'un grand canapé en cuir blanc. Un tapis gris clair en poils est au sol. Un des murs se trouve être une grande bibliothèque. Il y a toute sorte de livre mais aussi de mangas.
Il n'y a pas de mur ou de porte qui sépare la cuisine du salon. Il y a seulement un plan de travail qui délimite les deux pièces. Des chaises hautes en cuir blanc se trouve autour de celui. C'est sûrement là qu'il mange car je ne vois pas de table à part la petite en verre. C'est une cuisine équipée gris foncée et un bar se trouve juste à côté. Le sol est fait de grands carrelages blancs et les murs sont, pour une fois, bleus nuits.
Il continue de me faire la visite et on arrive dans la salle de bain. Elle est spacieuse et très belle. Le bain est en fait un jacuzzi et il y a dans le coin de la pièce une douche italienne. Le lavabo est fait en marbre blanc et un grand miroir qui prend la moitié du mur se trouve près de celui-ci. Comme le reste de l'appartement, tout est blanc et gris.
Nous arrivons enfin devant sa chambre. C'est la première fois que je rentre dans celle d'un garçon. Avec mon ancien copain, nous ne pouvions pas y aller. Nous étions trop jeunes.
Il ouvre la porte et j'entre. Elle est différente de toutes les autres pièces. Elle est très grande mais la décoration est loin d'être sobre ainsi que pour les couleurs. Les murs sont jaune et orange. C'est comme si on regardait un coucher de soleil. Des dessins sont accrochés aux murs. Il y en a une centaine. Un grand lit deux places se trouve à la gauche de la porte. Une autre bibliothèque recouvre le mur droit et une porte mène vers son dressing. Je n'ai qu'une chose à dire, il vit bien.

- Alors? Comment trouves-tu ton nouveau logis? me demande Ed.

- C'est... grand.

- Haha! Je sais.

Ma réaction l'amuse et je peux comprendre. Je reste les mains croisées devant moi et je n'ose pas bouger.
J'ai remarqué lors de me visite qu'il n'y avait aucune photos de famille. Je me demande bien pourquoi.

- Tu arrives à te payer un tel appartement avec ton salaire? je demande en m'asseyant à côté de lui sur son lit.

- Disons que ma mère aide.

C'est lui moment de lui demander.

- Eden, tu ne m'as jamais parlé de ta famille.

Le sourire qu'il avait un peu plus tôt sur ses lèvres s'efface.

- Disons que je n'aime pas vraiment en parler.

Je ne lui demande alors plus rien mais il semble avoir remarqué mon air déçu car il me dit:

- Mais je peux faire une exception pour toi. 

Il se couche confortablement dans son lit en croisant ses bras derrière sa tête. Son t-shirt s'est un peu redressé et je peux entrevoir la ligne de ses abdos me rappelant la journée que nous avions passés, alors que je venais d'arriver à l'hôpital, près du lac.

- Mes parents sont très riches. Mon père est un directeur d'entreprise et ma mère est traductrice. Mon géniteur voulait que je reprenne l'entreprise quand il serait à la retraite mais j'ai refusé. Je voulais aider des gens, pas suivre le chemin de mon père. Il est entré dans une colère noir et on s'est engueulé. Je suis donc parti de chez moi. Je suis toujours en contact avec ma mère et elle m'envoie de l'argent tous les mois. C'est elle qui a payé mes études pour devenir oncologue et qui m'a payé cet appartement au début. Je suis parti depuis maintenant dix ans c'est-à-dire depuis que je suis majeur. J'ai commencé mes études à 17 ans dans le dos de mon père et aidé par ma mère. J'avais sauté une classe. Quand il l'a découvert, c'est à ce moment-là qu'on s'est engueulé. Ma mère m'a aidé et on se voit encore quand on sait. J'ai essayé de reprendre contact avec mon père mais il ne veut pas me voir. Encore moins depuis que j'ai réalisé mon rêve. Je suis un jeune médecin. Tu es seulement ma troisième patiente. Je ne gagne donc pas énormément parce que je n'ai pas encore un nom dans le métier. Ma mère m'aide beaucoup. Vous vous ressemblez un peu.

Je suis sa troisième patiente? Il est pourtant assez doué mais c'est vrai qu'il ne pouvait pas être depuis très longtemps dans le métier pour son âge.
Je ne savais pas que sa situation familiale était aussi mauvaise. Heureusement que sa mère est là pour lui. J'aimerais faire quelque chose pour l'aider mais je suis impuissante.
Je m'allonge à ses côtés et le prends dans mes bras. Je vois bien qu'il est mal et je peux comprendre. Dix ans sans voir son père tout en sachant qu'il te déteste ça doit être horrible.

- Je suis heureuse que tu m'aies raconté. je murmure.

- Je ne peux rien te cacher bien longtemps. Tu aurais remarqué que quelque chose n'allait pas et que je n'avais aucune photos nul part.

- Ca, j'avais déjà remarqué.

- Qu'est-ce que je disais.

Nous rigolons tous les deux et on décide d'aller ranger mes affaires. Il a libéré de l'espace dans son dressing pour moi. Il est pire qu'une femme. Heureusement que je n'ai pas trop de vêtements.

- Tu as faim? me demande-t-il.

- Je dois avouer qu'un petit quelque chose à manger ne serait pas de refus.

- Alors viens.

Il m'entraine vers la cuisine pour me préparer quelque chose. Je dois l'aider à plusieurs reprises pour qu'il me fasse quelque chose de comestible. Je le taquine tellement qu'il commence à râler sous mes rires.
Je suis heureuse d'être avec lui et je ne veux pas que ça s'arrête mais un jour mon heure viendra. J'aurai vécu les meilleurs jours de ma vie avant.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 03, 2017 ⏰

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