Encore un moment avec toi

Chapitre 2

Un garçon dans la vingtaine entre dans ma chambre. Il a des cheveux bruns rasés sur les côtés et coiffés en crête. Il est musclé, plus que Jim, et est assez grand. Il a la peau mâte ce qui fait ressortir le bleu de ses yeux. Sa bouche est fine et rosée. 

 - Madame pourriez-vous sortir je dois ausculter votre fille. demande-t-il.

- Bien sûr. sourit ma mère.

Ma mère m'embrasse le frond avant de sortir. Je n'aime pas quand elle est loin de moi et qu'elle me laisse seule avec des personnes que je ne connais pas. J'aurais préféré qu'elle reste avec moi, surtout si elle me laisse avec un beau garçon. Je suis quand même en plein dans l'adolescence, la période de la vie où tes hormones travaillent. 

- Nous allons commencer par nous présenter. reprend-t-il quand ma mère est partie.

Cette phrase m'étonne.

- Vous n'avez pas mon dossier? je demande.

Il prend une chaise et vient s'asseoir en face de moi. 

~ Si mais ne penses tu pas que c'est mieux de se connaître directement face à face? Nous allons passer un bon bout de temps ensemble, il vaut mieux bien nous entendre.

- Votre argument tient la route.

Il me lance un sourire trop sexy et pose ses coudes sur ses genoux.

- Alors, quel âge as-tu, Rose?

- 19 ans et vous?

Il lève son regard vers le mien et me regarde étrangement. Quoi? C'est confidentiel?
Au bout de quelques instants, il me répond enfin.

- 28 ans et ne me vouvoie pas, s'il te plaît. J'ai l'impression d'être terriblement vieux.

Je lâche un petit rire franc. Ca faisait longtemps que je n'avais plus réellement ris. Peut-être que je pourrai m'y faire à ce nouvel hôpital pour finir. Je pense que la dernière fois c'était la veille de mon anniversaire. Ma mère m'avais permis de revenir à la maison pendant trois jours et elle avait invité Zoé. Nous étions sur ma balançoire et la corde de la mienne a cassé et je me suis retrouvée par terre. Ma mère et Zoé sont arrivées toutes paniquées mais, quand elles ont vu que j'allais bien, nous avons éclaté de rire.
Ce souvenir fait monter des larmes dans mes yeux. Zoé me manque. Ma maison me manque. J'en ai marre de l'hôpital. Je veux revenir à ma vie d'avant. 
Eden a dû se rendre compte que ça n'allait pas parce qu'il me regarde d'un air inquiet et interrogateur.

~ Que se passe-t-il? me demande-t-il.

- Un souvenir. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ris.

- Tu sais, tu ne dois pas te laisser aller. Des personnes t'aiment, tu dois être forte pour eux.

-Je n'ai qu'une amie qui va certainement mourir à cause de sa maladie et que je ne reverrai certainement plus jamais parce qu'elle est dans mon ancien hôpital, mon père n'est plus là et je n'ai plus de grands-parents. Je n'ai donc plus que ma mère qui me donne envie de vivre.

Une expression de surprise passe sur son visage avant de froncer les sourcils.

~ Comment ça se fait? Tu n'es jamais sortie depuis ton diagnostic?

~ Non. Depuis que l'on m'a annoncé que j'avais une tumeur à mes 14 ans, je ne suis plus allée à l'école et ne suis plus sortie nulle part.  C'est ma mère qui ne le voulait plus. Je peux la comprendre. Elle a déjà perdu mon père alors le fait que je tombe malade lui a donné l'envie de me protéger. Je suis donc directement entrée à l'hôpital. 

Eden se mort la lèvre ce qui lui donne un côté vraiment craquant. Je sais qu'il veut me poser la question fatidique: qu'est il arrivé à ton père? Mais il n'ose clairement pas. Je n'ai pas du mal à parler de mon père. Au contraire, ça m'aide. Je décide donc de lui faciliter la tâche. 

~ Mon père était militaire. Il est mort lors d'un bombardement en Syrie. Il était mon héro. Grâce à lui, j'ai vaincu la plupart de mes peurs. Il m'a tout appris. Nous étions très proches tous les deux. 

Nous restons en silence pendant plusieurs minutes et il fait ensuite un geste qui me surprend. Il prend ma main dans la sienne en me regardant intensément. Il me donne un petit sourire compatissant et me dit:

~ Je te comprends. Je sais ce que ça fait. J'ai perdu ma mère quand j'étais enfant, elle avait un cancer. Nous étions fort proches tous les deux. C'est sa maladie qui m'a donné envie de sauver des gens dans le même cas. J'ai alors décidé d'être oncologue. 

Je suis étonnée qu'il m'explique des moments de sa vie aussi facilement alors que nous venons à peine de nous rencontrer. Je m'impressionne aussi. Il m'a fallu au un mois pour me confier à Jim alors que je viens de le faire en deux minutes. 

~ Où avais tu l'habitude d'aller avec ton père quand il revenait de mission? me demande t il. 

La question me surprend d'abord mais, ensuite, une image apparaît. Il y a mon père et moi dans un lac qu'il y avait près de chez moi. Nous y allions tout le temps quand il revenait en France. Il n'avait malheureusement pas le temps de m'apprendre à nager. Il était souvent occupé pour le travail. C'était malgré tout les meilleures journées que je passais avec lui.

~ Quand j'étais petite, nous allions souvent dans un lac. J'adorais sentir l'eau sur ma peau. C'était les seuls moments où nous étions seuls, tous les deux. J'adorais ça.

 Il regarde par ma fenêtre et aborde un regard absent. Il a l'air de réfléchir. Un pli c'est formé entre ses sourcils et il ne parle plus pendant plusieurs secondes.
Tout à coup, il se lève et me regarde avec détermination.

~ Viens avec moi. Nous allons sortir. s'exclame-t-il.

- Pour aller où? je lui demande, un peu sur mes gardes.

Il s'avance vers la porte, se tourne vers moi et me répond:

- Nous allons te sortir un peu de cet hôpital. Nous allons faire quelque chose que tu aimes.

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Voilà troisième chapitre. En média, c'est Rose. Qu'en pensez-vous?? Merci de me suivre les petits chats. Kiss sur vos deux joues ;)